Test : Rune Factory : Guardians of Azuma - Nintendo Switch

Rune Factory : Guardians of Azuma - Nintendo Switch
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Débutée en 2006 au Japon, la série des Rune Factory continue son petit bout de chemin et s'offre en ce début juin un tout nouvel épisode inédit, baptisé Guardians of Azuma. Alors, faut-il succomber pour son mélange entre action-RPG et simulation de vie baignant dans la mythologie japonaise ?

Test effectué à partir d'une version Nintendo Switch

Rune Factory : Guardians of Azuma prend place après ce que le monde a appelé Effondrement céleste, une catastrophe engendrée par l'arrivée sur Terre d'un objet colossal. L'impact a profondément meurtri l'environnement et a aussi interrompu le flot énergétique des runes. Résultat : les dieux de la nature ont disparu, laissant les habitants d'Azuma seuls et désespérés. Heureusement, un duo va venir sauver tout ce beau monde.

Saisons et dragons

Ce duo est composé du protagoniste – homme ou femme en fonction du choix en début d'aventure – ainsi que d'un dragon blanc optant pour une forme différente (une sorte de Lainy) dans sa vie de tous les jours. Tous deux vont se retrouver dans le village du printemps et rapidement faire la connaissance de la déesse locale, qui va tout leur expliquer. Le personnage (bien entendu amnésique) incarné est en fait un Danseur tellurique et ses pouvoirs vont lui permettre de redonner vie à la nature, de faire refleurir les arbres ou encore de faire pousser des cultures. Autant d'éléments ayant pour but de redonner un petit coup de jeune au bled local, mais aussi à ceux des autres saisons.

Rune Factory : Guardians of Azuma

Comme dit précédemment, Rune Factory : Guardians of Azuma combine à la fois des éléments d'action-RPG et de simulation de vie à la ferme, les deux ayant un impact l'un sur l'autre. Le côté action-RPG se ressent ainsi lorsque le personnage sort d'un village et se met à explorer les terres alentours. Celles-ci sont remplies de monstres et autres boss à tuer pour mener à bien des quêtes, mais aussi de trésors à dénicher ou encore de matériaux à récupérer et de villageois à sauver. Si, au tout début, le héros sort seul, il peut rapidement être accompagné par jusqu'à trois PNJ.

Rune Factory : Guardians of Azuma

Tous les PNJ disponibles ont des aptitudes bien à eux, le but étant de créer une équipe hétéroclite (ou pas). Certains sont par exemple davantage tournés vers l'attaque tandis que d'autres servent de soutien, et s'ils bénéficient certes d'une barre de vie, ils reviennent au combat après un petit moment si jamais leurs PV tombent à zéro. Ce qui n'est pas le cas du héros, qui va alors se réveiller dans son lit plus tard dans la journée et avec une pénalité appliquée sur l'expérience qu'il gagnera ce jour-là. Il s'agit donc de prendre garde à ne pas se faire avoir sous peine de perdre plusieurs précieuses heures.

Rune Factory : Guardians of Azuma

RPG oblige, il faut prendre en compte l'équipement des uns et des autres, à trouver, forger ou bien améliorer dans la boutique dédiée. Le héros peut équiper deux armes, une principale et une secondaire, et passer de l'une à l'autre à la volée durant les affrontements. Ses pouvoirs de Danseur tellurique ont aussi leur importance puisqu'ils permettent de profiter de bonus divers et variés lorsqu'ils sont activés, ce qui demande tout de même une bonne quantité de mana. Les traditionnels arbres de compétences ne sont pas oubliés, même s'il y en a ici beaucoup puisque dédiés à chaque arme, aux pouvoirs ou encore aux compétences générales.

Rune Factory : Guardians of Azuma

La salsa du démon

S'ils ne se montrent peut-être pas aussi réussis que dans d'autres jeux du genre, les combats sont ici plutôt corrects et dynamiques, même s'ils peuvent rapidement devenir brouillons dès que plusieurs ennemis s'agglutinent à l'écran. Le héros dispose par défaut d'une attaque de base et d'une attaque chargée, mais aussi d'une esquive pouvant enchaîner sur une contre-attaque lorsqu'elle est utilisée au bon moment. Quant aux artefacts des dieux, ils viennent renforcer l'arsenal avec leurs attaques élémentaires à adapter en fonction des ennemis. Les arbres de compétences permettent d'améliorer graduellement tout ça et de débloquer de nouvelles sortes de combos, rendant le tout un peu plus profond, même si l'intérêt ne repose pas franchement là.

Rune Factory : Guardians of Azuma

Le cœur principal de Rune Factory : Guardians of Azuma prend en effet place au sein des villages, où il y a là encore énormément de choses à faire, même si heureusement le temps passe assez lentement dans ce jeu et qu'il n'y a pas de jauge d'énergie à prendre en compte. Entre l'agriculture, la collecte de matériaux, la gestion des villageois, les liens à entretenir avec les personnages importants, la construction de bâtiments ou encore les nombreuses quêtes annexes (livrer des trucs, tuer des trucs, effectuer des trucs précis, etc), il y a largement de quoi faire. Sans oublier l'exploration du monde et de ses îles dans le ciel à dos de dragon.

Rune Factory : Guardians of Azuma

Le plus important reste sans aucun doute la gestion du village et de ses habitants, puisque le but du jeu est avant tout de faire revenir les locaux et donc la vie dans ces patelins. Au fur et à mesure, de nouvelles personnes arrivent et il faut leur attribuer un boulot en fonction de leurs points forts et faibles. Certains sont meilleurs en agriculture tandis que d'autres sont de bons commerçants, par exemple, même si tous ont un point commun : il faut les payer à la fin de la journée (première nouvelle). Un village en bonne santé engrangera donc de l'argent pour payer ses travailleurs, en faire venir de nouveaux et les maintenir heureux, ce qui nécessite un engagement constant de la part du héros.

Rune Factory : Guardians of Azuma

Certaines actions deviennent alors vite des habitudes quotidiennes et vitales, comme dans n'importe quelle simulation de ce genre, par exemple le fait de vérifier qu'il y a bien tous les jours quelque chose à vendre ou que les cultures sont bien arrosées. Des automatismes qui tendent à réduire au fur et à mesure de la progression dans l'aventure puisque qui dit davantage d'habitants dit davantage d'actions à déléguer, sauf pour les control freaks. Certains travailleurs ont même des bonus intéressants, comme le fait d'améliorer le niveau des cultures qui rapporteront donc davantage d'argent.

Rune Factory : Guardians of Azuma

Recherche main-d'œuvre désespérement


Mais pour faire venir ces gens, il faut leur construire des maisons (chez le commerçant dédié), à placer au sein de petites parcelles présentes dans tous les villages. Ces parcelles sont multi-fonctions puisque c'est aussi là que se placeront des éléments de décoration ou, plus important, les champs à cultiver. La zone est limitée (plus ou moins en fonction du village) et il faut donc faire des choix : faut-il mettre plus de champs pour vendre plus de légumes ? Mettre des maisons pour attirer des villageois ? Des boutiques ? Placer des décorations ? Les saisons ont également une influence sur tout ça puisque les cultures pousseront plus ou moins bien et les décorations thématiques rapporteront plus de points.

Rune Factory : Guardians of Azuma

Cet aspect gestion se montre particulièrement poussé pour la licence et vraiment prenant (surtout pour les fans de déco), avec énormément d'objets et de bâtiments à construire. Tout n'est en revanche pas immédiatement accessible puisqu'il faut d'abord débloquer leurs recettes, ce qui se fait en effectuant tout un tas de petites choses. Une fois la recette en main, ce n'est pas encore terminé puisqu'il faut avoir tous les matériaux, comme avec une recette de cuisine. Tout ceci, une fois placé, fait monter la jauge d'expérience de chaque village, chaque niveau passé s'accompagnant de bonus et de nouveautés. De quoi créer rapidement un cercle vertueux et donner envie de faire progresser toujours plus ces villages.


Les traditionnelles relations sont de retour, comme dit précédemment, avec la possibilité de se rapprocher de certains personnages importants, voire de tomber amoureux. Il n'y a pas de surprise ici, la chose se faisant de manière très classique : discuter quotidiennement, passer du temps avec eux, leur offrir des cadeaux, participer à des événements spéciaux en leur compagnie ou encore les ajouter au groupe d'exploration et effectuer une danse tellurique spéciale à proximité. Sans oublier les quêtes personnelles à accomplir et demandant parfois d'effectuer quelque chose puis d'attendre le lendemain, ou bien de retrouver la personne sur une tranche horaire spécifique.

Rune Factory : Guardians of Azuma

Vous reprendrez bien encore des tutos ?


Bref, vous l'aurez compris si vous êtes arrivé jusque là : il y a énormément de choses à faire dans Rune Factory : Guardians of Azuma, et peut-être même un peu trop, cet épisode se montrant trop généreux pour son propre bien au premier abord. Les journées sont certes longues mais il est bien difficile de savoir où donner de la tête, avec en plus ''l'épée de Damoclès'' – toutes proportions gardées - des finances des villages qui revient quotidiennement. Il faut donc avoir l'habitude du genre pour se lancer là-dedans et savoir où placer les priorités, sous peine d'être totalement perdu durant les premières heures. Des soucis qui, là encore, tendent à se réduire, notamment du côté financier puisque qui dit davantage de villages et de cultures dit davantage de récoltes quotidiennes.

Rune Factory : Guardians of Azuma

La bonne nouvelle, c'est que cette surabondance d'activités, l'absence de jauge d'endurance et la longueur des journées permettent de tomber moins rapidement dans la routine des simulations. Ou au moins d'être moins esclave de cette dernière. Ainsi, la matinée sera par exemple utilisée pour approfondir les relations, créer des bâtiments et objets ou cuisiner afin d'exporter les plats pour engranger de l'argent, tandis que l'après-midi peut être passé à explorer les cieux, progresser dans l'histoire principale ou encore retourner dans des donjons pour ramasser des matériaux ou terminer des quêtes annexes. La liberté est donc de mise, même s'il faut toujours être sûr que les champs sont bien arrosés à la fin de la journée et qu'il y a quelque chose à vendre pour ne pas être en déficit.

Rune Factory : Guardians of Azuma

Il faut également avoir l'habitude des productions japonaises de ce genre pour se lancer dans cette aventure. Les couleurs sont criardes, l'histoire très basique, les personnages clichés, les dialogues assez peu intéressants et les cut-scenes bénéficient d'une mise en scène minimale. Les doublages en VO (les textes sont intégralement en français) sont certes très bons, mais les PNJ ont la fâcheuse tendance à parler tout le temps et surtout pour ne rien dire, ce qui devient très rapidement agaçant. La réalisation souffle de son côté le chaud et le froid sur Nintendo Switch : la direction artistique est certes jolie mais les environnements sont globalement vides, les textures sont baveuses, les animations lointaines sont très saccadées, chaque téléportation s'accompagne d'un temps de chargement et les ralentissements sont nombreux. Un petit coup d'optimisation ne ferait pas de mal.
S'il propose peut-être un peu trop de choses à faire pour son propre bien au premier abord (mais ça s'améliore par la suite), risquant d'inonder de contenu des joueurs ne sachant pas où donner de la tête – même si ça permet d'éviter un peu la routine inhérente au genre, Rune Factory : Guardians of Azuma se montre très prenant grâce à un bon mélange entre simulation de vie, combats et gestion des villages, ce dernier aspect étant assez poussé et réussi. On regrette toutefois le manque d'optimisation, avec notamment de nombreux ralentissements, ou encore une histoire et des personnages peu intéressants.
04 juin 2025 à 09h00

Par

Points positifs

  • Beaucoup de choses à faire...
  • De longues journées
  • Et sans jauge d'énergie pénalisante
  • La gestion des villages
  • Constamment de nouvelles choses à découvrir

Points négatifs

  • … Mais peut-être un peu trop au premier abord
  • Un vrai manque d'optimisation
  • Beaucoup trop bavard
  • Des combats un peu brouillons

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

Bluesky : shaunichan

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