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Vous vous êtes déjà demandé ce qu'un Stardew Valley à la sauce Far West, avec tout ce que ça comporte de bandits de grands chemins à éviter et de gibier à chasser, pourrait donner ? Hé bien ça tombe bien puisque c'est exactement ce que propose Cattle Country, simulation cosy développée par Castle Pixel et éditée par Playtonic Games.
Test effectué à partir d'une version Nintendo Switch
Le début de l'aventure est identique à la plupart des jeux du genre : le joueur crée rapidement son personnage et se rend à la campagne pour débuter une nouvelle vie de fermier. La différence ici est que le tout prend place au Far West et durant l'année 1891, il est donc hors de question de profiter de quelconques objets technologiques récents. Il n'y a pas non plus de ferme à l'abandon à reprendre puisque le personnage incarné plante simplement sa tente à l'endroit indiqué par le maire, qui lui offre au passage le pack de démarrage de n'importe quelle simulation de vie à la ferme, à savoir hache, arrosoir ou encore houe. Les traditionnelles graines de navets sont en revanche ici troquées contre des graines de brocolis.
Here we go again
Autant d'outils qui permettent dans un premier temps de déblayer les lieux, avec donc des arbres à couper, des roches à briser et de la mauvaise herbe à faucher, avant de labourer la terre et planter les cultures printanières. Bref, les premiers pas ne dépayseront clairement pas les habitués du genre qui trouveront immédiatement leurs marques tant les mécaniques sont parfaitement identiques à celles de tous les autres, Stardew Valley évidemment en tête. Ici, l'originalité provient simplement du lieu et de l'époque, le gameplay restant sur des bases solides posées il y a des années et fonctionnant toujours aussi bien.
Toutes ces activités font engranger des points faisant gagner, à la fin de la journée, des niveaux au sein de différentes aptitudes, par exemple le minage. De quoi débloquer graduellement de nouveaux objets à crafter, donnant un véritable sentiment de progression même si le tout se fait extrêmement lentement. La lenteur est habituelle pour les simulations de vie, mais elle est particulièrement importante ici et risque de perdre en cours de route les joueurs peu habitués au genre, qui devront en plus faire avec la traditionnelle répétitivité du gameplay et la routine qui s'installe rapidement.
Et ce n'est hélas pas le seul problème, puisqu'une fois lâché dans l'aventure le joueur doit tâtonner pour absolument tout faire tant rien n'est expliqué. Alors, certes, il est agréable de ne pas être pris par la main, mais quelques indications n'auraient pas été de trop. Par exemple, absolument rien n'est indiqué sur la map, si ce n'est l'emplacement des bâtiments : on ne sait pas de quels bâtiments il s'agit, impossible de savoir où se trouvent les PNJ sur le moment et les horaires des boutiques ne sont écrits nulle part. D'autres petites choses désagréables se retrouvent dans toutes les couches de gameplay, comme l'obligation d'avoir les matériaux nécessaires dans l'inventaire pour crafter. Autant de fonctionnalités de confort de vie qui sont pourtant habituelles pour le genre.
Ce qui est étonnant, c'est qu'à côté de ça Cattle Country se montre bien plus souple sur d'autres aspects. Il est possible d'avoir dès le départ un ou une cavalière lors du tout premier festival de l'année, et un système d'aide est présent dans les mines (qui ressemblent plus à Terraria avec leur vue sur le côté). Il est même possible de supprimer totalement les ennemis, que ce soit les créatures ou les bandits de grands chemins, même s'ils sont tous assez peu présents de base et très simples à battre. Évidemment, le shérif nous offre rapidement un flingue et des balles, parce que America, fuck yeah !
Hands up !
Une arme à feu qui ne sert pas uniquement à se défendre puisque Cattle Country renferme tout un aspect chasse avec ses nombreux animaux sauvages présents sur la carte. Il n'est pas nécessaire de chasser... mais cet élément fait grimper la jauge dédiée aux animaux, essentielle pour avoir du bétail à la ferme autre que des poules. Pas sympa, d'autant plus que les hitboxes sont assez hasardeuses. Bien sûr, les traditionnelles romances sont disponibles mais il faut franchement en vouloir : entre la faible vitesse de déplacement du personnage, les temps de chargement entre chaque tableau et l'absence d'indication sur là où se trouvent les PNJ, les joueurs ne sont vraiment pas poussés à se lier avec les habitants de ce patelin.
Ces mêmes habitants ont parfois des quêtes temporaires – indiquées heureusement sur le tableau communal - à remplir. Plus ou moins complexes, elles valent le coup tant elles rapportent de belles quantités d'argent, ce qui n'est pas forcément le cas des cultures placées chaque soir dans la boîte d'expédition. Là encore d'ailleurs, les choix effectués par les développeurs sont étranges. Un brocoli réduit en quelques secondes en soupe rapportera quelques 400 pièces d'or (???) alors que des fruits nécessitant plusieurs heures pour devenir de la confiture seront vendus seulement une dizaine de pièces d'or.
Les problèmes de Cattle Country sont aussi d'ordre technique, ce qui est dommage tant ce jeu se montre vraiment très joli avec une nature vivante et colorée. En dehors des longs temps de chargement évoqués plus haut, il n'est pas rare de rencontrer des ralentissements, des bugs et des coquilles (voire des absences totales de traduction) dans les textes. Pire, nous avons eu droit à des crashs purs et simples, obligeant à relancer le jeu et à donc perdre une journée ingame de dur labeur puisque la sauvegarde ne se fait que lorsque le personnage va se coucher. Rageant.
Cattle Country est joli, cosy et son gameplay se montre très classique pour le genre, donc forcément prenant pour les fans malgré le côté répétitif inhérent aux simulations de ce type. Malheureusement, il fait pâle figure par rapport à d'autres tant les problèmes s'accumulent : entre une technique pas à la hauteur, une absence quasi totale d'explications et une progression beaucoup trop lente, il aura bien du mal à convaincre ceux qui n'ont pas l'habitude.
Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.