En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez l'installation et l'utilisation de cookies sur votre poste, notamment à des fins promotionnelles et/ou publicitaires, dans le respect de notre politique de protection de votre vie privée.
Despera Drops est le dernier otome en date de chez Aksys Games. Une fois n'est pas coutume toutefois, ce n'est ni Idea Factory, ni Otomate qui sont derrière le développement mais Red Entertainment. Un studio qui n'en est pas à son coup d'essai puisqu'il a notamment collaboré sur Birushana : Rising Flower of Genpei.
Test effectué à partir d'une version Nintendo Switch
Despera Drops commence particulièrement mal pour Mika – ou peu importe comment le joueur l'appelle – puisqu'elle se retrouve sans trop savoir pourquoi dans un fourgon blindé. Pire : elle est menottée et attachée à six autres personnes qui s'avèrent être des criminels endurcis. Ash a été arrêté pour agression tandis qu'Hamiel est un escroc notoire et que Gib a tué un ancien collègue policier. Ramie est un pickpocket particulièrement doué, Camu est un spécialiste des explosifs et enfin Sally est une hackeuse de génie.
Attrape-moi si tu peux
Mika, de son côté, a été arrêtée injustement pour meurtre alors qu'elle n'y est pour rien, mais elle a surtout un secret bien gardé. Si elle touche quelqu'un avec ses mains, elle est capable de ressentir ses émotions et de voir certains souvenirs, l'obligeant à porter en permanence des gants. Quoi qu'il en soit, le fourgon est attaqué par surprise et les sept prisonniers parviennent à s'échapper. Commence alors leur vie de fugitifs, le groupe devant constamment changer de ville pour échapper à la police, à Interpol et à de mystérieux hommes en costume noir...
Dans notre test de Birushana, nous soulevions un problème important qui méritait d'être pris en compte pour les joueurs cherchant avec tout la romance dans un otome : ce titre passait une grosse partie de son temps à dérouler un scénario certes intéressant mais ne tournant pas vraiment autour des histoires d'amour. Et c'est malheureusement aussi le cas ici, la route commune durant vraiment très longtemps par rapport aux standards du genre, à savoir 12 chapitres pour quasiment une dizaine d'heures de durée de vie.
Les routes des love interests, de leur côté, sont bien plus courtes et durent moins de cinq heures, même si des épilogues (relativement courts) sont aussi à découvrir. Malheureusement, le rythme n'est pas parfaitement maîtrisé non plus et certains chapitres de la route commune auraient clairement gagnés à être plus courts. Certains passages sont en effet dispensables, à l'image de ces villes où le groupe ne s'arrête que quelques heures avant d'être rattrapé par la police, sans laisser le temps aux personnages de vraiment discuter ou à l'histoire globale de réellement progresser. Dommage.
Les fugitifs
Malgré tout, le scénario se laisse suivre sans déplaisir même si, comme dit précédemment, certains passages viennent casser le rythme ou se montrer répétitifs. La curiosité est forcément titillée dès le départ à cause de ces fameux hommes en costume noir qui ont de toute évidence de grandes ambitions pour le groupe, sans que l'on ne comprenne vraiment pourquoi jusqu'à atteindre environ le chapitre dix. Les personnages secondaires sont également intrigants, donnant envie de connaître le fin mot de l'histoire, ce qui n'arrive toutefois qu'en parcourant toutes les histoires (il y en sept en tout).
De leur côté, les love interests sont plus ou moins bien écrits. Après tout, il y en a six, et en général ça fait pas mal dans un otome. Clairement, les personnalités des uns et des autres ne plairont pas à tout le monde, comme Hamiel qui est particulièrement désagréable dans la route commune ou Sally qui agit vraiment comme un enfant. Ce n'est pas rare pour un otome d'avoir des personnalités très différentes pour plaire au plus grand nombre, mais elles manquent ici souvent de nuances au premier abord et ne poussent donc pas au 100%.
Néanmoins, ils évoluent tous au fur et à mesure, permettant à l'héroïne – et donc par extension aux joueurs – d'apprendre à les apprécier et à comprendre pourquoi ils sont tombés dans le crime (des sujets lourds sont abordés ici avec tact, comme le deuil, les abus, la dissociation...). Ils bénéficient tous d'une véritable progression même si certaines routes semblent toutefois bâclées avec des sujets pourtant importants laissés en suspens. En contrepartie, la longue durée de vie de la route commune permet de faire progresser de manière crédible les sentiments. Contrairement à d'autres titres qui font arriver ça comme un cheveu sur la soupe au bout de trois jours, Mika passe ici des semaines avec ces fugitifs.
Bonnie & Clyde (et tous les autres)
Despera Drops tente par ailleurs des trucs côté gameplay. Si les joueurs n'échappent évidemment pas aux traditionnels choix qui font basculer les sentiments vers l'un ou l'autre des love interests, plusieurs petites scènes ''d'infiltration'' sont aussi disponibles. Pas de boîte en carton dans laquelle se cacher toutefois, Mika devant simplement guider ses camarades en observant des caméras de sécurité. Attendre qu'un garde s'en aille, se cacher dans tel ou tel endroit, lancer une diversion... L'idée est plutôt intéressante même s'il n'y a pas vraiment d'intérêt à refaire ces mini-jeux quand on se lance dans une nouvelle partie. La bonne nouvelle, c'est qu'il est possible de les passer après avoir fini l'aventure une première fois.
Visuellement, le bébé de Red Entertainment se démarque aussi des productions de la concurrence grâce au charadesign signé Kozaki Yusuke, artiste derrière Fire Emblem Fates ou encore les AI the Somnium Files, même si hélas les (nombreux) CG sont souvent décevants. Les environnements sont de leur côté très jolis même si on aurait aimé davantage de lieux marqués, l'aventure nous faisant voyager dans différentes villes d'Italie, de Suisse, d'Allemagne ou encore de France (cocorico), et les doublages japonais sont comme toujours d'excellente facture. Une fois n'est pas coutume, l'héroïne a le droit à sa propre voix, même si elle ne bénéficie d'aucun sprite en échange.
Avant d'être un otome, Despera Drops est surtout un visual novel déroulant une histoire de fugitifs en cavale et d'une jeune femme innocente qui n'a rien à faire là, la romance est donc pendant longtemps mise de côté. Néanmoins, malgré quelques baisses de rythme durant la route principale, le scénario se laisse suivre et on apprend peu à peu à apprécier ces love interests qui se montrent au départ assez antipathiques mais qui ont tous un passé lourd abordé avec tact.
Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.