Test : Pipistrello and the Cursed Yoyo - Nintendo Switch

Pipistrello and the Cursed Yoyo - Nintendo Switch
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Avec son style GBA vibrant et sa signature “yoyovania”, Pipistrello and the Cursed Yoyo nous balance un cocktail explosif d’aventure urbaine, de puzzles finement ciselés et d’humour grinçant, le tout porté par un gameplay qui surprend autant par sa malice que par son inventivité. C’est un jeu qui ne se contente pas de flirter avec le rétro : il s’y engouffre avec énergie, tout en apportant des idées fraîches qui feraient rougir plus d’un Metroidvania en pixel art.

Test effectué à partir d'une version PC

Dès les premières minutes, le concept s’impose : Pippit, une chauve-souris excentrique héritière d’un empire énergétique douteux, voit sa routine basculer quand une étrange malédiction transfère l’âme de sa tante dans... son yoyo. Voilà donc notre héros flanqué d’un jouet hanté, bavard et (heureusement) sacrément utile.


Là où le jeu brille, c’est dans sa capacité à tirer le maximum de ce gimmick. Le yoyo devient successivement arme de jet, grappin, propulseur, rebondisseur mural, plate-forme sur l’eau et bien plus encore. Chaque nouveau quartier exploré débloque un "trick" inédit, à mi-chemin entre le skatepark et le casting de Bayonetta. On enchaîne ricochets et combos avec une élégance qui ferait pâlir un jongleur pro.

Pipistrello and the Cursed Yoyo

Les combats, eux, évitent l’écueil du spam d’attaque. Ici, chaque coup doit être réfléchi : viser, anticiper les rebonds, profiter des surfaces, déclencher une attaque spéciale au bon moment... Le tout sans jamais sombrer dans la lourdeur. Certes, certains boss auraient gagné à être un peu moins sacs à PV, mais le système pousse à l’adresse plutôt qu’à l’acharnement, ce qui le rend finalement gratifiant.

Pipistrello and the Cursed Yoyo

Une cité pleine de surprises

L’action prend place dans une grande métropole découpée en quatre quartiers bien distincts : du centre commercial à moitié effondré au stade abandonné reconverti en arène de défi, chaque zone a sa propre identité visuelle et ses mécaniques dédiées. La structure en "hub + donjon" rappelle évidemment les classiques, mais l’enrobage moderne évite la redite.

Pipistrello and the Cursed Yoyo

Les quêtes secondaires, souvent décalées (mention spéciale au chien influenceur et au fantôme comptable), valent le détour, tout comme les défis annexes qui obligent à maîtriser chaque facette du yoyo. Le système d’upgrade repose sur une idée originale : signer des contrats pour obtenir des boosts. Sauf que chaque contrat s’accompagne d’une malédiction (baisse de stats, altération visuelle, voire perte d’un mouvement) qu’il faudra racheter en jeu ou subir. Cette gestion des risques ajoute une couche stratégique bienvenue et pousse à sortir de sa zone de confort. Enfin, les badges, à la façon d’un Paper Mario, viennent affiner votre build : plus de portée, effets de statut, modifications du comportement du yoyo… à condition de bien gérer vos emplacements disponibles. Un vrai plaisir de tuning pour les joueurs méticuleux. Et côté durée de vie, le titre ne plaisante pas : une vingtaine d’heures sont nécessaires pour tout explorer, entre les secrets bien planqués, les pièces de lore disséminées, et les nombreux petits détails qui récompensent l’exploration curieuse.

Pipistrello and the Cursed Yoyo

Le charme pixelisé et sonore

Visuellement, c’est une déclaration d’amour à la GBA, mais sans paresse. Le pixel art, dense et coloré, regorge d’animations fines, d’effets lumineux subtils et de clins d’œil rétro sans jamais sombrer dans la parodie. On pense à Wario Land 4 pour le ton, à Minish Cap pour la précision, le tout avec une direction artistique urbaine assumée qui change agréablement des éternels forêts-ruines-châteaux. Côté son, surprise de taille : Yoko Shimomura (oui, celle-là même de Kingdom Hearts et Street Fighter II) signe une bande-son aussi inattendue qu’efficace. Chaque quartier a ses propres thèmes, à la fois entêtants et modulés selon l’intensité des scènes. Le résultat ? Une ambiance sonore riche, immersive mais jamais lourde, qui colle parfaitement à l’esprit du jeu.

Pipistrello and the Cursed Yoyo

Tout n’est pas parfait dans le monde de Pippit. Le début du jeu manque un poil de rythme, avec un tutoriel un peu longuet et des premiers affrontements un brin mollassons. Heureusement, ça s’emballe vite une fois les premiers tricks débloqués.  Autre bémol : les boss, bien que parfois ingénieux, souffrent d’un équilibrage inégal. Certains sont trop résistants, d'autres reposent trop sur la même mécanique, ce qui rend certains combats plus fastidieux qu’intenses.

Pipistrello and the Cursed Yoyo

Pipistrello and the Cursed Yoyo donne un sacré coup de fraîcheur au genre action-aventure rétro. Porté par une mécanique centrale brillante, une ville haute en couleur et une direction artistique inspirée, le jeu réussit à mêler hommage et nouveauté avec un vrai sens du détail. Malgré quelques déséquilibres et un humour qui ne fera pas l’unanimité, c’est un titre généreux, malin et diablement fun. Un coup de yoyo bien placé dans la routine des Metroidvania.
13 juin 2025 à 13h16

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Points positifs

  • Gameplay “yoyovania” ultra créatif
  • Pixel art GBA impeccable
  • Système de contrats original
  • Direction sonore inspirée (Yoko Shimomura)
  • Durée de vie conséquente avec un bon contenu

Points négatifs

  • Difficulté parfois trop élevée
  • Boss aux barres de vie trop longues
  • Combats parfois répétitifs
  • Courbe d’apprentissage raide

Gribouillé par...

Lorris

Lorris

Fin limier du mot

Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

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