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Développé par Deer Dream Studios et édité par Serenity Forge, notamment connu pour Doki Doki Literature Club Plus! (ça a son importance), Cooking Companions est un jeu d'horreur psychologique se cachant derrière un dating sim coloré. Originellement sorti sur PC, il est désormais disponible sur consoles.
Test effectué à partir d'une version Nintendo Switch
L'histoire de Cooking Companions prend place dans une cabane perdue dans les bois des montagnes Tatras. Le joueur incarne un protagoniste sans nom et fait la connaissance de quatre personnes : Karin, Mariah, Anatoly et Gregor. Tout se passe plutôt bien pendant une poignée de jours, le protagoniste leur fait de bons petits plats... jusqu'à ce que ça ne se passe plus bien du tout. Les pluies incessantes ont fait monter le niveau de l'eau, piégeant tout ce beau monde à l'intérieur d'un chalet où les aliments commencent à manquer. Avec la faim, les esprits s'échauffent et la panique grimpe. Que va-t-il se passer ensuite ? Mystère...
Il est franchement difficile de décrire l'expérience proposée par Cooking Companions tant il faut l'avoir entre les mains pour réellement comprendre. Le tout étant par ailleurs extrêmement court (il nous a fallu environ 5 heures pour avoir toutes les fins), il est compliqué de ne pas tomber dans le spoil involontaire. Mais on peut tout de même commencer par quelque chose : s'il est souvent comparé à Doki Doki Literature Club – surtout que l'éditeur est ici le même -, ce n'est pas tout à fait la même chose.
Chompettes & cie
Certes, la véritable expérience se cache dans les deux cas derrière un visual novel de drague coloré et léger, mais les ressemblances s'arrêtent là. Doki Doki Literature Club s'amuse avec ses joueurs d'une manière totalement différente de celle de Cooking Companions qui repose avant tout sur la création d'une ambiance pesante, bizarre, malsaine et passablement horrifique. Tout dépend des sensibilités de chacun, mais dans tous les cas il n'y a pas vraiment de jump scare. La chose qui pourrait éventuellement fait sursauter ressemble de loin à des screamers.
Cooking Companions ne fait pas peur, il met mal à l'aise. Tout va en ce sens ici, avec des personnages aux réactions illogiques, des modifications visuelles apportées à la police d'écriture ou aux visages des protagonistes, des ombres disparaissant avant que l'on puisse réellement les voir ou encore des choix de dialogues ou d'actions étranges. Le summum revient tout de même aux Chompettes, ces légumes dotés de la parole qui débarquent avec une ambiance sonore enfantine tranchant avec tout le reste.
Bref, une fois de plus, il est bien difficile de décrire cette ambiance et surtout de lui rendre justice, mais elle fonctionne en tout cas incroyablement bien. Elle a en plus le bon goût de se mettre en place très rapidement, ce qui est sans aucun doute dû à la courte durée de vie du titre. Ce qui n'est pas plus mal puisque l'histoire, de son côté, se montre plus anecdotique et souffre d'un manque global de finition, avec par exemple des transitions vraiment rudes. Même si on a tout de même envie d'en voir le bout et d'enfin comprendre tous les tenants et aboutissants, la faute notamment aux petits indices cryptiques placés ça et là, sous forme d'objets ou de notes écrites.
Cette histoire se veut d'ailleurs baignant dans le folklore d'Europe de l'Est, même si cette promesse risque de laisser les joueurs curieux sur leur fin. De notre côté, nous n'y connaissons rien (s'agit-il d'une interprétation de spoiler: Baba Yaga ?) et nous aurions bien aimé en apprendre un peu là-dessus. Dommage. Il s'agit là d'un petit point noir pour cette aventure, qui bénéficie à côté de ça d'une réalisation solide avec de jolis graphismes et une ambiance sonore impeccable. En revanche, aucune traduction française n'est disponible et le tout n'est pas doublé.
Malgré sa durée de vie courte (mais avec un prix adéquat) et son histoire au final assez anecdotique, Cooking Companions parvient à marquer tant son ambiance pesante et malsaine, son vrai gros point fort, est une franche réussite. Très rapidement, ce visual novel met mal à l'aise, un sentiment qui perdure jusqu'à la fin et qui est soigneusement entretenu tout du long.
Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.
