Cette nouvelle aventure de
Famicom Detective Club suit les trois enquêteurs de l'agence de détectives Utsugi : Monsieur Utsugi, l'assistante Ayumi Tachibana et le héros auquel le joueur donne le nom de son choix. Tous trois vont être amenés à enquêter sur une affaire bien mystérieuse. Un collégien a été retrouvé étranglé et son corps a eu droit à une mise en scène macabre puisque sur sa tête se trouve un sac en papier orné d'un visage souriant. De quoi rappeler une série de trois meurtres identiques survenus il y a 18 ans... mais aussi une légende urbaine, celle de l'homme au sourire, Emio.
Il est dit qu'Emio apparaît devant de jeunes filles en pleurs pour les assassiner en les étranglant. Quel est le point commun entre cette légende, la vieille série de meurtres et ce nouveau cadavre ? Ce sera aux joueurs de le découvrir en incarnant le héros ainsi qu'Ayumi. Mais attention, comme pour les autres épisodes de Famicom Detective Club, ne vous attendez pas vraiment à mener l'enquête. Tout ce que vous allez faire, c'est passer par des sous-menus pour faire progresser des dialogues, observer les environs ou encore vous déplacer.
Emio – L'homme au sourire est en effet davantage un visual novel qu'un véritable jeu d'enquête. Concrètement, le tout va toujours tout droit et il est impossible de se tromper. Il n'y a même pas forcément besoin de réfléchir puisque, la plupart du temps, il suffit de cliquer sur les différentes options de dialogue jusqu'à ce que ces derniers soient épuisés et que les personnages passent à la scène suivante. Il y a bien des récapitulatifs à faire de temps à autres, mais il n'y a aucune incidence en cas de mauvais choix.
Un sourire pour l'éternité
Ce système vieillot était déjà présent dans les autres épisodes et c'est franchement dommage de voir qu'il a été remis une fois de plus sur la table. Pourquoi devoir parfois cliquer plusieurs fois sur la même option de dialogue pour que le personnage dise tout ce qu'il a à dire, au lieu de cliquer une seule fois pour qu'il débite son monologue ? Cette idée donne naissance à des scènes vraiment absurdes, avec des personnages qui, au bout de deux phrases, terminent par exemple par un ''vous voyez...'', obligeant à cliquer une fois de plus pour avoir droit à la suite.
Et comme si ce n'était pas suffisant, ce ''gameplay'' obligeant à écouler toutes les lignes de dialogue fait parfois durer en longueur des scènes qui n'en demandaient pas tant, comme une scène où le héros attend à l'arrêt de bus en discutant tout seul pendant 10 bonnes minutes pour ne rien dire avant qu'un taxi vienne enfin le chercher. Et il ne s'agit pas là d'une scène isolée, d'autres du même genre se retrouvent durant l'aventure, ce qui vient en plus de casser le rythme augmenter artificiellement la durée de vie d'environ 10 heures du jeu.
Éloge de la lenteur
Le rythme, justement, parlons-en. Il est habituel pour les visual novels de débuter en douceur et de prendre leur temps pour s'installer. Ce qui n'est pas forcément grave car on sait que l'histoire va durer 30 heures minimum et qu'il faut que tout l'univers soit correctement présenté. Ici, le tout ne dure qu'une dizaine d'heures et l'installation prend une bonne moitié de l'aventure, alors autant dire que cet aspect poussif est un poil long. Sans parler des baisses de rythme évoquées plus tôt à cause de scènes beaucoup trop longues. Dommage, car le tout début est prometteur et que l'enquête devient un peu plus prenante sur la fin. À ce sujet, précisons que la toute fin va sans doute marquer pas mal de joueurs vis à vis des sujets abordés (surtout chez Nintendo).
Ne vous attendez toutefois pas à quelque chose de franchement inédit. Certes, l'enquête est globalement plaisante à suivre, mais ses retournements de situation ne vont pas franchement vous décrocher la mâchoire, en tout cas si vous avez l'habitude du genre. Il faut aussi en cours de route supporter le casting de personnages secondaires aux personnalités tellement poussées à l'extrême qu'ils en deviennent pour la plupart assez antipathiques. Bon point en revanche pour le design marquant d'Emio.
Il n'y a également rien à dire concernant l'enrobage de ce Emio – L'homme au sourire. Comme les deux remakes précédents, cet épisode opte pour de jolis environnements et un chara-design tout aussi réussi, d'autant plus qu'il n'est pas rare pour les personnages d'effectuer quelques petits mouvements, comme le faire de tourner la tête, ce qui donne de la vie à l'ensemble. Le doublage japonais est impeccable et, cerise sur le gâteau, le tout est intégralement traduit en français.