Test : Fruitbus - Nintendo Switch

Fruitbus - Nintendo Switch
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Originellement lancé sur PC avant d'être porté sur consoles, le Fruitbus de Krillbite Studio est désormais aussi disponible sur Nintendo Switch. Alors, cette aventure culinaire cosy mérite-t-elle votre temps et votre argent ?

Test effectué à partir d'une version Nintendo Switch

Sur le papier, Fruitbus est une idée franchement prometteuse. Durant le tutoriel, le joueur incarne un jeune animal guidé par sa Mamie, qui lui explique les rudiments de la cuisine effectuée à bord de son food truck. L'histoire fait ensuite un bond de 10 ans dans le futur : Mamie n'est plus et elle a légué son Fruitbus à sa descendance, tout en ayant des dernières volontés. Il est alors demandé au joueur d'explorer le monde pour retrouver les amis de la défunte et les regrouper autour d'un banquet d'adieu, le tout en récoltant la nourriture et en servant des clients.

Ça c'est pas food truck

Bien sûr, il faudra d'abord répondre aux demandes des amis de Mamie avant de pouvoir compter sur leur présence durant le banquet, puisque de toute évidence apprécier la vieille dame ne suffit pas. Ces quêtes sont toutefois extrêmement basiques, à base en règle générale de plats spécifiques à servir et d'objets à leur ramener. Pour contrebalancer, le tout est porté par une adorable direction artistique. Les personnages sont tous des animaux vraiment très mignons, l'univers est coloré et les musiques sont amusantes, même si elles finissent par rapidement tourner en rond.

Fruitbus

Et c'est à peu près tout ce qu'il y a de bien à dire de Fruitbus, malheureusement. Car si sur le papier l'idée est bonne, dans les faits l'exécution est tout sauf réussie. À commencer par son système de progression : s'il est présenté comme une aventure culinaire, ce jeu demande surtout de passer une grosse partie du temps à aller chercher des ingrédients. Au départ, il n'y a qu'une poignée de fruits, mais les choses se diversifient au fur et à mesure, même s'il faut en contrepartie acheter des outils pour en profiter (par exemple une pelle pour déterrer des carottes).

Fruitbus

Les ingrédients se trouvent donc uniquement dans la nature – impossible de se caler un petit jardin pour faire pousser des trucs – et mettent un peu de temps en jeu à se régénérer, obligeant à faire de longues minutes de route pour en trouver d'autres si on a déjà tout récupéré quelque part. C'est surtout vrai sur le début de l'aventure, franchement laborieux, même si les choses ont ensuite tendance à s'améliorer, notamment par une habitude que l'on prend bien vite d'en entasser le plus possible. Comprenez par là : il va falloir grinder, et pas comme dans un jeu Tony Hawk.

Fruitbus

C'est la même chose pour les recettes. Au départ, il est uniquement possible de faire des salades de fruits, mais l'argent engrangé par les ventes permet au bout d'un moment d'acheter des ustensiles débloquant de nouvelles recettes, par exemple un mixeur pour faire des smoothies. Malheureusement, la chose est encore ici problématique puisque le prix des objets est important, tandis que l'argent reçu pour chaque vente est assez faible, sauf si la recette impressionne la personne qui la déguste. Certains ingrédients demandent par ailleurs plusieurs étapes inintéressantes qui auraient pu être évitées, comme la farine.

Fruitbus

Chop chop

La bonne nouvelle, c'est que les clients sont remarquablement patients et attendront sagement d'être servis. Ce qui peut prendre du temps, car même si les recettes sont très simples – poser une pomme sur le plan de travail, la découper, la placer dans le bol et servir -, les commandes peu précises et la visée parfois aléatoire n'aident franchement pas. En revanche, le food truck se conduit très bien, il peut se garer partout et une option permet de le remorquer si jamais il se retrouve bloqué quelque part. Il ne faut toutefois pas oublier de régulièrement faire le plein.

Fruitbus

La réalisation, elle aussi, n'est clairement pas à la hauteur. Plus tôt, nous avons évoqué la jolie direction artistique, mais hélas elle ne parvient pas à combler toutes les lacunes techniques. Le monde de Fruitbus est beaucoup trop grand et beaucoup trop vide, le clipping est omniprésent (et parfois même directement sous le nez du joueur) et les bugs sont légion, qu'ils soient critiques ou non. Les personnages se déplacent de manière saccadée, donnant une désagréable impression que tout rame. Clairement, les développeurs auraient pu rajouter quelques mois de QA pour réduire au maximum ces problèmes.

Fruitbus

Malgré tout, l'aventure pourrait plaire à certaines personnes tant elle a tendance à rapidement devenir hypnotique. La conduite et la cuisine, problèmes de contrôles mis de côté, sont assez intéressantes, voir des clients apprécier une recette est vraiment satisfaisant et l'histoire de Mamie est touchante (d'autant plus qu'elle est doublée en français). Par contre, qui a eu l'idée de placer son urne funéraire sur le siège passager ???
Malheureusement, le concept intéressant de Fruitbus ne parvient pas à briller, et ce malgré une histoire touchante, une jolie direction artistique et un côté assez hypnotique. On passe plus de temps à chercher les ingrédients qu'à cuisiner, le grind est omniprésent, les quêtes limitées et répétitives, la progression est assez lente (surtout au début) et le tout aurait mérité plusieurs mois de tests QA en plus. Dommage pour Mamie (depuis son urne sur le siège passager, elle dit qu'elle ne nous en veut pas).
14 août 2025 à 14h03

Par

Points positifs

  • Une histoire touchante
  • Une jolie direction artistique
  • La conduite et la cuisine, assez hypnotiques

Points négatifs

  • Technique à la ramasse
  • Trop de grind
  • Trop de temps passé à la recherche des ingrédients
  • Une progression fastidieuse (surtout au début)
  • Des quêtes répétitives
  • Des commandes imprécises

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

Bluesky : shaunichan

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