Le monde est ravagé par la guerre. Les forêts se flétrissent et la Nature semble peu à peu perdre sa force vitale. Pas de doute, la terre est en proie à un mal mystérieux qui la détruit petit à petit. L’histoire nous propose de suivre les aventures d’un groupe de mercenaires. Dans un univers médiéval-fantastique, le joueur contrôle Zael, jeune orphelin recueilli par le chef du groupe, le très charismatique Dagran. Après avoir vaincu une horde de reptides dans une grotte, les acolytes s’en retournent à l’Ile de Lazulis. Ils y rencontrent alors Calista, jeune princesse faisant partie de la famille des Arganan et rêvant de partir à l’aventure. Mais voilà, ils vont également faire la connaissance du grand méchant : Zangurak, roi des guraks et sosie officiel de Ganondorf. Et si cet ignoble personnage était lié d’une façon ou d’une autre à la maladie qui ravage le monde ?

Vous l’aurez compris, la trame de base n’a rien de folichon au premier abord. Pourtant, au fur et à mesure de l’avancée du scénario, le joueur est tout bonnement happé par l’histoire qui ne subit aucun temps mort. Lorsqu’on ne décime pas toute une armée de guraks, on en apprend un peu plus sur les autres mercenaires du groupe : Yurick, le jeune mage torturé, Syrenne, la guerrière alcoolique et à l’humour plutôt douteux ou encore Mirania, la guérisseuse introvertie. Les personnages principaux sont hauts en couleur, et on se prend bien vite d’affection pour eux. Aucun doute là-dessus :
The Last Story nous offre du grand Sakaguchi. Entre les trahisons, les histoires d’amour contrariées et les amitiés indéfectibles, il est impossible de rester neutre devant ce soft.
Final Fight
Mais le gros point fort du jeu, c’est son système de combat. Et il y a beaucoup à dire là-dessus. Le joueur contrôle Zael (qui, pour la petite histoire, s’appelle en japonais Elza, mais bon c’est tout de même un peu ridicule comme nom pour un héros), guerrier aguerri utilisant deux armes, une épée et une arbalète. Quand la première servira au corps-à-corps (il est possible de choisir dans les options si vous voulez qu’il attaque automatiquement ou manuellement), la seconde se révèlera plus efficace en mode infiltration pour faire tomber un ennemi de son perchoir ou pour le faire venir vers vous. Dans ce cas-là, notre héros passera en mode Assaut. Bien à couvert derrière un muret, il pourra alors surgir devant l’ennemi pour lui porter une attaque souvent fatale et qui, de surcroît, apportera davantage d’XP.

Ce n’est pas tout, puisque Zael est également doté d’un don hors-norme : le magnétisme. Une fois activé, ce dernier permet principalement d’attirer tous les ennemis afin de laisser tranquille les mages pendant qu’ils chargent leurs sorts. Mais il peut également ranimer ses petits copains tombés au front, chaque personnage possédant cinq vies par combat. Si par malheur quelqu’un perd toutes ses vies, il est mis K.O. et ne sera ranimé qu’une fois la baston terminée.

Déjà marre que je vous parle du système de combat ? C’est dommage parce que je n’ai pas encore terminé. Vous l’aurez compris, Zael ne se bat pas en solo. Mais comme il a déjà fort à faire tout seul, les autres mercenaires se gèrent automatiquement. Il est en revanche possible de leur donner des ordres, ce qui s’avère surtout pratique pour les mages, puisque leur sort ainsi choisi ne prendra que trois secondes à charger, au lieu d’une vingtaine en temps normal. Ces derniers possèdent d’ailleurs une arme plutôt précieuse : les halos magiques. Il s’agit de cercles de magie influant directement sur leur environnement. Un halo de feu brûlera les ennemis se trouvant dedans, par exemple. De plus, Zael peut les briser grâce à son attaque Rafale, ce qui produira des effets différents. Si un cercle de glace est brisé, le sol deviendra glissant, etc.

Tout ça a l’air compliqué sur le papier, mais en live les combats sont incroyablement dynamiques… et tactiques. Il faudra d’abord étudier ce qui se trouve en face de soi avant de se lancer. Afin de finir rapidement, il s’agira par exemple de s’en prendre d’abord aux mages histoire de ne pas voir les barres de vies ennemies se régénérer à l’infini. Mention spéciale pour les boss : à l’image d’un
Zelda, il faudra se creuser le crâne afin de trouver la bonne technique d’attaque (lancer une bombe pour ralentir un ennemi trop rapide, etc…). Bref, un bonheur pour les adeptes d’action-RPG.
Linear Odyssey
En revanche, ce que les rôlistes n’aimeront pas, c’est le côté exploration. C’est bien simple, il n’y en a pas ou alors très très peu. Le jeu est très linéaire, enchaînant les couloirs et obligeant le joueur à avancer en permanence. Le seul havre de paix se trouve sur l’Ile de Lazulis. Il est possible de se balader dans l’immense ville (oui, il n’y en a qu’une) afin de faire quelques emplettes et effectuer des quêtes annexes. Les personnages pourront également y améliorer leur équipement. En effet, au lieu de changer d’armes et d’armures en permanence,
The Last Story propose plutôt au joueur de se contenter de ce qu’il a et de l’améliorer en échange de quelques deniers et un ou deux matériaux.
En ce qui concerne l’aspect technique, le jeu souffle le chaud et le froid. Si les graphismes sont époustouflants pour la Wii (surtout pendant les vidéos), les scènes de combat subissent souvent de désagréables ralentissements, surtout quand beaucoup de guerriers se castagnent. Sans parler de la caméra qui se montre parfois un peu trop baladeuse, empêchant le joueur de voir où se dirige son attaque… Le tout est en revanche rehaussé par de superbes musiques composées par Nobuo Uematsu himself. Enfin, carte noire aux doublages, corrects mais uniquement disponibles en anglais et beaucoup trop présents pendant les combats, et aux sous-titres qui comportent quelques coquilles.
Pas très é’last’ique (oui oui, je sais…)
Last but not least, impossible de conclure ce test sans parler de la durée de vie de
The Last Story. Contrairement à ses confrères, le jeu se termine vite, trop vite. Comptez environ une trentaine d’heure pour effectuer le jeu à 100%, un peu moins si vous désirez le faire en ligne droite. De quoi laisser un goût amer de trop peu, surtout après s’être lancé tête baissée dans l’histoire de Zael et ses compagnons. Un mode multijoueur est présent pour réparer cette erreur mais il est plus anecdotique qu’autre chose puisqu’il propose principalement d’enchaîner les combats en équipe. Les plus zélés pourront par ailleurs se relancer dans l’aventure avec une difficulté accrue si le cœur leur en dit.