Test : The Legend of Zelda : Skyward Sword - Wii

The Legend of Zelda : Skyward Sword - Wii
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Attendu au tournant par les hordes de fans comme véritable premier épisode de la série sur Wii sans pour autant se présenter comme un remake d'une version GameCube de meilleure qualité, The Legend of Zelda Skyward Sword est aussi l'épisode qui aura fait trembler plus d'un joueur depuis la présentation en demi-teinte de Shigeru Miyamoto à l'E3 2010 quant au mode de contrôle au Wiimote Plus. The Legend of Zelda Skyward Sword est également l'opus célébrant le 25ème anniversaire de la licence. Autant d'éléments qui auront suscité aussi bien attente que curiosité de la part des joueurs. The Legend of Zelda est un jeu fondateur à bien des égards et mis à part les épisodes sur Phillips CDI (qui n'ont pas été signés par Nintendo, ne l'oublions pas), tous les softs qui ont suivi depuis 1986 sont d'excellente facture. Mais on peut dénoter des degrés dans l'excellence, et ce surtout en cette époque étrange où le casual gaming est roi en termes de ventes et où Link fait la Une des grands quotidiens nationaux français.
L'imagination fertile des joueurs de The Legend of Zelda a toujours été source de spéculation quant à une chronologie situant dans le temps les différents épisodes de la licence les uns par rapport aux autres. On connaît les dates de sorties commerciales, bien sûr, mais il n'y a aucune information officielle visible relative à une chronologie des événements. Eiji Aonuma s'est pourtant prononcé à ce sujet et a certifié l'existence d'une chronologie officielle de la série, qui restera d'après ses dires invisible au public. The Legend of Zelda Skyward Sword est donc localisable dans le temps avant The Legend of Zelda Ocarina of Time du fait des explications qu'il fournit quant à la naissance de la Master Sword. On y retrouve donc un jeune Link et une jeune Zelda, vivant paisiblement sur une île flottante au-dessus d'une mer de nuages au sein de la communauté de Célestebourg. Après quelques séquences de rivalité amoureuse rendant plus palpitante une course à dos de montures ailées faisant également office de didacticiel, la princesse Zelda disparaît sous la mer de nuage dans un tourbillon menaçant. Entre alors en scène Fay, nouveau « guide spirituel » de Link, abreuvant le jeune chevalier fraîchement promu en explications quant aux tenants et aboutissants de cet enlèvement.

Sous la Mer de Nuages...

Link devra ainsi se rendre sous la Mer de Nuages dans la forêt de Firone pour y trouver un second fragment de tablette permettant de débloquer la zone suivante localisée elle aussi sous cette Mer, et ainsi de suite jusqu'au troisième fragment. Les zones à explorer semblent ainsi peu nombreuses mais sont immensément vastes. On les parcourt avec un plaisir lui aussi immense tant il est toujours aussi grisant de résoudre énigmes et challenges pour débloquer de nouveaux passages. Le rendu pastel des graphismes propose d'ailleurs pour chacune des zones un véritable régal pour les yeux, et ce aussi bien en intérieur qu'en extérieur. Les couleurs ne sont jamais criardes ou de mauvais goût, et les textures offrent divers dégradés vraiment magnifiques. Le plus impressionnant reste la profondeur de champ pendant les phases de vol à dos d'oiseau, tout bonnement bluffantes. Absolument aucun clipping notable et aucun bugs d'affichage de textures ne sont à noter. Possesseurs de grands téléviseurs HD, passez par contre votre chemin, tant on a affaire à une infâme bouillie de pixels et de textures mal dégrossies en usant de ces télévisions. L'usage du câble AV n'arrange rien à la situation et est à proscrire complètement. L'idéal étant de passer par un écran de PC de taille honnête (jusqu'à 26 pouces) et d'utiliser le câble Component à 5 connectiques. Le résultat est garanti et nous a proposé de magnifiques heures de jeu.

...la terre ferme

Car une fois ces soucis hardware résolus, il devient vraiment difficile de ne pas être conquis par ce Zelda majestueux, tant la recette est toujours aussi efficace : le sacro-saint triptyque Exploration Donjon Action inhérent à la plupart des épisodes de la série opère avec brio, accompagné bien sûr de musiques extra-diégétiques contextuelles absolument superbes (surtout le thème principal). Le seul soucis technique majeur reste les quelques bugs de collision. On verra donc le capuchon de Link se superposer avec son bouclier ou encore son épée disparaître dans les murs des Temples. Pas encore assez puissante pour proposer des actions contextuelles à la Uncharted 3, notre bonne vieille Wii ? Sans doute. Mais le titre enfonce jusqu'au la nappe phréatique n'importe quel blockbuster sorti en 2011 grâce à sa direction artistique. Certes, certains personnages importants ont un look qui déplaira à plus d'un grincheux, mais quelle maîtrise dans les décors, quels choix de design dans la réalisation ! Le rendu des diverses animations du plus grand des héros hyliens est tout simplement proche du dessin animé, sans pour autant atteindre la perfection d'un The Legend of Zelda The Wind Waker. Il est d'ailleurs étonnant de remarquer que ce constat est récurrent à la sortie de chaque épisode de la série, et ce depuis le fondateur A Link to the Past, considéré déjà à l'époque par certains journalistes comme un véritable dessin animé interactif.

Verticalité

The Legend of Zelda (1986), The Legend of Zelda : A Link to the Past (1992) et The Legend of Zelda : Ocarina of Time (1998) sont – et à raison – considérés comme les épisodes fondateurs de la série, ayant instauré les passages entre diverses dimensions et le fameux triptyque mentionné plus haut. The Legend of Zelda Skyward Sword n'est sans doute pas fondateur ni révolutionnaire, mais apporte son lot de nouveautés, parmi lesquelles une certaine verticalité apportée aux phases d'exploration ainsi qu'un usage du Wiimote Plus plus ou moins réussi. Qui dit cité céleste dit exploration aérienne avec liberté de déplacement jusqu'ici jamais vue dans Hyrule. Les vols à dos d'oiseau se contrôlent à l'aide d'un Wiimote Plus tenu à l'horizontale pour contrôler l'assiette du-dit oiseau. Un mouvement rotatif vers la gauche ou la droite pour sélectionner un virement de bord, un pointage de l'avant du périphérique pour sélectionner un cap et le bouton A pour accélérer par à-coups, à l'image d'une Epona des grands jours. Secouer le périphérique de haut en bas permet de reprendre de l'altitude pour ensuite amplifier la vitesse de la monture en choisissant un cap proche de la Mer de Nuages (vers le « sol » donc). Les vols ne sont pas passionnants au premier abord et sans doute pas assez rapides mais les sensations en sont grisantes. Il est juste dommage que les décors et les events soient respectivement aussi peu fouillés et aussi peu nombreux dans les cieux. Cela dit, jetez un coup d'oeil par votre fenêtre et vous en comprendrez tout de suite la raison : dans le ciel il n'y a pas grand chose...

De l'art de l'escrime au Wiimote Plus

Ainsi, utilisé à tout-va (et à bon escient) le Wiimote Plus est l'argument essentiel de la qualité du gameplay de cet épisode. Allant de pair avec cette fameuse verticalité dans nombre de contrôles (parmi les items présents, un mini-scarabée permet de fouiner dans les moindres recoins d'Hyrule à distance, se contrôlant de la même manière que les oiseaux), le périphérique offre une reconnaissance absolument parfaite et sans aucun temps de latence. Les mouvements de l'épée de Link une fois sortie de son fourreau suivent avec précision les diverses impulsions données à la manette. Ce qui nous amène bien sûr à évoquer le système de combat de ce nouvel épisode. L'épée a beau répondre au doigt et à l'oeil, on regrettera un manque flagrant de technique lors des joutes. Il s'agit de se défaire de la garde des ennemis (en frappant là où l'adversaire ne pare pas) le plus rapidement possible afin de réaliser un enchaînement de coups dévastateurs. En effet, l'adversaire anticipe le moindre des mouvements du périphérique et change sa garde en conséquence. Les combats deviennent alors plus une épreuve de rapidité qu'une épreuve d'escrime que l'on aurait souhaité réellement plus technique. Dommage. Mais après tout, le système de combat des épisodes de la série n'a jamais été celui d'un Ninja Gaiden en 3D non plus, même si des dires même de Tomonobu Itagaki (créateur des Ninja Gaiden) l'inspiration principale de sa série est bel et bien The Legend of Zelda. L'usage du Nunchuck pour lever le bouclier est quant à lui intéressant puisqu'il permet également un renforcement de l'immersion. Il est à noter que les boucliers possèdent dans The Legend of Zelda Skyward Sword une durée de vie limitée en fonction du nombre de coups qu'ils encaissent.

De l'upgrade en veux-tu en voilà : la chasse est ouverte !

Link pourra donc non seulement user de divers types de boucliers mais également upgrader ceux-ci. Pour ce faire, besoin est de collecter divers objets disponibles dans les diverses zones du jeu, comme des crânes, ou encore du minerai. Moyennant finances et une certaine quantité de ces items, l'upgrade est possible à Célestebourg. Le bouclier n'est pas le seul objet offrant une possibilité d'upgrade, loin de là : sacoches et autres potions sont également améliorables. Apportant un plus non-négligeable en terme de richesse au soft. Indispensables au bon déroulement de l'exploration d'une zone ou d'un donjon, à moins d'appréhender le soft comme le ferait Hideki Kamiya (en speed run ou avec l'équipement minimal. Le créateur de Devil May Cry, Okami et Bayonetta avoue avoir passé ses années de fac à se lancer des défis personnels sur A Link to the Past, comme on le comprend...), les améliorations et l'équipement prennent une part importante à la progression dans Hyrule. L'exploration est d'ailleurs toujours aussi agréable et outre le plaisir des yeux, c'est le plaisir des sens dans leur totalité qui est mis en avant dès que l'on débloque une nouvelle zone à explorer après avoir résolu une énigme. La recette, comme cité plus haut, prend toujours...

Do you speak Casual?

Depuis les sorties de New Super Mario Bros. Wii et Super Mario Galaxy 2, les fanboys hardcore de Nintendo crient au scandale au vu des diverses aides proposées par leurs titres favoris en cours de jeu, comme des vidéos de solutions, par exemple. The Legend of Zelda Skyward Sword n'échappe pas à cette nouvelle tendance de la firme au plombier. Fay (l'entité qui vit dans l'épée de Link, rappelez-vous) n'hésitera pas à intervenir en fournissant des conseils judicieux au joueur, et même un pourcentage d'adéquation de l'équipement de notre chevalier avec la nouvelle zone débloquée. Ces aides de jeu sont heureusement limitées et facultatives. Si l'on ne veut pas en savoir davantage, on n'est pas obligé d'obtenir tous les détails. La progression dans le jeu est donc assez facile (n'est pas A Link to the Past qui veut), même si un minimum de challenge est au rendez-vous : certaines énigmes retorses sont toujours un véritable plaisir à résoudre. Autre nouveauté (empruntée à Shadow of the Colossus), il est possible de localiser les objets grâce à une sorte de vision spéciale utilisée comme un sonar. En vue subjective, optez pour ce « radar » pour localiser le personnage ou l'objet recherché. Un bip de plus en plus fort et fréquent préviendra Link de la présence on non de l'objet de la recherche. Plus facile qu'à l'accoutumée, ce Zelda ? Sans doute. Mais pas nécessairement moins long. Le jeu est en effet doté d'une durée de vie réellement conséquente. Les râleurs prétendront que cela est dû aux diverses cinématiques et aux dialogues incessants présents dans le titre. La dimension narrative de cet épisode (Eiji Aonuma est aux platines, ne l'oublions pas) prend une place encore jamais vue dans un opus de la série. Les dialogues (pas de voix) oscillent entre la fantasy de bon goût, les conseils un peu niais inhérents à tout titre made in Big N ou encore de l'humour en dessous de la ceinture à peine voilé.
The Legend of Zelda Skyward Sword est un jeu absolument magnifique, tant au niveau de la direction artistique que du gameplay ou du level design. Certes on pourra lui reprocher quelques défauts, mais l'aventure est à vivre absolument, que l'on découvre la série ou pas. Les aficionados du triptyque Exploration Donjon Action seront totalement conquis. La concurrence (les clones) pourtant parfois d'excellente facture de cette génération de consoles (tels Darksiders) s'en retrouvent relégués au rang de consommables palliatifs, tant cet épisode enfonce le clou. Un Zelda magistral signé par Nintendo. Magistral, certes, mais pas non plus fondateur ou encore révolutionnaire, même si nombre de nouveautés agrémentent le gameplay de bien belle manière. Les musiques orchestrées auront également rarement atteint ce niveau de qualité. La chasse aux Quarts de Cœurs est lancée pour les cinq prochaines années...
19 novembre 2011 à 14h37

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Points positifs

  • Durée de vie conséquente
  • Musiques orchestrales
  • Le gameplay d'un Zelda
  • La verticalité
  • La direction artistique
  • Le level design

Points négatifs

  • Beaucoup de nouveautés intéressantes, mais pas non plus fondateur...
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