Conan Edogawa, petit détective génial de son état, est le prince de l'énigme, le maître incontesté de la résolution d'entourloupe, l'hospodar de la situation pittoresque. Tirant son nom de ses deux grands maîtres à penser que sont Arthur Conan Doyle et Edogawa Ranpo, deux écrivains dont on ne présente plus l'œuvre. Chacun ayant écrit des dizaines de romans et autres nouvelles, encore aujourd'hui considérés comme des pierres angulaires de la littérature policière nippone et occidentale. En bref, Conan est le genre de petit bonhomme que tout criminel qui se respecte essaye d'éviter de croiser dans son parcours de professionnel de la cruauté.
Dans le vif du sujet
Mirapolis ouvre ses portes, et pour ne pas faire les choses à moitié, ils ont offert des invitations pour cette inauguration exceptionnelle. C'est ainsi que Conan, Kogoro, Ran et toute la troupe de petits détectives y débarquent dans le but de se changer les idées. La joie et la bonne humeur vont vite tourner court et Conan va être au cœur d'une énième affaire de meurtre. Meurtre qu'il se fera une joie incommensurable d'analyser et de résoudre. L'histoire n'a donc rien de particulièrement excitant au premier abord, mais tout inconditionnel du manga sait éperdument que sur une telle situation viendront se greffer de multiples rebondissements et fausses pistes. Donc en avant pour l'aventure !

Premier constat, le jeu ne brille pas par sa réalisation. Bien sûr, on reconnaît au premier coup d'œil les personnages de la série. Bien sûr, on prendra un malin plaisir à les voir déambuler dans un univers à l'ambiance si sympathique. Mais malheureusement, tout n'est pas rose. En tête de file, l'animation : simplement repoussante. On se retrouve face à des personnages tout raides, qui s'empresseront d'entamer l'ambiance bon enfant, rondouillarde et légère. Malgré tout, l'atmosphère tiendra bon et des saveurs étonnamment sympathiques demeureront. On conserve ce plaisir, de redécouvrir les voix originales de la série mais aussi les musiques. Forcément, avec ces deux éléments, auxquels on peut ajouter des sprites 2D de qualité lors des phases de dialogue, l'ambiance finit par s'imposer et ce, malgré une réalisation globale tristement vieillotte et guindée.
Dans le vif du gameplay
Dans détective Conan, la plus grande partie du temps, vous serez à la recherche de personnes à interroger sur le crime qui a eu lieu. Vous déambulerez donc dans Mirapolis à la recherche des témoignages contradictoires et autres témoins. Heureusement, les développeurs ont eu la bonne idée de vous faciliter les déplacements en proposant des raccourcis (ascenseurs, transports instantanés et skateboard). Loin d'être originale, ni particulièrement solide, la prise en main est honnête. On peut tout de même se demander pourquoi les développeurs ont fait le choix d'autoriser les déplacements du personnage à l'aide de la croix directionnelle et avec le Nunchuk plutôt qu'uniquement avec le Nunchuk. Car cela aurait pu servir à optimiser l'ergonomie en y plaçant les fonctions des touches 1 et 2 (par exemple). Je dis ça, je ne dis rien... On peut se le demander, et personnellement, ce choix me laisse perplexe…

La finalisation des phases d'enquête se fera systématiquement par un recueil des informations. La résolution des zones sombres des interrogatoires s'effectuera en pratiquant un "enchaînement" de preuves. Cette phase se montre plutôt plaisante, à l'image de ce que l'on trouve dans les Phoenix Wright et compagnie. On aurait peut-être aimé plus de subtilités, ou plus de restrictions, afin que chaque choix nous mette à l'épreuve, plutôt qu'un droit à l'erreur sans retenue. Car cela affecte un peu la progression, rendant le tout un peu trop facile. Et ainsi, la durée de vie s'en voit forcément influencée. Comptez une petite dizaine d'heures pour en achever une première lecture. Les plus jeunes d'entre nous (ou les moins experts) pourront peut être y trouver une épreuve suffisante, mais il faut avouer que la plupart des joueurs habitués à des mécaniques usitées resteront probablement sur leur faim en terme de challenge.