Test : Légendes Pokémon : Z-A - Nintendo Switch 2

Légendes Pokémon : Z-A - Nintendo Switch 2
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Sur le papier, les amateurs de jeux de capture et de combats de monstres sont gâtés durant ce mois d'octobre avec la sortie d'un côté de Digimon Story Time Stranger et de l'autre de Légendes Pokémon : Z-A. Il est aujourd'hui temps de voir ce que vaut le spin-off de Game Freak.

Test effectué à partir d'une version Nintendo Switch 2

L'aventure de ce nouvel épisode prend place dans la vaste ville d'Illumis, inspirée par Paris. Après la création de son avatar, le joueur débarque et, à peine sorti de la gare, se fait voler son sac (les plus taquins diront que le réalisme débute ici). Heureusement, il fait aussi connaissance avec un autre dresseur de son âge qui va le prendre sous son aile, lui offrir un starter (Germignon, Gruikui ou Kaiminus) et l'amener à l'hôtel Z. Vont alors se déclencher deux arcs narratifs distincts : la gestion des Pokémon méga-évolués et le Royale Z-A.

Le P c'est le S

En ce qui concerne le tournoi Royale Z-A, il repose sur un concept très simple : chaque nuit, les dresseurs se rendent dans une zone de combat pour affronter les autres et remporter des points. Une fois un palier franchi, un ticket défi se débloque et il devient alors possible de combattre un adversaire spécifique en duel afin de passer au rang suivant. Bien sûr, le tout débute à Z et l'idée est d'aller jusqu'au rang A. Le joueur est ici directement embrigadé dans l'équipe de l'Hotel Z, la Team MZ.

Légendes Pokémon : Z-A

Celle-ci est essentiellement mise à profit pour l'autre arc scénaristique, à savoir les méga-évolutions. Depuis quelques temps, sans que personne ne comprenne comment ni pourquoi, des Pokémon sauvages méga-évoluent de manière aléatoire et risquent fort de mettre en danger la population. C'est là qu'entrent en jeu les membres de la Team MZ, et donc aussi le joueur, pour apaiser ces créatures dans des combats de boss appelés Méga Férox.

Légendes Pokémon : Z-A

Sans grande surprise au vu des de l'historique plus récente de la franchise Pokémon et de la cible des joueurs (les enfants), le scénario n'est guère intéressant ici. On se retrouve donc comme d'habitude avec un univers où rien n'est jamais vraiment grave et personne n'est jamais vraiment méchant, donc autant dire que les braconniers qui coupaient et revendaient les Queues Ramoloss semblent bien lointains. Les personnages ne relèvent hélas pas le niveau, que ce soit le héros qui n'est autre qu'une coquille vide et la Team MZ qui est... ce qu'elle est : une bande de gosses.

Légendes Pokémon : Z-A

Puisque Pokémon repose avant tout sur la collecte de créatures et les combats, ce ne serait en soi pas très grave, mais hélas Légendes Pokémon : Z-A nous oblige à visionner de très nombreuses cutscenes impossibles à passer ni même à accélérer et parfaitement insupportables (mention spéciale pour les passages avec la streameuse, de véritables enfers sur Terre). Ce qui n'est pas aidé par l'absence totale de doublages qui est franchement pénalisante, un début très long - le tutoriel durant plusieurs heures, et des quêtes annexes FedEx ou demandant de faire trois fois la même action (il faut arrêter à un moment avec ça s'il vous plaît, on n'est plus dans les années 90 en fait ?).

Légendes Pokémon : Z-A

Il est cinq heures, Illumis s'éveille...

Heureusement, le gameplay relève le niveau même s'il est loin d'être parfait. Il repose même sur une boucle étonnement addictive : la journée, le joueur se balade dans la ville pour prendre des quêtes, faire des achats et, surtout, attraper des Pokémon, tandis que la nuit est dédiée au tournoi (même si les Pokémon peuvent toujours être traqués, certains ne sortant pas le jour). Et le tout met à profit les combats en temps réel déjà introduits dans Arceus, qu'ils soient libres quand seuls des Pokémon sont en face ou en arènes quand il s'agit d'un combat de dresseurs.

Légendes Pokémon : Z-A

Durant les affrontements, le joueur peut donc se déplacer librement et demander à son Pokémon d'attaquer, sachant qu'il n'y a plus de PP ici : chaque attaque peut être lancée un nombre infini de fois, à condition de respecter son cooldown, forcément plus élevé si l'attaque est plus puissante. Et puisque le dresseur peut aussi prendre des dégâts, il dispose d'une roulade pour esquiver les coups ennemis. En résultent des affrontements nerveux et plutôt prenants, même si le côté tactique vire vite au bourrinage d'attaques (la difficulté étant en plus assez basse) et que le tout peut devenir fouillis.

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C'est au final essentiellement durant les combats Méga Férox que l'aspect tactique est réellement mis à profit, que ce soit pour utiliser davantage les buffs et débuffs ou encore la méga-évolution qui nécessite en amont de remplir une jauge avec des orbes lâchées par le boss adverse. Ce qui oblige donc à mettre à profit les déplacements au mieux. Ces boss se posent en tant que gros sac à PV, ce qui est aussi vrai pour les Barons, ces créatures plus grandes, aux yeux rouges et surtout bien plus redoutables que les autres qui peuvent one shot le Pokémon vedette.

Légendes Pokémon : Z-A

Ces derniers se trouvent dans les zones sauvages, comprenez des zones où les Pokémon cherchent la bagarre. Ici, c'est un peu la foire à la saucisse puisque tout le monde se presse sur le dresseur dès qu'il est repéré, ce qui rend vite les affrontements à la fois déséquilibrés et totalement illisibles, à plus forte raison si un Baron déboule. Puisque le joueur ne peut se concentrer que sur un seul adversaire à la fois, il a tôt fait de se faire bully alors qu'il est en train de lancer sa PokéBall... Il est heureusement possible, en restant discret, d'en attraper sans engager le combat, même s'il faut être assez près sinon la Ball rebondit lamentablement sur la tête du Pokémon.

Légendes Pokémon : Z-A

Mais malgré ça, ces zones sauvages ont aussi un petit côté addictif puisqu'elles renferment toutes plusieurs types de Pokémon à attraper et qu'il est clairement indiqué s'ils sont tous en notre possession. De quoi pousser à farmer et même à chercher pendant de longues minutes, certains se cachant bien mieux que d'autres. Il n'est par exemple pas rare de devoir monter sur les toits pour dénicher certaines espèces. Car oui, une certaine forme de parkour est disponible ici, même si elle se montre très peu intéressante et surtout peu maniable, la faute à l'absence de la possibilité de sauter (oui, nous sommes aussi restés pantois).

Légendes Pokémon : Z-A

… Mais reste tristoune

L'introduction du parkour n'est pas une surprise puisque la ville d'Illumis est la seule zone explorable du jeu, il fallait donc rajouter de la verticalité pour augmenter un peu la durée de vie. Côté exploration, en dehors du toit, il n'y a pas grand-chose à dire : il est aisé de se balader dans la ville ou de se téléporter, même si on regrette l'absence d'autres lieux. Pokémon, c'est avant tout le voyage initiatique, la découverte du monde et ses biomes différents, les grands espaces, les surprise en permanence... ici, c'est Les Reines du Shopping. On perd malheureusement l'un des points essentiels de la licence.

Légendes Pokémon : Z-A

Et puisqu'il est question de la ville, il est temps de parler longuement de ce qui fâche le plus ici : la réalisation. Le bon point, c'est que cet épisode fait clairement mieux que son aîné, le techniquement infâme Pokémon Écarlate / Violet. Ici, si l'on met de côté les temps de chargement hélas très nombreux, tout tourne de manière très fluide et nous n'avons rencontré durant l'aventure aucun bug ni crash. Précisons tout de même que nous avons testé la version Nintendo Switch 2, impossible donc pour nous de dire si la version Nintendo Switch est du même acabit.

Légendes Pokémon : Z-A

En revanche, le reste est difficilement défendable et on se retrouve là avec des graphismes que l'on aurait pu voir sur GameCube. La ville est franchement vide, les Pokémon et habitants apparaissent au fur et à mesure où on se rapproche d'eux, les bâtiments sont tous identiques et en plus leurs balcons sont parfaitement plats (là encore pour des soucis de réalisme avec Paris ?). Certes, il est sympa d'avoir des boutiques ou encore des cafés aux coins des rues, voire quelques monuments, mais cette version de la ville lumière est franchement terne et vide, avec des textures et animations peu convaincantes ou encore très peu d'effets visuels.


Il est clair que les développeurs ont privilégié ici la fluidité au détriment des graphismes, la faute probablement à un moteur vieillissant et montrant ses limites, mais voir un tel titre en 2025 sur Nintendo Switch 2 fait franchement peine à voir. Et c'est même rageant, car on imagine bien que le budget de Game Freak est conséquent puisque Pokémon est tout bonnement la licence la plus lucrative du monde. On apprécie en revanche la bande-son, l'une des meilleures de la série, même si l'ambiance sonore aurait gagné à avoir des doublages.
Légendes Pokémon : Z-A souffre de défauts évidents. Sa réalisation, d'abord, clairement en retard sur son temps même si heureusement la technique est mieux maîtrisée que sur Écarlate et Violet, mais aussi son histoire et ses personnages franchement inintéressants, son absence de doublages, sa ville pour unique zone à explorer ou encore sa trop grande facilité. Mais à côté de ça, son gameplay se montre étonnamment addictif avec son cycle jour / nuit ou encore ses combats en temps réel prenants même s'ils méritent encore quelques ajustements. Bref, à défaut d'être une révolution, cet épisode reste amusant, et c'est déjà pas mal.
30 octobre 2025 à 11h01

Par

Points positifs

  • Des combats en temps réel prenants...
  • Le cycle jour / nuit pour varier les activités
  • Une boucle de gameplay amusante
  • Pas mal de quêtes annexes

Points négatifs

  • … Mais qui ont encore besoin d'ajustements
  • Une réalisation à la traîne (mais au moins ça rame pas)
  • Une histoire et des personnages inintéressants
  • Un seul environnement à explorer
  • Un début très long à se mettre en place
  • Pas de doublages

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

Bluesky : shaunichan

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