Test Atelier Resleriana : The Red Alchemist & the White Guardian

Gust et Koei Tecmo ont décidé de gâter les adeptes de la licence Atelier cette année. Après un très bon Atelier Yumia : L'Alchimiste des Souvenirs et la Terre Rêvée sorti fin mars, voici que débarque Atelier Resleriana : The Red Alchemist & The White Guardian. Un épisode moins ambitieux et davantage destiné aux fans de longue date.

Test effectué à partir d'une version PS5

Mais avant de nous pencher plus en détails sur ce titre, il est important de parler de sa genèse, qui est assez inhabituelle. Cet épisode prend en effet place dans le même monde qu'Atelier Resleriana : Forgotten Alchemy and the Polar Night Liberator, un jeu mobile gacha qui n'existe malheureusement plus. Nous n'avons pas eu l'occasion de tester ce dernier, difficile donc de savoir ce qui a été réellement repris ou laissé tomber, mais il semblerait que cet épisode PC et consoles prenne place après certains événements s'étant déroulés dans la version mobile.

Réunion de famille

Quoi qu'il en soit, cet Atelier Resleriana débute son histoire dans la petite bourgade d'Hallfein et propose de suivre deux protagonistes (comme dans Atelier Escha & Logy) : Rias, jeune femme se découvrant un talent pour l'alchimie, et Slade, un aventurier doté d'un artéfact capable d'ouvrir des portes vers des dimensions parallèles. Tous deux vont se rencontrer durant l'exploration de ruines et vont bien vite découvrir l'existence d'un atelier. Et puisqu'ils ont chacun un but nécessitant l'aide de l'autre, ils vont faire équipe pour en apprendre plus sur l'alchimie – un art perdu dans ce monde – et aider à la réparation de la ville.

Cet Atelier repose sur les trois piliers essentiels de la licence, à savoir l'exploration, les combats et, bien sûr, l'alchimie. À chaque nouvel épisode ou presque, les développeurs ont modifié la structure de cette dernière fonctionnalité pour proposer quelque chose de nouveau et Atelier Resleriana ne fait pas exception à la règle. Ici, l'idée est évidemment de choisir en premier lieu les ingrédients essentiels à la création d'un objet, puis de les combiner en fonction de leurs couleurs. Ils ont tous en effet deux couleurs, une à gauche et une à droite, et il faut donc faire la bonne association pour créer un lien entre deux ingrédients, un peu comme avec les dominos.

Par exemple, si un ingrédient a la couleur jaune à droite, il faudra que l'ingrédient d'après ait la couleur jaune à gauche. Une fois la base posée, il est possible de peaufiner l'objet à créer en rajoutant de nouveaux ingrédients facultatifs, par exemple pour augmenter son rang, rajouter des bonus passifs et ainsi de suite. Il est même possible de débloquer de nouveaux objets en faisant les bonnes associations. Un système très simple à comprendre et à prendre en main mais qui n'en reste pas moins addictif, poussant le joueur à tester tout un tas de combinaisons possibles.

Mais pour pratiquer cet art noble qu'est l'alchimie, il faut évidemment récolter des ingrédients. Ici, on reste sur du grand classique : le petit groupe se balade dans le monde pour récolter tout ce qui lui passe sous la main, même si certaines choses demandent la création d'un outil spécial en amont, par exemple une hache. En début de partie, il est simple de remplir l'inventaire, mais comme dans tout bon Atelier, les ingrédients finissent par se raréfier au fur et à mesure où les recettes deviennent plus complexes. Heureusement, cet épisode a la réponse grâce à la présence d'une fée dans l'atelier qui, en échange d'argent, remplit automatiquement le stock.

Les fées, d'ailleurs, sont l'un des points importants de l'aventure. Elles se trouvent dans les donjons, les Dimensional Paths, et elles accordent aléatoirement un bonus avant de potentiellement être embauchées pour la boutique – mais nous reviendrons sur cet aspect plus tard. Chaque fée propose une petite liste de trois bonus à choisir afin de booster différents aspects durant l'exploration du donjon, par exemple en améliorant les traits des ingrédients lootés. Une idée vraiment intéressante même si elle repose évidemment grandement sur le hasard et qu'elle ne dévoile tout son potentiel qu'au bout d'un moment, et plus précisément quand il faut affiner les objets créés par l'alchimie.

Here we go again

Ces donjons, tout comme la carte du monde, grouillent bien entendu de monstres à tuer. Cet épisode revient là encore aux sources avec du tour par tour très classique même si reposant sur certaines spécificités. Ainsi, il est possible de lancer des attaques combinées pour infliger davantage de dégâts, et même de créer des effets inédits en utilisant judicieusement des objets. Certains bonus ou malus apparaissent parfois sur la timeline des prochains tours, à utiliser si nécessaire. Ainsi, si un ennemi dispose d'un soin, l'éliminer permettra au personnage l'ayant tué de profiter à sa place du soin.

En dehors de ces aspects, le reste est très classique avec une équipe divisée en deux lignes et des personnages disposant d'une petite palette de mouvements : attaque classique, attaque magique, blocage ou encore fuite. Rien de très foufou donc, et même si ce système est très efficace, les affrontements deviennent vite redondants puisque l'on utilise encore et encore les mêmes coups. Heureusement, il est possible d'accélérer leur vitesse, même s'il faut alors prendre garde à mieux timer le blocage...

Vaincre des ennemis engrange de l'expérience et des points, ces derniers étant à utiliser dans des arbres de compétences propres à chaque personnage. De nombreux aspects sont ainsi à débloquer, comme la possibilité d'avoir plus de points d'action, d'obtenir de nouvelles attaques spéciales ou encore de faire grimper la jauge de points de vie. On regrette toutefois le fait que les points soient partagés entre tout le monde, il faut donc faire des choix et améliorer en priorité ceux qui semblent être les plus intéressants, ce qui se fait au détriment des autres.

Lorsque le petit groupe n'explore pas, il aide à la reconstruction de la ville, comme dit précédemment. Ce qui se fait bien entendu en menant à bien des quêtes demandant bien souvent de livrer des objets ou de tuer des monstres, mais qui permet d'obtenir de belles contreparties, par exemple de nouveaux objets dans les boutiques, dont des livres de recettes pour l'alchimie. Et quand il est temps de renflouer les caisses, direction le magasin du grand-père de Rias.

Ce dernier tenait en effet une boutique qui était le cœur de la ville et qui était toujours rempli. Malheureusement, les années ont passé et le tout est tombé à l'abandon, il va donc falloir se retrousser les manches. Il s'agit d'un élément vraiment intéressant d'Atelier Resleriana, et sans doute le plus réussi aux côtés de l'alchimie. L'idée reste simple, à savoir mettre des objets en vente et décorer la boutique, mais elle est particulièrement addictive. D'autant plus qu'elle profite de l'aide des fées, encore elles, qui sont à placer au sein de trois postes en fonction de leurs compétences : la gestion, les ventes et le ménage.

Same old, same old

En voulant effectuer un petit retour aux sources, les développeurs sont toutefois retombés dans leurs travers qui risqueront de rebuter les nouveaux joueurs arrivés avec Atelier Yumia. Le début de l'aventure, par exemple, est extrêmement poussif, avec de trop nombreux tutoriels et des séquences de dialogue à n'en plus finir. Le scénario met longtemps à se mettre en place et ne se montre pas bien passionnant, même si on apprécie le fait d'avoir inclus certains personnages bien connus de la série, comme Sophie et Ayesha, et que le tout reste globalement très bon enfant, sans grands drames ni catastrophes.

Le monde ouvert du dernier opus a été laissé tomber pour revenir sur des zones plus ou moins vastes mais cloisonnées et séparées par des temps de chargement. Visuellement, c'est pas beaucoup mieux, cet Atelier Resleriana faisant franchement le minimum. S'il est agréable d'avoir droit de temps à autres à de jolis artworks, les environnements sont vides, les animations rigides et la caméra fait parfois n'importe quoi. L'ambiance sonore n'aide pas beaucoup plus, avec des personnages qui ne se taisent littéralement jamais et des musiques en retrait. Et malheureusement, aucune traduction française à l'horizon.

Sacré retour en arrière pour la série avec cet Atelier Resleriana qui laisse tomber littéralement tous les éléments nouveaux apportés par Atelier Yumia pour revenir aux sources. La réalisation est datée, le scénario peu intéressant, le rythme haché, les combats répétitifs et aucune traduction française n'est proposée. Mais ça ne veut pas forcément dire qu'il est foncièrement mauvais et les fans de longue date y trouveront sans doute leur compte avec une alchimie et une gestion de boutique (et plus globalement de ville) addictives, une exploration agréable ainsi qu'un univers charmant avec beaucoup de clins d’œil aux anciens épisodes.

07 octobre 2025 à 10h35

Par Shauni