J'ai lu dans le test d'un site très connu de la toile française, que
Donkey Kong Country Returns faisait soit disant suite - hommage - à
Donkey Kong Country sorti sur
Super Nintendo 16 ans auparavant. En fait, selon moi, malgré son nom, il prolonge l'évolution toute logique de la série, s'inspirant allègrement de certains canons du genre récents, tout en répondant au cahier des charges précis qui définit son univers. D'accord, la série a posé ses “vraies” bases il y a de cela une quinzaine d'années. D'accord , c'est à ce moment précis qu'elle a imprimé son identité contemporaine, mais ne faisons pas comme si, depuis que le gorille de
Miyamoto-san s'est échappé de ses échafaudages inhospitaliers, rien n'avait été proposé. En tant qu'irréductible aficionados de
Donkey Kong Jungle Beat (2005), je n'ai cessé de penser à lui durant mes sessions de
DKC Returns. A lui et sous certains aspects à
New Super Mario Bros. Wii (2009), qui lui aussi prône une théorie évolutionniste hiératique, ou le majestueux darwinisme vidéoludique de l'immobilité dynamique. Car si ce “retour” sur Wii emprunte à des jeux, ce sont bien à ceux-là… Le reste n'est qu'évidence.
5 ans après Jungle Beat…
Jungle Beat reste pour moi, dans son style, un des meilleurs jeux de plate-formes de ces dix dernières années. Sa réédition sur Wii ne valait d'ailleurs pas grand chose face à la frénésie éruptive que procurait les Bongos (
“Sortir ses Bongos. Insérez son disque de 8 cm dans le mange-disque de sa console. Et mourir !!”). Faire un jeu de plate-formes aussi extatique avec seulement deux tam-tams et des applaudissements est une vraie prouesse de game design. D'ailleurs, le seul temps d'une petite partie m'a vite fait oublier les phases de plate-formes que
Junction Point m'a fait endurer dans leur dernier jeu… Bref, revenons à nos moutons. Après
Jungle Beat donc,
Retro Studios avait fort à faire pour le surclasser ou l'égaler. Et comme il s'agit de
Retro Studios, l'énoncé d'un tel pari était déjà injurieux.
DK Country Returns est fulminant, déchainé, volcanique, vif, brûlant !!! On passe d'un plan à un autre, on fonce, on défonce, on court, on saute, on s'agrippe, on explose, on virevolte, on fuse, on réfléchit, on cherche, on se surprend soi-même.
DKC Returns est un jeu de plate-formes puissant !
New Donkey Kong Country
A la manière de ses ainés, dans
DKC Returns, Donkey peut porter Diddy afin de passer certaines zones, sans frustrer à l'excès un second joueur peu expérimenté. Comme les grands classiques de la firme au N turgescent, quand on décortique un peu les niveaux, on constate une structure enchevêtrée bigrement subtile… Et comme d'habitude, on a un jeu à double lecture. Soit on enchaine les niveaux dans le but de les terminer dans les plus brefs délais, tout en évitant le plus possible la confrontation avec le bestiaire. Soit on tente de trouver les icones dissimulées ou disposées dans des endroits à priori improbables. Comme le récent
Wario Land : The Shake Dimension, les anciens
Donkey Kong (mis à part le tout premier) ou les plus que classiques
Super Mario Bros., la formule s'avère d'une redoutable efficacité. D'autant qu'ici,
Retro Studios a accentué la difficulté de certains passages dès le départ, tout en proposant le désormais fameux
Super Guide. Du coup, les plus mauvais d'entre nous parviendront à voir le bout de l'aventure en une quizaine d'heures, quand les plus opiniâtres pourront compter des dizaines d'heures supplémentaires pour le terminer à plus de 100%…
Et pour les meilleurs de chez les meilleurs, accrochez-vous ! Point de longs discours, point de révélations transcendantales, juste un petit détail croustillant qui montre à quel point
Donkey Kong est une histoire de passion.
Nintendo a rendu hommage, en introduisant dans
DKC Returns un clin d'oeil, au meilleur joueur de
Donkey Kong de tous les temps. Il se nomme
Billy Mitchell et a le droit à sa dédicace in-game (remarquez la cravate “soooo patriotic !” ). Si c'est pas la gorilla classe internationale ça !!!
Ce n'est pas au vieux singe qu'on apprend à faire la grimace
A vrai dire, j'aurais aimé vous décortiquer les défauts de ce
Donkey Kong Country Returns, vous débiter de longs discours sur ce qui aurait dû être mieux fignolé ou ce qui aurait mérité d'être repensé, mais je n'ai malheureusement ici pas beaucoup de grains à moudre. En cherchant bien, j'ai quand fini par déniché deux/trois trucs… L'honneur est sauf ! Ma première remarque concerne le jeu en coopération. Chaque joueur controle soit le singe, soit le gorille. Chose étrange, le joueur pilotant Diddy (par exemple) peut sortir de l'écran si Donkey va trop vite. A certains moments (avec les plans dynamiques, les zooms, etc.) cela se justifie pour ne pas rompre le dynamisme et la fluidité des situations, mais à d'autres moments cela semble moins justifié et ne met, pour le coup, pas les joueurs sur un pied d'égalité. C'est un choix,
Retro Studios l'a fait. Toujours dans la même veine, il arrivera de manière impromptue que Diddy grimpe sur le dos de son gorille préféré sans vraiment le vouloir (ergonomie des boutons discutable dans ce cas précis). Deuxième point de discorde, le studio a prohibé l'appui sur les murs. Dans
DK Jungle Beat (comme dans évidemment bon nombre de jeux de plate-formes) ils s'avèrent bien utiles. Alors bien entendu, vu qu'ils n'existent pas, ils ne sont jamais introduit dans la construction des niveaux, mais parfois, les habitués de
Mario ou
Jungle Beat pourront ressentir cette absence. Surtout lors d'un saut un peu court, à deux doigts de sombrer, cela nous permettait de se raccrocher in-extremis à la dite plate-forme. Fiiiouuuuu !!! Enfin, je dirais que les environnements sentent le réchauffé. Ca va faire 30 ans qu'on nous promène dans les mêmes lieux, la plage, la jungle, la lave, etc., etc. Ils en ont pas marre, et bien moi si !!! Même si
Retro Studios a fait un remarquable effort sur la mise en scène en dénichant quelques trouvailles graphiques. Donc au-delà de ces coups de gueules, vous l'aurez compris,
Jungle Beat et ses Bongos sur
Gamecube était déjà une bombe nucléaire,
Donkey Kong Country Returns va encore plus loin et quitte notre circonférence orbitale.