Test : Disaster : Day of Crisis - Wii

Disaster : Day of Crisis - Wii
Partager
Annoncé avant même le lancement de la console, Disaster a refait surface sur le net il y a quelques mois seulement. Prenant place au pays de l'oncle Sam, le jeu nous loge dans la peau de Ray, un secouriste qui a perdu la foi depuis la mort de son meilleur ami dans de chaotiques circonstances. Il nous plongera surtout dans une atmosphère qui fleure bon l'arcade d'antan et le scénar kitsch. Mais voyons tout de suite de quoi il en retourne !
Disaster, quoi qu'est-ce ? Pour faire simple, c'est un jeu qui nous loge au cœur d'une action incessante digne des pir[…] meilleurs films catastrophes d'Hollywood. Dès les premières minutes, la mise en scène, très "cinématographique", donne la couleur : ça va remuer grave, fragger dans tous les sens, et pourquoi pas de temps en temps essayer de "sauver tout le monde"...

Je te référence, tu me références, il nous référence...

Il est indéniable qu'elle pourrait en rebuter plus d'un tant l'avalanche de clichés fait les ravages d'un tsunami. Les dialogues, dignes d'un bon gros film de série, nous rappellent sous certains égards la grande niaiserie des échanges que l'on trouve dans Gears of War. On ne peut pas se tromper ici, le scénar sent à plein nez le faux prétexte. Et rien que pour cette raison, les premiers niveaux du jeu pourront paraître relativement pénibles aux joueurs réfractaires à ce genre de productions. D'autant qu'entre les explications, les loadings et des phases de jeu relativement courtes, le rythme s'en ressent, lourd et haché. Par incidence directe, cette impression de tutorial interminable semble durer, durer, durer… Mais je vais être franc, je dois l'avouer, à partir d'un moment, le jeu parvient à nous le faire oublier, en nous surprenant par la variété des situations imaginées par ses développeurs. Certaines phases simplistes au départ s'acquitteront rapidement d'un surprenant intérêt.
En dehors de tout à priori esthétique, le jeu s'en sort plutôt bien, et propose de nombreux environnements variés. Dommage que le design des personnages secondaires, des terroristes et des personnes à sauver en général n'ait pas eu le droit au même traitement de faveur que celui de Ray, notre héros "qui ne pourra tous les sauver" et qui ne pourra pas non plus sauver l'apparente ressemblance qu'il a avec un certain "Snake"… D'ailleurs, les références à d'autres titres sont légion. Tout comme Metal Gear Solid, cette production assume pleinement son statut de Divertissement Vidéoludique, multipliant les références au genre et caricaturant certaines situations caucasses. Plus on avance dans l'aventure, plus l'intention des développeurs devient palpable. Par exemple, les objets que l'on récolte en détruisant à bout de bras des caisses, des bidons, des boites ou même des rochers. Pour comprendre, il faut voir Ray en action, ramasser une tranche de pastèque trois fois plus volumineuse que sa propre tête, qu'il aura trouvée en détruisant à coup de pied un rocher qui trainait dans les parages. A la manière d'un No More Heroes, d'un Metal Gear Solid ou d'un God Hand, Disaster est un de ses jeux d'action très "japonais" qui s'assume au plus profond de sa forme vidéoludique.

Et "ACTION !"

Une des particularités du titre est l'apparente profusion de phases de jeu différentes et la variété des expériences. L'action prendra place sur terre, sous l'eau ou dans les airs. On aura droit à de l'exploration, du shoot, du sauvetage, du secourisme, du puzzle, de la conduite de véhicules, du saut en pa[…], etc (faudrait pas que j'en dise trop non plus). Quand on fait le bilan, on se retrouve avec entre nos mains un jeu d'aventure/action plutôt péchu ; une expérience de jeu qui recèle une richesse intéressante. Bien sûr, certaines phases de gameplay seront plus "efficaces" que d'autres, mais pour la plupart, elles gagneront en intérêt à mesure qu'avance l'intrigue. Concernant l'aspect "monde qui court à sa perte", "sauvetages" et "désastres", Day of Crisis rappelle S.O.S The Final Escape, sorti sur PS2 en 2002. Bien qu'ici, le jeu laisse tout de même la part belle à l'action. Enfin, chose intéressante, le jeu possède au départ deux niveaux de difficulté, s'échelonnant de "normal" à "difficile". Ayant fait le jeu dans son intégralité dans les deux modes de difficulté, je ne serais trop conseiller à tout ceux qui ont un minimum de bagage vidéoludique de l'arpenter dans le mode difficile. Ce dernier rend la gestion de nos vivres plus exigeante et les ennemis nous font plus de dégâts...
Autre aspect intéressant du jeu : la "gestion des armes et des compétences", qui offre une substance inattendue pour un produit autant orienté vers l'"arcade", comme pour nous rappeler que l'équipe de développement de Disaster nous vient du jeu de rôle. Qui pourrait oublier les excellents Baten Kaitos qui auront marqué l'imaginaire des joueurs sur GameCube ?! Bref, toute la partie gestion des compétences et des armes rappellera surtout ce que l'on retrouve dans Resident Evil 4. Décidément !! Autre situation, autre référence, dans de nombreux niveaux on croisera un personnage qui nous proposera de venir le voir en zone d'entraînement (accessible entre 2 niveaux). Cet entraînement nous permet d'améliorer notre équipement et de dégoter des armes que nous ne pourrions obtenir autrement. Et comme dans Resident Evil 4, ce personnage, ici plus proche de l'allure d'Huggy les bons tuyaux que du clodo mal rasé, nous surprendra à se retrouver dans des endroits toujours plus improbables. Où que vous soyez, que ce soit dans une base militaire désaffectée, au sommet d'une montagne en pleine éruption volcanique qu'il vous aura fallu atteindre à la force de vos poignets ou au beau milieu d'une ville dévastée par un tsunami, il sera là, comme si de rien n'était, à attendre que vous l'interpelliez… C'est ce qu'on appelle ne pas se prendre au sérieux ! Cette liberté d'optimisation donne au joueur la possibilité de choisir les armes avec lesquelles il est vraiment à l'aise. Toutes auront leurs qualités et leurs défauts, qui seront d'autant plus importants pour le joueur avide de scores quand il s'agira d'allier précision, intelligence et efficacité des tirs durant les phases de shoot. Ces phases puisent leur inspiration dans les jeux d'arcade des années 90, Time Crisis en tête de file. Et au fur et à mesure de l'aventure, elles deviendront de plus en plus exigeantes.
Disaster apparaît comme un jeu un peu à part. Il ne s'agit pas vraiment d'un jeu d'aventure, mais plus d'un jeu d'arcade d'un nouveau genre. Faisant référence aux jeux d'action japonais (Time crisis, Resident Evil 4, Metal Gear Solid, S.O.S. Final Escape, etc.), il s'inspire clairement des scénarios catastrophes les plus "hurluberluesques". Son traitement ludique propose une approche bien loin des sentiers battus, quand d'un autre côté il nous plonge dans la caricature scénaristique. Disaster constitue un retour aux sources savoureux qui, tantôt surprend, tantôt assure le minimum. Il est au demeurant un jeu digne d'intérêt, mais qui ne plaira probablement pas à tout le monde. Il fait partie de ces jeux qui s'assument pleinement en tant que divertissement et qui possèdent néanmoins une profondeur intéressante qui pourra happer les joueurs de tous horizons.
28 octobre 2008 à 22h40

Par

Points positifs

  • La variété des phases de jeu
  • Un gameplay varié et une ergonomie bien pensée
  • Un vrai jeu d'arcade qui s'assume

Points négatifs

  • "Ray, peux-tu sauver tout le monde ?"
  • "Je ne peux pas sauver tout le monde !"
  • "Ne crois-tu pas que l'on puisse sauver tout le monde ?!"
  • "Je ne le crois pas…"
Revenir en haut