Test : Iwakura Aria - Nintendo Switch

Iwakura Aria - Nintendo Switch
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Après avoir rendu les joueurs paranos du CERN avec Steins;Gate, parmi évidemment bien d'autres titres, le studio Mages revient avec un nouveau visual novel : Iwakura Aria. Il est temps de voir si ces créateurs n'ont pas perdu la main.

Test effectué à partir d'une version Nintendo Switch

L'histoire d'Iwakura Aria prend place dans le Japon d'après-guerre, en pleine croissance économique, et suit les aventures d'Ichiko. Orpheline de 16 ans sans véritable perspective d'avenir, elle rencontre un beau jour un homme d'affaires qui propose de l'embaucher en tant que femme de ménage dans son manoir. Sur place, elle fait rapidement connaissance avec la fille de cet homme, la fameuse Aria. Une adolescente du même âge qu'elle, à la beauté parfaite mais à la constitution fragile. Toutes deux vont se lier d'amitié durant l'été, même si Ichiko va bien vite se rendre compte que quelque chose ne tourne pas rond dans cette bâtisse.

I know what you did last summer

Il ne s'agit là que du début de l'histoire et il est évidemment impossible d'en dire plus sans spoiler. Néanmoins, ce que l'on peut dire c'est que le studio Mages montre une fois de plus son savoir-faire ici. Le scénario, bien qu'un peu lent à démarrer, se montre très intéressant à suivre, d'autant plus qu'il sait instaurer peu à peu un sentiment de malaise grandissant. Ce n'est au départ jamais explicite, laissant l'imagination du joueur fait le boulot, mais c'est assez pour mettre en place une ambiance pesante.

Iwakura Aria

Que ce soit avec une phrase pleine de sous-entendus, un sourire un peu trop forcé ou encore une scène ambiguë, Iwakura Aria met mal à l'aise sans pour autant que l'on parvienne à mettre le doigt sur ce qui ne va pas, en tout cas jusqu'aux révélations. Attention toutefois, certains thèmes abordés ne conviendront pas à tous les publics, avec par exemple de l'automutilation. Les personnages sont de leur côté bien écrits et complexes, chose facilitée par le fait qu'ils soient très peu nombreux, l'aventure se passant globalement en vase clos.

Iwakura Aria

L'accent est mis sur la relation pas toujours simple entre Ichiko et Aria, chacune parvenant à s'ouvrir peu à peu à l'autre même si la compréhension n'est pas de mise au premier abord et que divers sentiments contradictoires vont se mettre en place. On s'attache bien vite à ces jeunes femmes dont l'évolution de la relation se montre naturelle tout en s'emboîtant bien avec le scénario global. En revanche, on n'échappe pas aux traditionnelles baisses de rythme, notamment lorsque le scénario suit principalement Ichiko en train de faire le ménage. L'idée est sans doute de renforcer le côté réaliste du tout en incluant des scènes de la vie quotidienne, mais ces dernières sont parfois un poil longues.

Iwakura Aria

Maid in Japan

Qui dit visual novel dit évidemment des tonnes de dialogues, mais il y a aussi un semblant de gameplay dans Iwakura Aria. Ce dernier prend en premier lieu la forme de choix à effectuer de temps à autres, ces derniers amenant l'histoire dans un sens ou dans l'autre et menant à l'une des différentes fins. Il est parfois aussi possible de se déplacer d'une pièce à l'autre dans le manoir en cliquant sur la pièce correspondante sur une map. Un élément toutefois assez peu intéressant, même si le jeu en profite pour y cacher ça et là des indices. Autre élément décevant : les fins, qui certes sont nombreuses mais très peu impactantes et trop vite expédiées. Dommage.

Iwakura Aria

La première chose qui marque lorsque l'on lance ce titre, c'est évidemment sa direction artistique bien loin des habitudes du genre. Ici, le studio a mis de côté l'aspect anime japonais pour opter pour quelque chose de plus occidental et inspiré de la Renaissance. Créés par les artistes Hyakunen et Fumi Nakada, les artworks et personnages sont sublimes et bourrés de détails, même s'ils risquent de ne pas plaire aux joueurs préférant le côté ''traditionnel'' des visual novel japonais. Les petits croquis dessinés de temps à autres par Ichiko sont très mignons et, là encore, donnent parfois des indices sur ce qu'il se passe dans le manoir.

Iwakura Aria

En revanche, et sans grande surprise, aucune traduction française n'est ici disponible. Les textes d'Iwakura Aria sont en anglais, et les doublages japonais sont comme bien souvent d'excellente facture, tandis que les musiques d'ambiance fonctionnent très bien avec ce qu'il se passe sur le moment. Bref, il n'y a pas grand-chose à redire concernant la réalisation. On aurait toutefois apprécié d'avoir des options facilitant la progression, comme une timeline, la possibilité de passer au choix suivant ou encore un élément visuel indiquant qu'un choix a déjà été fait. Bon point en revanche pour les sauvegardes automatiques qui sont extrêmement nombreuses et qui ne s'écrasent pas, permettant de facilement reprendre où l'on veut.
Si son début est un peu longuet et que sa (sublime) direction artistique risque de ne pas plaire à tout le monde, Iwakura Aria n'en reste pas moins un très bon visual novel. L'histoire est intéressante, les personnages complexes et le sentiment de malaise sait s'instaurer par petits bouts pour pousser à aller toujours plus loin. Bref, une bonne pioche pour les fans du genre et de mystères, même si l'accent reste avant tout mis sur la relation bien écrite entre les deux héroïnes.
08 août 2025 à 10h28

Par

Points positifs

  • Une histoire prenante
  • Plusieurs fins
  • Des personnages complexes
  • Une relation qui évolue de manière crédible
  • Une sublime direction artistique

Points négatifs

  • Pas de version française
  • Un début un peu long
  • Des baisses de rythme
  • Des fins décevantes

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

Bluesky : shaunichan

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