Test : The Hundred Line : Last Defense Academy - Nintendo Switch

The Hundred Line : Last Defense Academy - Nintendo Switch
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Le studio Too Kyo Games, créé notamment par le papa de la licence Danganronpa (Kazutaka Kodaka) et le directeur de la série Zero Escape (Kotaro Uchikoshi) est de retour avec The Hundred Line : Last Defense Academy. Alors, après les plus ou moins décevants World's End Club et Master Detective Archives : Rain Code, ces créateurs ont-ils retrouvé leur flamme d'antan ?

Test effectué à partir d'une version Nintendo Switch

La vie du lycéen Takumi Sumino est tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Ennuyeuse, même, puisqu'il fait tous les jours plus ou moins les mêmes choses, sans que jamais rien de très excitant ne lui arrive, si ce n'est les traditionnelles sirènes d'alerte qui sont au fil du temps devenues une sorte de routine. Même si personne ne semble savoir pourquoi elles résonnent. Quelqu'un tenterait-il de détruire le Tokyo Residential Complex, lieu fermé et aseptisé où tout le monde habite ? Hé bien la réponse va un beau jour lui tomber dessus : oui, effectivement.

Le retour du désespoir

Alors qu'il cherchait sa meilleure amie, Takumi va se retrouver entouré d'étranges créatures détruisant et tuant tout sur leur passage. Heureusement, le lycéen va faire la connaissance de Sirei, un être ressemblant à un fantôme et lui donnant une sorte de poignard pour se défendre. Mais pas en attaquant directement les ennemis avec : il doit en effet se planter lui-même pour éveiller des pouvoirs grâce à l'Hemoanima et lui permettant de se battre. Il va ensuite être transporté et enfermé dans la Last Defense Academy aux côtés de neuf autres lycéens. Leur but ? Protéger l'école pendant 100 jours pour sauver l'humanité.

The Hundred Line : Last Defense Academy

Une fois le prologue passé, le parallèle avec Danganronpa se fait immédiatement. Des lycéens enfermés pendant un temps donné, une école ouvrant peu à peu ses pièces, une mascotte faisant office de tête pensante, les jours qui passent, les réunions matinales... tout est là ou presque puisqu'il n'est nulle question ici que tout ce beau monde s’entretue. Même les personnages, de part leur charadesign et leurs personnalité, semblent tout droit sortis de la série de Kodaka. L'une des lycéennes, faisant visuellement penser à spoiler: Genocide Jill, vient d'ailleurs enfoncer le clou en expliquant régulièrement qu'elle a bien envie d'un killing game. Sans parler des nombreuses références au désespoir.

The Hundred Line : Last Defense Academy

The Hundred Line – Last Defense Academy repose sur deux piliers principaux : le visual novel et le tactical-RPG à la Fire Emblem. La bonne nouvelle, c'est que l'aspect visual novel est clairement une belle réussite même si, comme dit juste avant, les fans de Danganronpa seront en terrain conquis. L'histoire progresse en effet plus ou moins de la même manière, avec des mystères qui s'ajoutent les uns aux autres et s'épaississent avant d'enfin mener aux grandes révélations, ou encore des relations entre les personnages particulièrement tendues du fait de leur enfermement et de leur âge.

The Hundred Line : Last Defense Academy

This is your future

Mais si, sur la forme, c'est assez similaire aux anciennes productions de Kodaka, sur le fond il n'y a bien sûr rien à voir. Ici, tous ces lycéens doivent collaborer tant bien que mal pour repousser l'envahisseur et tenter de comprendre ce qui se cache derrière tout ce bourbier. Cette histoire est particulièrement prenante et remplie de retournements de situation que l'on ne voit souvent pas venir. Pour les fans du genre, il est bien difficile de lâcher la partie une fois le tout lancé, d'autant plus que le scénario se montre immédiatement accrocheur et plonge tout de suite dans le dur.

The Hundred Line : Last Defense Academy

Forcément, avec un tel pitch, la curiosité donne envie d'aller au bout et le rythme est par ailleurs maîtrisé, avec un bon équilibre entre vie ''normale'' et combats. Les développeurs n'oublient pas de titiller la frustration en faisant régulièrement miroiter de grandes révélations avant de balancer un événement qui retarde de quelques heures ces réponses. Et au vu des précédentes productions des créateurs, il est bien difficile de prendre pour argent comptant ce qui est dit. Il n'était en effet pas rare dans les Danganronpa d'être régulièrement envoyés sur de mauvaises pistes, donnant aux révélations finales un vrai goût de surprises bien souvent impossibles à voir venir. Ici, c'est la même chose, et ça marche toujours aussi bien.

The Hundred Line : Last Defense Academy

De leur côté, les personnages ont tous un background se dévoilant peu à peu et une personnalité bien marquée souvent basée sur un trait négatif exacerbé, comme le manque de confiance en soi, la crainte des interactions sociales ou encore une mauvaise gestion de la colère. Des défauts certes abusés ici mais qui ont de bonnes chances de résonner chez les joueurs. Tout ceci ne reste toutefois pas gravé dans le marbre puisque la dynamique de groupe permet à tous ces personnages de venir à bout de leurs démons, les faisant réellement avancer durant l'aventure. Au vu des thématiques abordées, on peut d'ailleurs avoir l'impression que le sous-texte traite de dépression, de la difficulté de s'en sortir et du rôle important que joue l'entourage là-dedans.

The Hundred Line : Last Defense Academy

En dehors des passages dirigistes, Takumi dispose régulièrement de temps libres, à raison de deux par jour. L'occasion de faire des choix stratégiques puisqu'il est alors possible d'aller discuter avec un camarade pour gagner des points correspondant à divers cours (science, gym, linguistics...), ce qui permet ensuite d'améliorer les performances en combat. Il est aussi possible de donner des cadeaux, de lire à la bibliothèque, de rejouer de vieux affrontements pour gagner des sortes de points d'XP et ainsi débloquer/améliorer les compétences, ou encore de sortir de l'école pour explorer les environs.

The Hundred Line : Last Defense Academy

Ding dong, bing bong

Ces sorties durent une journée entière et sont l'occasion de combattre et de récolter des matériaux notamment utilisés pour créer des cadeaux. Ces passages permettent un changement de style total puisque Takumi y profite d'une petite forme chibi et progresse sur des cases en fonction des cartes tirées aléatoirement et indiquant un nombre de pas à effectuer. Certaines cases reposent par ailleurs sur des choix à effectuer un peu au pif et résultant sur des bonus ou des malus. Rien de très foufou ni même original puisqu'il s'agit là essentiellement de farmer, même si cet aspect a le mérite de varier un peu les plaisirs.

The Hundred Line : Last Defense Academy

L'autre gros aspect de The Hundred Line – Last Defense Academy, c'est son côté tactical-RPG. Régulièrement, des ennemis tenteront de faire tomber l'école et il faudra alors la protéger, ou plutôt protéger ses générateurs de barrière. Et ce n'est pas très grave si les lycéens tombent sur le champ de bataille puisqu'ils sont alors immédiatement récupérés par des drones et envoyés à l'infirmerie pour être ressuscités avant d'être re-catapultés au combat lors de la vague suivante – car il y a bien souvent plusieurs vagues. Pratique.

The Hundred Line : Last Defense Academy

Comme dit précédemment, le système de combat est assez similaire à celui des Fire Emblem. Les arènes sont divisées en cases et chaque personnage dispose d'une certaine mobilité et d'aptitudes. Une fois le tour des lycéens terminé, celui des ennemis débute et ainsi de suite. Du grand classique donc, mais qui sait se démarquer grâce à plusieurs spécificités, comme le fait pour un personnage de pouvoir lancer une attaque dévastatrice si la mort est proche ou lorsque la jauge d'énergie est remplie, même si en échange il sera stun pendant deux tours. Il faut aussi prendre en compte les points forts et faibles de chacun pour optimiser au mieux chaque tour.

Monstres et compagnie

Bien sûr, le tout se complexifie au fur et à mesure, avec de nouveaux éléments se débloquant régulièrement ou encore la possibilité d'améliorer les compétences des uns et des autres. Ainsi, des objets stratégiques rejoignent au bout d'un moment l'inventaire, par exemple des potions pour renforcer la défense ou encore des bombes pour repousser les envahisseurs. La jauge d'énergie évoquée juste avant peut aussi être utilisée pour obtenir une amélioration qui restera pendant tout le combat, comme le fait de contre-attaquer automatiquement.

The Hundred Line : Last Defense Academy

Et au vu de la courbe de progression qui n'hésite pas à placer des pics de difficulté redoutables à certains moments, il devient bien vite obligatoire de prendre des décisions judicieuses, d'autant plus que les ennemis ne font pas de cadeaux. Ce qui est d'autant plus vrai lors des combats de boss, ces derniers ayant tous un pattern différent à contourner en mettant à profite les aptitudes des uns et des autres. Heureusement, les néophytes désirant juste profiter de l'histoire peuvent se tourner vers le mode facile qui permet de régénérer à chaque tour les élèves et la barrière de l'école (contre une régénération à chaque vague en mode normal).

The Hundred Line : Last Defense Academy

La question se pose néanmoins de savoir si cet aspect était réellement essentiel dans cette aventure. Il n'est en effet pas rare d'avoir l'impression que les développeurs ont voulu à tout prix rajouter du gameplay ''réel'' pour tenter d'attirer les joueurs pas forcément fans de visual novels, un peu à la manière de ce que proposent les jeux Utawarerumono. D'où, peut-être, ces pics de difficulté, montrant une moins bonne maîtrise de ce genre, et ce même si le studio Media.Vision – qui a déjà travaillé sur des tactical – a aidé au développement. Pas de quoi toutefois gâcher le plaisir global.

The Hundred Line : Last Defense Academy

Enfin, un petit mot sur la réalisation. Ok, on a beaucoup mentionné au cours de ce test la licence des Danganronpa, mais on va devoir le faire une fois de plus tant les similarités sautent une nouvelle fois aux yeux. Le chara-design – très réussi au demeurant - est identique, tout comme les animations (personnages, salles, etc), sans parler des musiques qui sont aussi très similaires dans leur ambiance. Les doublages japonais se montrent pour leur part excellents même si tous les dialogues n'y ont hélas pas droit, mais les textes sont pour leur part uniquement en anglais. Autres petits points négatifs, les temps de chargement qui sont nombreux et parfois très longs, en tout cas sur Switch, support qui ne bénéficie d'aucune fonctionnalité tactile.
Après quelques petites déceptions sorties ces dernières années, Too Kyo Games revient avec un The Hundred Line : Last Defense Academy au niveau des Danganronpa. L'histoire est passionnante à suivre, bien rythmée, remplie de retournements de situations et autres révélations souvent impossibles à voir arriver, et les personnages sont tous très bien écrits. Difficile de lâcher l'aventure une fois celle-ci débutée, d'autant plus que l'aspect tactical se montre également agréable à prendre en main. La difficulté peut rebuter, mais un mode facile permet heureusement au plus grand nombre de profiter du scénario sans stress. Bref, un indispensable pour les fans qui resteront happés pendant plusieurs dizaines d'heures.
21 avril 2025 à 15h03

Par

Points positifs

  • Une histoire prenante, bourrée de mystères et révélations
  • Des lycéens aux personnalités fortes qui évoluent positivement
  • Un rythme impeccable de bout en bout
  • Un aspect tactical assez poussé...
  • Une réalisation solide...

Points négatifs

  • English only
  • Aucune fonctionnalité tactile sur Nintendo Switch
  • … Mais une difficulté qui peut rebuter (un mode facile est toutefois dispo)
  • … Malgré des temps de chargement nombreux

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

Bluesky : shaunichan

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