Test : CONVERGENCE : A League of Legends Story - Nintendo Switch

CONVERGENCE : A League of Legends Story - Nintendo Switch
Partager
Après Sylas dans Mageseeker, c’est autour d’Ekko, le manipulateur du temps, d’être mis sur le devant de la scène dans Convergence : A League of Legends Story, un metroidvania prenant place dans la lugubre ville de Zaun.

Test effectué à partir d'une version PS5

Fort de ses expériences « pas-de-côté » avec des jeux s’écartant de l’ogre MOBA League of Legends, le développeur/éditeur Riot Games s’essaye aujourd’hui au metroidvania à travers Convergence : A League of Legends Story. Récemment, c’est Mageseeker qui avait permis de mettre l’enseigne LoL en lumière de fort belle manière. L’essai est encore une fois réussi ici puisque Convergence, s’il se permet de reprendre et d’utiliser tous les tropes du genre, s’essaye à la mécanique de la manipulation temporelle, le crédo du personnage d’Ekko.

Dans la mauvaise Zaun

Le contexte du jeu prend place dans les ruelles hideuses et malfamées de Zaun, un dédale d’infrastructures rouillées, d’usines désaffectées et autres bâtiments en ruine. Un endroit gouverné par des barons de la drogue en guerre qui contrôlent la population avec brutalité. Convergence s’amuse avec son terrain, utilisant ainsi toutes les manières possibles de rendre ce terrain de ruine fun à parcourir, en transformant ces espaces un poil pourris en un terrain de jeu souvent captivant. Ekko a la possibilité de manipuler le temps à l’aide de sa clepsydre-zéro qu’il a construit et c’est là que réside toute la subtilité du gameplay de Convergence. Effectivement, d’autres jeux ont déjà usé de cette mécanique (Prince of Persia : The Sands of Time, Braid, Dishonored ou encore Quantum Break, pour ne citer qu’eux), mais Convergence a le mérite de le mettre à profit de manière confortable et propice à l’action-plateforme en 2D.

Convergence

La mécanique principale maîtrisée par Ekko est donc un retour en arrière de quelques secondes permettant d’éviter un saut maladroit vers la mort ou une balle perdue reçue en pleine tête pendant un combat. Car, il faut le savoir : Ekko est fragile et ne prendra que trois coups pour mourir. Fort heureusement, ces retours en arrière peuvent être utilisés assez souvent puisque vous bénéficiez d'une recharge comptant plus d’une dizaine d’essais (douze en fin de jeu). Cependant, si cela permet de traverser des niveaux à la structure complexe et piégeuse, il sera beaucoup plus subtil de l’utiliser en combat. Les ennemis sont souvent nombreux, énervés et vous font facilement des dégâts, ce qui nécessitera de bien prioriser vos cibles. C’est aussi ça que permettent ces retours dans le temps : planifier votre combat pendant plusieurs minutes alors qu’il ne prendra que quelques secondes en temps réel. Certains des combats de fin de jeu vous offriront un bon challenge, où la prise de décision est cruciale. Plusieurs fois, arrivant à court d’énergie (donc de retours dans le temps), il fallait que j’arbitre continuellement si le fait d’utiliser le retour temporel était judicieux pour conserver un précieux point de vie qui me donnait une chance de finir le combat.

Convergence

Temporalité perdue

Outre ce retour dans le temps, Ekko manipule d’autres gadgets comme son Rétrobang qu’il peut lancer pour activer des interrupteurs à distance lors des séquences d’exploration/plateforme. Évidemment, il vous servira également en combat comme arme à distance efficace. Son pouvoir de Convergence parallèle permet aussi à Ekko de ralentir le temps sur une zone ciblée pendant un temps donné. En combat, c’est un excellent outil de contrôle qui va ralentir les ennemis les plus dangereux (ou les projectiles) pendant que vous prenez le temps d’éliminer les plus faibles en premier. Durant les phases d’exploration, cela vous débloquera également certains passages, comme le fait de maintenir en place des ventilateurs en rotation ou des plateformes qui s'effondrent suffisamment longtemps pour pouvoir passer. En combat, Ekko accumule aussi de l’énergie pour pouvoir balancer de temps en temps sa Chronofracture qui est une sorte de distorsion temporelle sur l’endroit où notre héros se trouve, emprisonnant tous les ennemis dans la zone et les faisant ressortir en leur faisant de lourds dégâts.

Convergence

L’exploration de Zaun se fait de manière assez classique pour un metroidvania. La carte est découpée en plusieurs sections, certaines d’entre elles restant fermées pendant un temps, jusqu’au moment où vous trouverez le bon gadget/capacité afin de vous y permettre l’accès. Histoire d’épaissir un peu la durée de vie du jeu (qui n’est toutefois pas incroyable), vous pourrez obtenir de la monnaie répartie un peu partout dans le monde pour vous acheter de nouvelles compétences ou encore dégoter des objets modifiant l’aspect esthétique d’Ekko. C’est un petit plus non négligeable, mais qui n’influencera pas votre progression plus que ça.

convergence

Esthétiquement, Convergence propose un style relativement simple avec une 2D colorée facile à lire. Cela permet une navigation plus tranquille dans les différents environnements et surtout permet au joueur d’assimiler rapidement les actions à effectuer pour réussir certains parcours. Comme nous l’avons déjà souligné, la mécanique de retour temporelle vous autorise les mauvais pas sur des phases d’exploration volontairement plus piégeuses que ce que vous pourrez trouver dans d’autres jeux du genre. Le titre s’amuse à mettre en avant différents héros de l’univers League of Legends, connus par les amateurs de la série, mais consacre le plus clair de son temps aux personnages gravitant autour d’Ekko sans pour autant basculer dans le fan-service lourd et inefficace. L’histoire de Convergence : A League of Legends Story permet donc au titre de se créer une véritable identité, ce qui n’est pas chose facile quand on est un spin-off de l’une des sagas les plus connues et jouées au monde.

convergence

Plaisant à parcourir et à expérimenter à travers des mécaniques de jeu déjà éculées mais bien utilisées, Convergence : A League of Legends Story est un metroidvania plaisant qui évite le fan-service maladroit et réussit à se forger sa propre identité. Les phases d’exploration et de plateformes sont satisfaisantes, tous comme les combats et ce, grâce à des outils de manipulation temporelle mis à disposition des joueurs de manière subtile et engageante. Les développeurs québécois de Double Stallion réussissent ici leur coup, tout comme Riot Game, à la baguette, ajoutant une brique de plus à leur grand projet d’élargissement de leur série culte.
01 juin 2023 à 15h00

Par

Points positifs

  • Un rythme plaisant
  • L’exploration est engageante
  • Des mécaniques de manipulations temporelles bien réfléchies
  • La plateforme est réussie grâce à un bon level design
  • Les combats sont stratégiques
  • Un bon doublage en VF

Points négatifs

  • Manque un peu de contenu
  • On aurait aimé une bande originale plus percutante

Gribouillé par...

Lorris

Lorris

Fin limier du mot

Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

Revenir en haut