Test : The Last Story - Wii

The Last Story - Wii

The Last Story - Wii

Genre : RPG japonais

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Hironobu Sakaguchi. Un nom synonyme de dieu du RPG japonais pour certains. Pour d’autres, il s’agit plutôt du salaud qui a décidé de tuer Aeris. Dans tous les cas, il s’agit du papa de The Last Story, le jeu que l’on n’espérait même pas voir un jour arriver dans nos vertes prairies. Après l’excellent Xenoblade Chronicles, le brillant Zelda : Skyward Sword et en attendant Pandora’s Tower, ce nouveau soft vous obligera-t-il à laisser votre Wii sous votre télé ? Pas vraiment besoin d’être medium pour deviner la réponse…
Le monde est ravagé par la guerre. Les forêts se flétrissent et la Nature semble peu à peu perdre sa force vitale. Pas de doute, la terre est en proie à un mal mystérieux qui la détruit petit à petit. L’histoire nous propose de suivre les aventures d’un groupe de mercenaires. Dans un univers médiéval-fantastique, le joueur contrôle Zael, jeune orphelin recueilli par le chef du groupe, le très charismatique Dagran. Après avoir vaincu une horde de reptides dans une grotte, les acolytes s’en retournent à l’Ile de Lazulis. Ils y rencontrent alors Calista, jeune princesse faisant partie de la famille des Arganan et rêvant de partir à l’aventure. Mais voilà, ils vont également faire la connaissance du grand méchant : Zangurak, roi des guraks et sosie officiel de Ganondorf. Et si cet ignoble personnage était lié d’une façon ou d’une autre à la maladie qui ravage le monde ?
Vous l’aurez compris, la trame de base n’a rien de folichon au premier abord. Pourtant, au fur et à mesure de l’avancée du scénario, le joueur est tout bonnement happé par l’histoire qui ne subit aucun temps mort. Lorsqu’on ne décime pas toute une armée de guraks, on en apprend un peu plus sur les autres mercenaires du groupe : Yurick, le jeune mage torturé, Syrenne, la guerrière alcoolique et à l’humour plutôt douteux ou encore Mirania, la guérisseuse introvertie. Les personnages principaux sont hauts en couleur, et on se prend bien vite d’affection pour eux. Aucun doute là-dessus : The Last Story nous offre du grand Sakaguchi. Entre les trahisons, les histoires d’amour contrariées et les amitiés indéfectibles, il est impossible de rester neutre devant ce soft.

Final Fight

Mais le gros point fort du jeu, c’est son système de combat. Et il y a beaucoup à dire là-dessus. Le joueur contrôle Zael (qui, pour la petite histoire, s’appelle en japonais Elza, mais bon c’est tout de même un peu ridicule comme nom pour un héros), guerrier aguerri utilisant deux armes, une épée et une arbalète. Quand la première servira au corps-à-corps (il est possible de choisir dans les options si vous voulez qu’il attaque automatiquement ou manuellement), la seconde se révèlera plus efficace en mode infiltration pour faire tomber un ennemi de son perchoir ou pour le faire venir vers vous. Dans ce cas-là, notre héros passera en mode Assaut. Bien à couvert derrière un muret, il pourra alors surgir devant l’ennemi pour lui porter une attaque souvent fatale et qui, de surcroît, apportera davantage d’XP.
Ce n’est pas tout, puisque Zael est également doté d’un don hors-norme : le magnétisme. Une fois activé, ce dernier permet principalement d’attirer tous les ennemis afin de laisser tranquille les mages pendant qu’ils chargent leurs sorts. Mais il peut également ranimer ses petits copains tombés au front, chaque personnage possédant cinq vies par combat. Si par malheur quelqu’un perd toutes ses vies, il est mis K.O. et ne sera ranimé qu’une fois la baston terminée.
Déjà marre que je vous parle du système de combat ? C’est dommage parce que je n’ai pas encore terminé. Vous l’aurez compris, Zael ne se bat pas en solo. Mais comme il a déjà fort à faire tout seul, les autres mercenaires se gèrent automatiquement. Il est en revanche possible de leur donner des ordres, ce qui s’avère surtout pratique pour les mages, puisque leur sort ainsi choisi ne prendra que trois secondes à charger, au lieu d’une vingtaine en temps normal. Ces derniers possèdent d’ailleurs une arme plutôt précieuse : les halos magiques. Il s’agit de cercles de magie influant directement sur leur environnement. Un halo de feu brûlera les ennemis se trouvant dedans, par exemple. De plus, Zael peut les briser grâce à son attaque Rafale, ce qui produira des effets différents. Si un cercle de glace est brisé, le sol deviendra glissant, etc.
Tout ça a l’air compliqué sur le papier, mais en live les combats sont incroyablement dynamiques… et tactiques. Il faudra d’abord étudier ce qui se trouve en face de soi avant de se lancer. Afin de finir rapidement, il s’agira par exemple de s’en prendre d’abord aux mages histoire de ne pas voir les barres de vies ennemies se régénérer à l’infini. Mention spéciale pour les boss : à l’image d’un Zelda, il faudra se creuser le crâne afin de trouver la bonne technique d’attaque (lancer une bombe pour ralentir un ennemi trop rapide, etc…). Bref, un bonheur pour les adeptes d’action-RPG.

Linear Odyssey

En revanche, ce que les rôlistes n’aimeront pas, c’est le côté exploration. C’est bien simple, il n’y en a pas ou alors très très peu. Le jeu est très linéaire, enchaînant les couloirs et obligeant le joueur à avancer en permanence. Le seul havre de paix se trouve sur l’Ile de Lazulis. Il est possible de se balader dans l’immense ville (oui, il n’y en a qu’une) afin de faire quelques emplettes et effectuer des quêtes annexes. Les personnages pourront également y améliorer leur équipement. En effet, au lieu de changer d’armes et d’armures en permanence, The Last Story propose plutôt au joueur de se contenter de ce qu’il a et de l’améliorer en échange de quelques deniers et un ou deux matériaux.
En ce qui concerne l’aspect technique, le jeu souffle le chaud et le froid. Si les graphismes sont époustouflants pour la Wii (surtout pendant les vidéos), les scènes de combat subissent souvent de désagréables ralentissements, surtout quand beaucoup de guerriers se castagnent. Sans parler de la caméra qui se montre parfois un peu trop baladeuse, empêchant le joueur de voir où se dirige son attaque… Le tout est en revanche rehaussé par de superbes musiques composées par Nobuo Uematsu himself. Enfin, carte noire aux doublages, corrects mais uniquement disponibles en anglais et beaucoup trop présents pendant les combats, et aux sous-titres qui comportent quelques coquilles.

Pas très é’last’ique (oui oui, je sais…)

Last but not least, impossible de conclure ce test sans parler de la durée de vie de The Last Story. Contrairement à ses confrères, le jeu se termine vite, trop vite. Comptez environ une trentaine d’heure pour effectuer le jeu à 100%, un peu moins si vous désirez le faire en ligne droite. De quoi laisser un goût amer de trop peu, surtout après s’être lancé tête baissée dans l’histoire de Zael et ses compagnons. Un mode multijoueur est présent pour réparer cette erreur mais il est plus anecdotique qu’autre chose puisqu’il propose principalement d’enchaîner les combats en équipe. Les plus zélés pourront par ailleurs se relancer dans l’aventure avec une difficulté accrue si le cœur leur en dit.
Inutile de vous le cacher, The Last Story n’est pas du tout le RPG japonais comme on peut se l’imaginer. Linéaire, facile et bien trop court, il ne plaira peut-être pas aux habitués de Sakaguchi. Mais lorsque l’on y regarde d’un peu plus près, on ne peut qu’être émerveillé par les graphismes, intrigué par le scénario, et enthousiaste envers un système de combat particulièrement intelligent. Si on rajoute à cela des personnages attachants, bien que beaucoup trop bavards à certains moments, on tient là un excellent jeu que tout possesseur de Wii se doit d’avoir dans sa ludothèque. A côté de Xenoblade Chronicles.
23 février 2012 à 08h37

Par

Points positifs

  • Le scénario simple mais efficace
  • Les personnages attachants
  • Les plus beaux graphismes de la Wii
  • Le système de combat dynamique

Points négatifs

  • Quelques ralentissements
  • Les doublages seulement en anglais
  • Les personnages qui parlent TOUT LE TEMPS en combat
  • Une durée de vie rikiki…

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

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