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Illusion of Itehari est le dernier otome en date de chez BROCCOLI / TIS Creation (sous le nom de collaboration LicoBiTs) et Aksys Games. Déjà sorti au Japon sous le nom d'Utakata no Uchronia aux côtés de son fan disc (parce que pas le temps de niaiser), ce visual novel est désormais aussi à découvrir chez nous.
Test effectué à partir d'une version Nintendo Switch
Itehari, c'est le nom de la ville où cet otome prend place. Un endroit un peu spécial puisque flottant dans les airs afin d'échapper à son passé où, sur la terre ferme, il était constamment à la merci des inondations. L'histoire suit les aventures d'Hinagiku, jeune femme à peine majeure mais déjà à la tête de l'une des familles les plus puissantes de la ville, qui va un beau jour être sauvée d'une agression par un homme amnésique du nom de Yashiro. Hinagiku va ainsi se rendre compte que l'utopie dans laquelle elle pensait vivre, où tout le monde respecte la loi, n'est peut-être pas si réelle.
Steampunk love
Avant toute chose, il est important de signaler qu'Illusion of Itehari est PEGI 18, ce qui est assez rare dans les otomes ''mainstream''. À titre de comparaison, le violent et horrifique Virche Evermore est simplement affublé d'un PEGI 16. Ici, pas franchement de contenu NSFW mais plutôt de la violence, pourtant bien moins visuelle avec essentiellement des descriptions et quelques gerbes de sang ici ou là. Rien de bien méchant donc pour la plupart des personnes, mais les plus sensibles sont prévenus. Notons aussi un chouïa de contenu red flag, mais bien moins récurrent que dans d'autres titres et avec d'autres love interests (oui, on parle de toi, Yang).
Contrairement à d'autres jeux du même genre qui sont entièrement tournés vers la romance, comme par exemple Cupid Parasite, Illusion of Itehari préfère opter pour un fil rouge au sein duquel se greffent les histoires d'amour, comme un Piofiore. Le world building est particulièrement conséquent ici, ce qui est à double tranchant : d'un côté, on apprécie de découvrir le lore complexe de cette ville, mais d'un autre côté cet aspect ralentit le rythme global de l'aventure avec certains passages plus mous que d'autres.
Les termes spécifiques à Itehari sont plutôt nombreux, avec par exemple des noms spéciaux donnés aux heures, ce qui rend le tout plus cohérent mais moins accessible pour les joueurs cherchant avant tout une histoire légère et rentrant directement dans l'action. Néanmoins, si l'on accepte ces petites baisses de rythme, le scénario se montre plutôt intéressant à suivre (bien que les développements restent assez maigres), tout comme les sujets épineux qu'il traite, même s'ils ne sont guère inédits. Il est ainsi question de lutte des classes, d’idolâtrie ou encore de ségrégation.
Et dans tout ce bourbier se trouve notre petite Hinagiku, à peine adulte et vivant dans un monde de Bisounours jusqu'à ce que le scénario se mette réellement en place. Pour chaque route suivant un love interest, elle va bien vite comprendre qu'elle occupe une place de privilégiée en tant que noble, même si elle n'a pas l'étroitesse d'esprit des autres personnes de son rang. Si elle doit parfois ''rester à sa place'', elle n'hésite pas à passer à l'action quand c'est nécessaire, et ce même si elle reste assez naïve tout au long de l'aventure. Bref, une héroïne proactive mais quand même loin d'une girl boss.
Noblesse vs réalité
De leur côté, les loves interests se composent évidemment des clichés habituels que l'on retrouve dans tous les otomes ou presque, avec l'ami d'enfance amoureux depuis toujours, le tsundere et ainsi de suite. Il y a cinq routes principales ici (et une ultime se débloquant à la fin) : Awayuki, Tobari, Yori, Tsuyukusa et enfin Yashiro. Même si le scénario de base a tendance à se répéter pour chacune de ces routes, les histoires de tous ces love interests sont très différentes les unes des autres et se montent en règle générale intéressantes à découvrir, même si là encore certaines ont droit à plus de rebondissements que d'autres. Entre le passé compliqué des uns et la nature mystérieuse ou manipulatrice des autres, il y a de quoi avoir envie de gratter sous la surface.
Chaque route prend entre 5 et 10 heures environ en fonction de la vitesse de lecture de chacun, il y a donc une belle dose de contenu à découvrir (nous avons passé 30h en tout, sachant qu'on lit assez vite). Ce qui s'étend aussi via les extras avec les traditionnelles petites histoires supplémentaires à découvrir une fois l'aventure principale terminée pour éviter les spoilers. Il est par ailleurs assez simple de débloquer les bonnes fins grâce à une option – à activer en amont – indiquant si un choix effectué est bon ou non. Bien sûr, il est aussi possible de remonter dans le backlog pour modifier un choix, voire même de reprendre un chapitre depuis le début.
Visuellement, Illusion of Itehari se classe dans le très haut du panier du genre. Il suffit de jeter un coup d’œil aux artworks pour se rendre compte qu'il est juste magnifique, avec des personnages finement détaillés. Durant la partie, ils bougent légèrement, rajoutant un petit plus à l'ensemble. Il est toutefois criminel (et on pèse nos mots) de 1. ne pas avoir rajouté de sprite d'Hinagiku lorsqu'elle parle (déjà qu'elle n'est pas doublée) et de 2. ne pas avoir permis de draguer davantage d'hommes tant ils ont tous un design réussi. Ce qui vaut aussi pour les quelques femmes d'ailleurs, à l'image de l'adorable geisha Suzune.
Les environnements sont aussi globalement fouillés et remplis de détails, en plus d'être plutôt variés. Sans grande surprise, les doublages japonais sont d'excellente qualité, tout comme la bande-son qui se montre globalement plaisante à écouter et accompagne plutôt bien l'aventure. Comme d'habitude, les textes ne sont pas disponibles en français, il faut donc se contenter de l'anglais avec quelques coquilles ça et là, mais rien qui empêche de comprendre.
Illusion of Itehari était très attendu par la communauté, et il ne déçoit pas. Si son intrigue souffre certes parfois de baisses de rythme, l'aventure se montre plutôt intéressante à suivre, d'autant plus que le world building est conséquent. Les love interests, de leur côté, occupent parfaitement leur rôle et c'est donc avec plaisir que l'on découvre leurs histoires respectives, pour un bon ratio entre romance et scénario global. Si l'on rajoute par-dessus tout ça de sublimes graphismes, on se retrouve avec l'un des meilleurs otomes de l'année.
Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.