Driift Mania est un de ces jeux sans prétention, qui s'avèrent être d'agréables surprises. Ces jeux que personne n'attend et qui pourtant constituent par eux-mêmes des indispensables. Souvent, les mêmes schémas se répètent : un principe simple et compréhensible du plus grand nombre, une interface claire et une technique au service du jeu. Mais décortiquons cela...
Des modes de jeux clairs...
Première chose intéressante dans ce Driift Mania, le nombre de modes différents. Vous pourrez faire des tournois, chacun pour soi ou par équipe. Si le cœur vous en dit, vous pourrez effectuer des courses sous une pluie de météorites. Le mode contamination vous permettra, quant à lui, de faire des courses poursuites (une espèce de jeu du chat) durant lesquelles vous devrez vous toucher pour contaminer vos adversaires, sans vous préoccuper du circuit lui-même qui devient alors une aire de jeu. Le jeu de la "patate" sera quant à lui un jeu de chasse à la patate. Le joueur qui aura porté la patate le plus longtemps durant un temps imparti sera déclaré le "roi des patates". Enfin, un mode emprunté à Burnout ou Need For Speed, dans lequel le dernier de chaque tour est éliminé, mais peut momentanément emmener dans sa chute ceux qu'il parviendra à toucher avant la fin du décompte. Ces six modes de jeu offrent pour le coup une belle variété et montrent que les développeurs ne se sont pas contentés de faire un copier-coller-revivalisant d'Off Road.
... comme de l'eau de roche
Comme indiqué dans la notice du jeu, les véhicules ont des caractéristiques globalement différentes selon leurs catégories : légers, moyens, lourds et spéciaux. Ces caractéristiques influenceront clairement le maniement, la vitesse et la résistance au choc des véhicules. Mais elles varieront aussi au sein d'une même famille de bolides. Certains seront plus sensibles que d'autres aux bourbiers de gadoue, certains feront de grands dérapages alors que d'autres braqueront très rapidement. C'est d'ailleurs un des points faibles du jeu, car ces différences ne sont explicitement indiquées nulle part, alors qu'elles sont pourtant bien présentes. Il faudra donc tâtonner pour apprendre à les connaître. Ce qui aurait pu être une bonne chose, mais qui s'avère plutôt frustrant et évidemment peu pratique. Est-ce vraiment un défaut ? Oui, parce que si vous vous décidez à proposer le jeu lors d'une partie entre amis, leur premier réflexe sera de prendre celui qui leur sied le plus esthétiquement parlant (n'ayant pas d'autres arguments à faire valoir lors de la sélection). Si jamais un joueur tombe sur un véhicule trop sensible, savonnette ou encore serpillère, il en concluera que le jeu est naze. L'explication est arithmétique. Ce véhicule incontrôlable, que le joueur lambda sera amené à juger selon ses critères de maniement exécrable (plus de détail dans le grand guide du joueur inexpérimenté), pourra entraîner l'équation évidente selon laquelle [maniement pourri = jeu pourri], bien plus pertinente que cette alternative mathématique [maniement pourri = véhicule pourri]. Bref, il sera donc tout simplement plus sage de se méfier de cet aspect. Il n'empêche que les développeurs, privilégiant un menu clair et global, auraient dû proposer un système de caractéristiques plus transparent, plus visuel.
Vers une casualisation de masse ratée
Un des points forts du jeu est la grande souplesse de son maniement. C'est simple : accélérer, feiner, tourner à gauche ou à droite ; voilà tout ce que vous aurez à faire. Driift ne vous en demandera pas plus. A ce maniement d'une grande simplicité, si on associe une vue générale du circuit (à la manière d'un Off Road) qui permet de faire jouer huit joueurs simultanément sans en changer la visibilité, on est face à un jeu multijoueur rare. Huit joueurs, mais comment est-ce donc possible ? 4 Wiimotes + 4 Nunchuks (ou 4 manettes classiques). Autrement dit, même pour les plus démunis d'entre nous, il suffit qu'un de vos amis ait une Wii et le tour sera probablement joué. Mais attention, car sous des airs de jeu hyper accessible, Driift, comme Off Road en son temps, ne sera pas facile pour tout le monde. Il est fréquent de tomber sur des gens qui ne tireront rien de ce maniement apparemment facile. Car, contrairement à un jeu de voiture classique avec vue de derrière, la vue de presque 3/4 de Driift demande aux joueurs de toujours repenser la logique gauche/droite en fonction de la position de son véhicule. Ce qui paraîtra évident à certain d'entre nous le sera beaucoup moins pour d'autres. A cela, ajoutez de multiples subtilités de conduite, en fonction des objets interactfs et des circuits, comme
rester en accélération après un boost si vous désirez tournez, pour éviter un tête-à-queue ou encore
ne pas tourner en plein saut ou la réception en deviendra des plus difficultueuses. L'accessibilité en prend donc un coup, mais la profondeur en est renforcée. Pour cette raison, Driift n'est pas un jeu à mettre entre toutes les mains. A bon entendeur !
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