Mario Party 8… Oui, 8. Déjà ? On a pourtant l'impression que la série n'a aucunement évoluée depuis son débarquement sur Nintendo 64 à la toute fin du siècle dernier, et c'est justement ce qui a contribué à son succès prolongé. Un plateau du jeu de l'oie, un soupçon de hasard, des minis-jeux par dizaines, des potes autour d'une télé, et tous les ingrédients sont réunis pour passer un excellent moment de rigolade, jonché d'insultes, de provocations, et donc de bonne humeur. Les
Mario Party ont donc fait leurs preuves, autant lors de la transition N64-Gamecube, que dans le prolongement annuel des jeux. Seulement, ce huitième épisode possède une saveur particulière, suscite l'engouement de par son support, la Wii. La console du fun, qui se prête totalement au genre de la saga (si il y avait bien une occasion pour démontrer le potentiel de la Wii, c'était bien avec ce jeu-là), paraissait du coup comme indissociable du party game le plus reconnu au monde, au point qu'on annonçait déjà lors des prémices de la Wii ce
Mario Party 8 comme un des grands jeu de la ludothèque de la machine aux télécommandes gyroscopique. Force est d'admettre que sur ce coup, il y a eu erratum.
Mil novecientos setenta y tres
Proposant une ambiance forcément très festive (Party = fête, eh oui, je suis bilingue),
Mario Party 8, comme ses petits frères, opte pour un ton de fête foraine sans gitans, ou tout est gratuit, et ou les enfants ne risquent pas d'être enlevés par des Emile Louis en herbe. Le menu principal introduit directement cette atmosphère de carnaval, et on y est d'entrée accosté par une sorte de bouffon qu'on devra se taper tout le jeu durant. Ce sbire, le maître de cérémonie, nous accompagnera en effet sur tous les modes, prodiguant conseils et lourdeurs lors des phases de plateau. Bien heureusement,
Mario Party 8 ne vous forcera aucunement à jouer en solo afin de débloquer tous les minis-jeux, comme c'était le cas auparavant. Il n'existe d'ailleurs aucun mode réservé uniquement à un seul joueurs, vos amis ayant la faculté de pouvoir partager chaque mode de jeu. Ces modes, classiques, tournent bien sur en rond sur eux-mêmes, proposant des parties complètes (le Grand chapiteau de la fête) ou personnalisés, ou l'accès direct aux minis-jeux, à certains groupes de jeux, une zone des extras ou encore des batailles dans des arènes… Coté personnages, les fans de
Nintendo ne seront pas dépaysés et retrouveront tous les représentants de la société niponne, avec notamment l'arrivée de 2 nouveaux protagonistes à débloquer, dont je me garde bien de dévoiler l'identité pour maintenir un (insoutenable) suspens. Les aires de jeu ont quant à elles été plus travaillées au point qu'elles pourraient se parcourir joyeusement si le rythme général du jeu n'était pas si monstrueusement lent…
Et la marmotte, elle met le chocolat, dans le papier alu
Autant clarifier directement les choses :
Mario Party 8, comme une bonne poignée de softs mettant en scène le plombier moustachu et ses amis, n'est pas un soft qui se joue seul, non, même pas une fois pour essayer. 4 joueurs sont indispensables aux parties complètes s'inspirant du célèbre jeu de l'oie. En fait, chaque participant se voit placé sur un plateau géant, à la conquête du maximum d'étoiles possibles, pour remporter la partie. Ces étoiles si importantes sont disséminés une par une sur la carte, et devront s'échanger contre 20 pièces (pièces qu'on obtient ou perd à chaque tour, ou en remportant des minis-jeux, des bonus…). L'avancée se fait donc en tour par tour, avec jeté de dés virtuel pour avancer de case en case. Bien sur, il n'est pas bon d'atterrir n'importe ou car les cases pièges sont légion, du moins tout autant que les bonus. Les bonbons, sont eux des aides matérielles que chaque joueur peut stocker pour les utiliser lors de son tour, pour des effets divers (renvoie les joueurs croisés au point de départ, possibilité de lancer plusieurs fois les dés, se téléporter…). Une fois que les 4 joueurs ont passé leur tour, un mini-jeux se charge, et aguiche les participants d'une récompense en pièces. Ces jeux, loin d'être originaux, sont le vrai point noir du soft. Alors qu'on attendait d'eux une utilisation de la Wiimote poussée à son paroxysme, ils ne proposent pour une énorme majorité que du contenu sommaire, si bien qu'on est vite lassé de toujours reproduire les mêmes gestes lors de minis-jeux pourtant différents. Sur ce plan, on préfèrera de loin un
Rayman contre les lapins crétins, beaucoup plus fun. D'autant que si les minis-jeux se révèlent particulièrement banals, le rythme de jeu, lui, est encore plus catastrophique que dans les précédents épisodes, on passe son temps à valider, passant en bronchant les interminables phases de blabla et autres confirmations à chaque mouvement. Et comme pour encore mieux dégoûter, toute l'âme des
Mario Party, qui récompensait le joueur le plus habile, a disparue pour la joie du hasard. Les étoiles se gagnent grâce à la chance de tomber sur le bon bonbon, ou par des étoiles bonus parfois affligeantes de ridicule. L'ambiance devant la télé en pâtit, forcément.
Mais bien sûr
Si on ne cesse de rabâcher à foison que l'intérêt de la Wii ne réside pas dans ses graphismes, et qu'il faut donc fermer les yeux face aux amas d'aliasing et de clipping que constituent 90% de sa ludothèque,
Mario Party 8, lui, y va un peu fort dans le domaine des sensations fortes. En effet, le soft parait encore plus pauvre techniquement que son prédécesseur sorti sur Gamecube, certaines textures ont d'ailleurs largement plus leur place sur une 32 bits que sur une machine sortie y'a même pas un an. Les plateaux sont donc incroyablement carrés, bien qu'immensément colorés, mais franchement trop disgracieux pour qu'on puisse les savourer. Bien sûr, je vous vois déjà venir, clamant qu'on s'en bat copieusement des graphismes d'un tel jeu, seulement, et c'est un fait indéniable, une réalisation pourrave traduit immanquablement un jemenfoutisme aigu de la part des développeurs, et ça, c'est inacceptable pour un titre acheté 50€. Autant dire qu'on a du mal à renflouer la caisse, et en avoir pour son argent. Toujours dans les graphismes, un mot sur l'absurdité qu'est le système d'affichage en 16/9, qui en aucun cas adaptera l'image à votre dernier Full HD à la mode, mais affichera plutôt des bandes gayz d'un goût atroce, même pour Magloire.

Coté son, on alterne entre les musiques enchanteresses des thèmes les plus connus de l'univers de Mario, aux sons divers et variés limités aux traditionnels bruits de pièces ou de sauts. Même les voix sont restreintes à des onomatopées expressives qui font tout de suite comprendre que le public visé par le soft porte encore un cartable tout au long de l'année. La durée de vie, quant à elle, ne dépend logiquement qu'à votre faculté à réunir 4 joueurs devant votre télé (étant donné que le mode 8 joueurs a disparu). Si la chose est aisée, il vous faudra de nombreuses parties avant de découvrir l'ensemble des 80 minis-jeux disponibles dans le soft, ainsi qu'une bonne dose de self-control pour dompter le rythme affreux des parties. Après quoi, il ne restera que le bonheur, certes moindre et affaibli comparé aux épisodes précédents ; mais ce fun des parties à plusieurs à le mérite d'être encore de la partie, même si il faut sacrifier beaucoup de choses pour arriver à le percer, alors que, rappelons-le, à la base
Mario Party 8 est un jeu originellement prévu pour un fun immédiat, et sans prise de tête…