Retour vers le futur, c’est une saga culte. Que vous aimez ou pas les films, il est indéniable qu’ils sont encore vus et vénérés par une belle horde de fans (dont votre serviteur). Les trois films livrent leur lot de scènes et de répliques cultes. Alors quand
Telltale games se penche sur une suite aux films sous la forme d’un point’n clic, ils ont une pression monumentale sur les épaules. Leur histoire commence donc un an après les évènements que l’on connaît bien. Doc ayant un peu abandonné son labo, une vente est mise en place au grand dam de Marty McFly. C’est à ce moment là que la Delorean refait son apparition. Marty découvre alors que son ami est bloqué en 1931.
Ce qu’on ne peut pas enlever à
Telltale games, c’est leur respect au matériau original. L’esprit de
Retour vers le futur est là. Surtout dans le scénario, avec des embrouilles temporelles insolvables (et quelques incohérences) qui vont même mener Marty dans un Hill Valley dictatorial dirigé par un personnage inattendu. Les passages obligés d’un
Retour vers le futur sont d’ailleurs intégrés comme la présence d’un ancêtre de Biff Tannen. Les personnages sont égaux à leurs homologues acteurs. On retrouve même la voix de Doc que ce soit en français ou en anglais avec Christopher Lloyd. Michael J. Fox fait même un petit caméo vocal mais pas dans le rôle de Marty en VO.
Du fumier ! Je déteste le fumier !
L’humour est également bien présent que ce soit en référence aux opus cinématographiques ou bien une petite réplique originale bien sentie. Et il y en a quelques unes dans ce jeu. Et on retrouve la musique originale (agrémentée de quelques nouveaux morceaux dans la lignée du score original) et ça, c’est épique et ça provoque des frissons. Bref, ça a le goût de
Retour vers le futur, ca ressemble à
Retour vers le futur et c’est bien du
Retour vers le futur. Pour un fan de la saga, c’est un réel plaisir de prendre part à cette aventure.
Mais là où le bât blesse un peu, c’est au niveau du gameplay. Il n’est pas radicalement mauvais. Mais il est souvent poussif car peu inspiré. Les énigmes (généralement trouver un objet pour débloquer une situation) ne sont pas trop difficiles et, quand bien même vous auriez du mal, des indices sont à disposition. Il faudra aussi parler aux personnages autour pour progresser dans l’histoire. Il faudra beaucoup parler. Cela en devient un peu indigeste quelques fois, même si en creusant un peu vous pourrez découvrir de nouveaux détails croustillants sur l’univers de
Retour vers le futur à la sauce
Telltale. Au final, le jeu est répétitif et rébarbatif. Heureusement que le scénario est là pour motiver les fans à continuer.
Personne… ne me traite… de mauviette
Pour le reste, il y a beaucoup de cinématiques réussies pour les raisons citées plus haut. Il faudra également faire face à quelques phases qui sortent un peu des énigmes basiques comme une bataille de guitares ou bien une autre où il faut manipuler Doc avec une des ses inventions. Malheureusement, même si elles ont le mérite de varier un peu le gameplay, ces phases n’échappent pas à des lourdeurs handicapantes. Comme celles où il faut faire la bonne manipulation dans un laboratoire en se basant sur ce que dit Doc alors qu’il se dispute avec son père. Cette séquence est en effet un peu trop longue pour être digeste. Au final, il faut en moyenne 3 heures pour finir chaque épisode. Les enfiler à la chaîne prouve que l’idée de les sortir en épisode à quelques mois d’intervalles marchait plutôt bien. En effet, à la suite, le résultat est un peu indigeste surtout à cause du gameplay pas très inspiré. On regrettera aussi que 3 épisodes sur 5 se passent en très grande partie dans les années 30. Une variation plus importante des époques aurait été une bonne idée. En l’état actuel, on a plus le sentiment que
Telltale avait la flemme de créer de nouveaux décors.
Niveau réalisation, le choix des graphismes cartoonesques ne jure pas trop avec l’esprit de la saga. Même si le design des personnages reste discutable. En revanche, le jeu ne vole pas très haut (même en Delorean) d’un point de vue graphique. Les textures sont grossières et les décors sont quelques fois ratés. Comme cette rue vide de tout à côté du bar dans le Hill Valley de 1930. On y voit juste des bâtiments aux murs vierges de tout. Cela fait un peu tâche. On a aussi eu le droit à quelques clipping du plus bel effet.