Quand on lance le jeu et qu'on le regarde en surperficie, ce qui saute aux yeux, c'est la fraicheur conceptuelle. Mais en le décortiquant un peu, il semble assez évident que les développeurs de Bplus ne réinventent pas fondamentalement la manière de jouer, mais l'approche ludique en elle-même. Leur expertise est d'un exotisme rare. On constate qu'ils ont cherché à faire un jeu original, foisonnant et profond, avec des mécaniques finalement assez conventionnelles pour le genre. Bref, on pioche des influences à tous les rateliers, on met tout ça dans un bon vieux mixeur des familles et on appuie sur "ON".
Mon nom est Plättchen
Le mélange, qui peut sembler abstrait dans un premier temps, devient de plus en plus clair à mesure que les parties s'enchaînent. Si tant est que l'on prend du plaisir à le découvrir ! Mais parlons un peu du concept. Attention, il n'est pas simple. Il n'est pas complexe non plus. Disons qu'il est simplement complexe, ou plutôt d'une simple complexité ! Pour cette raison, il serait bien délicat de vouloir le défigurer avec des explications évasives (mais c'est un exercice que j'adore). Donc pour faire simple, l'écran se présente sous la forme d'un plateau composé de plaquettes de couleur. A l'aide de la wiimote, on fait tourner une petite roulette qui nous permet de sélectionner des différentes couleurs. En pointant l'écran, il nous est alors possible de convertir n'importe quelle couleur par celles que nous avons à notre disposition dans la petite roulette. Une fois qu'au moins quatre couleurs sont alignées, elles apparaissent en surbrillance quelques secondes avant de disparaître. C'était pas si difficile que ça finalement !

Ah oui, j'oublais : le but du jeu !
Comment ça, j'ai oublié des détails importants dans ma description de la mécanique de jeu ? Oui, bon, j'ai intentionnellement fait abstraction de certains d'entre eux. Comme par exemple le but du jeu qui est de remplir une jauge d'énergie (… mais j'avais dit que je voulais faire simple. Bon tant pis !). Cette dernière barre d'énergie augmente dès que l'on fait disparaître des Plättchen de l'écran (vous savez, ces petites plaquettes colorées) et diminue dès que l'on en convertit. Pour faire croître la jauge d'énergie d'une seule unité, il faut au moins faire disparaître 5 plaquettes ( soit 4 [de base]+1 ; ça fait toujours super classe quand on met des calculs dans les tests de jeu !). Chaque groupe de plaquettes qui disparaît est remplacé par des plaquettes provenant d'une des 4 directions de l'écran. Dans ma recherche de simplicité, je vous ai menti. En effet, l'écran de jeu n'est pas composé d'un seul plateau, mais de 5. Le plateau central sur lequel on joue et quatre autres de même taille accolés aux quatres côtés de notre aire de jeu. Le tout formant une jolie conformation chrétienne ostensible.
Pour en revenir à notre barre d'énergie qui augmente, sachez qu'elle passera par différents palliers qui, lorsqu'ils seront franchis, pourront engendrer des changements évènementiels. On pourra par exemple voir les couleurs de sa roulette changer, ou encore subir l'attaque d'objets hostiles (météorites, cowboys, têtes de mort, squelettes, pétales de fleur, etc.). C'est à ce moment du test que vous croyez que je déconne. Et bien pas du tout ! Dans leur analyse délirante des puzzles-games, les gars de chez Bplus ont sûrement considéré que d'ordinaire ce genre était trop passif. Du coup, le jeu ne s'arrête pas à la seule résolution des puzzles, mais nous perturbe régulièrement pendant notre réflexion avec ce genre d'attaques. (On peut pas dire que j'ai pas bossé mon sujet, non ?!)
Il était une fois, dans la ville de Foix...
Alors bien entendu, pour faire passer la pillule, comme souvent dans ce genre de productions, on nous a inventé une histoire à dormir debout pour appuyer l'aspect original de la chose. Dans le cas de Plättchen, c'est l'histoire de notre beau soleil qui gonfle, gonfle, gonfle tellement qu'au bout d'un moment il lâche des trucs louches. Ils appellent ça des particules énergétiques ! Combinées entre elles, elles permettent la fusion d'énergie, et du soleil dans nos cœurs d'enfants (ouais là, je m'emporte un peu). Mais comme dans toute bonne histoire, il faut un méchant. Ici, ce sont donc des Plättchen noires. De viles plaquettes que l'on ne pourra pas convertir à notre guise. Elles viendront donc nous mettre des bâtons dans les roues en réduisant ainsi le nombre de plaquettes convertissables à l'écran.
Une chose est sûre, dès lors que l'on accroche au concept du jeu, on en a pour son argent (en l'occurrence, c'est 1500 points Wii), car niveau contenu, Bplus a mis le paquet. Plusieurs centaines de niveaux répartis en trois grandes catégories. Il y a le mode arcade (parties classiques), le mode copycat (reproductions de figures en temps limité) et le mode mission (plein de missions variées autour du concept de base). Et vu la difficulté croissante des épreuves, il est utile de préciser que le jeu ne s'adresse pas aux mous du poignet. Ces trois catégories de jeux pourront être déclinées pour les parties en multijoueur. Avec d'autres joueurs humains, vous pourrez alors ajouter au concept original des options aussi rigolotes que perturbantes. Profusion de bombes à l'écran, partage de l'écran en 2 ou encore le choix aléatoire des couleurs. Tout cela avec différentes configurations de contrôles pour un total astronomique de 8 joueurs simultanément. Bref, un bon gros bordel qui sera, à mon avis (et ce n'est que mon avis), impossible à mettre en place en pratique tant le concept (et donc le plaisir qui en découle) paraîtra inabordable aux novices n'ayant pas déjà tâté de la bête. D'autant qu'à plusieurs, l'ère de jeu devient outrageusement bordélique ! Mais pour avoir multiplié les parties à deux joueurs, cela s'avère très sympa et particulièrement frénétique.
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