Malgré ses nombreuses tentatives foireuses, le Docteur Robotnik n’en démord pas : il veut conquérir le monde, transformer tous les jolis petits lapinous en vilains robots, écraser Sonic, et tout, et tout. Pour ce faire, il a cette fois-ci non pas un, ni même deux, mais carrément six grands vilains pour le seconder. Connus sous le nom des Effroyables Six, ces extra-terrestres ne lui obéissent en fait que parce qu’il possède un artefact spécifique pouvant les contrôler. Manque de bol, Sonic et Tails le lui arrachent sauvagement des mains, et les problèmes vont commencer. Bon, certes, dans un
Sonic ce n’est pas le scénario que l’on retient en général. Ce cher hérisson bleu est plutôt connu pour sa grande vitesse, sa plate-forme bien maitrisée et son level-design au poil. Tous les amateurs de jeux de plates-formes le savent. Mais il faut bien avouer que la qualité a eu tendance à baisser pendant quelques années pour ensuite remonter petit à petit. Alors voilà, autant vous le dire maintenant au lieu de faire durer le suspense plus longtemps :
Lost World n’est clairement pas un épisode réussi, que ce soit sur Wii U ou encore moins sur 3DS.
Pique et Pique...
Par quoi commencer ? Cet épisode souffre de bien trop de problèmes. Le premier et le plus important est très certainement sa maniabilité. C’est bien simple, le hérisson répond une fois sur deux. Et c’est franchement énervant, car de nombreux passages dans les niveaux se situent au-dessus du vide : on a donc tôt fait de tomber parce que ce coup-ci il n’aura pas voulu s’accrocher au mur et y courir (car oui, maintenant il sait faire ça), ce coup-là il n’aura pas effectué correctement son second saut, ou encore cette fois-ci il n’aura pas locké correctement le bumper qui aurait dû lui permettre de rebondir… Comme si les développeurs avaient anticipé ce souci, une aide se débloque automatiquement quand on meurt trop souvent au même endroit afin d'envoyer le joueur au checkpoint suivant. Mais comme s’il n’y avait que ça ! Les développeurs ont voulu inclure bien trop de choses dans ce
Sonic. Résultat : on est vite paumés. Contrairement aux vieux opus qui suivaient toujours les mêmes règles en termes d’adversaires (sauter sur un ennemi pour le tuer, éventuellement attendre qu’il rentre ses piques, etc), ici c’est juste n’importe quoi car il est impossible de savoir au premier abord quelle technique il faut utiliser pour battre tel ou tel ennemi. Pour se défendre, le hérisson possède plusieurs techniques. La première et la plus connue est celle lockant automatiquement un ennemi pour lui rebondir sur la tête et le tuer. Ici, il est possible d’en locker plusieurs, par exemple une longue ligne d’abeilles ou trois bestioles les unes à côté des autres. Une autre attaque est en fait une sorte de high-kick, un coup de pied permettant de faire valdinguer l’ennemi, donc. Enfin, la dernière permet aussi de briser certains endroits du sol puisqu’il s’agit de rebondir trois fois de plus en plus fort au même endroit.

Si tout ça sonne plutôt bien sur le papier, dans le jeu ce n'est pas tout rose. Comme chacun le sait, le passage à la 3D n'a pas été des plus heureux pour Sonic. Hors, cet épisode alterne fréquemment entre 2D à scrolling et environnements entièrement en 3D. Et dans ce dernier cas, la caméra capricieuse couplée à des décors trop chargés rendent les attaques insupportables. Il n'est en effet pas rare de vouloir sauter sur un ennemi à côté d'un pilier, par exemple, sauf qu'une fois en l'air la caméra change subitemment d'angle de vue et fait passer le décor au premier plan... empêchant donc de voir les personnages. C'est vraiment dommage, car on sent réellement que les développeurs avaient plein de bonnes idées, malheureusement mal exploitées. Ainsi, les pouvoirs, repris de
Sonic Colours sont pour la plupart inintéressants et seulement très peu sortent du lot, notamment celui permettant de se transformer en foreuse, le chemin se faisant alors au doigt directement sur le GamePad. Le level-design, pourtant marque de fabrique de la série à ses débuts, est ici incompréhensible tant les décors sont surchargés. Chaque niveau possède de nombreux passages à emprunter, ce qui est une bonne chose, malheureusement on ne prend pas la peine de tous les explorer tant les mondes sont longs et ennuyeux. On a bien trop vite envie d'en finir le plus vite possible, peu importe le chemin à prendre. Même les niveaux "cirque" - les niveaux bonus prenant la forme de casse-briques - ne relèvent pas le niveau, car ils sont là encore trop illisibles pour être appréciés.
Why so serious ?
Pourtant, tout n'est pas à jeter dans ce
Sonic Lost World. On ne peut ainsi que saluer la réalisation magnifique du titre. Les environnements sont vraiment très beaux, colorés et l'action est extrêmement fluide, une prouesse lorsque l'on sait que les niveaux sont construits comme ceux de
Mario Galaxy, c'est à dire à 360°. Les niveaux sont très variés, et l'on passe donc d'un clone de Green Hill Zone à un Casino, en passant par le désert. Certains stages tentent même une expérience différente, par exemple en lançant le hérisson à toute allure sans pouvoir l'arrêter ou en lui faisant faire un vol plané, le but étant d'éviter les obstacles afin d'atterrir sain et sauf. Les musiques sont également très réussies et il est même possible si on le souhaite de mettre les doublages en japonais. Des petits défis sont parfois donnés au joueur, du genre "récolter 3 vies", "récolter 500 pièces", etc, avec des bonus temporaires à la clé (invincibilité...), afin de faciliter la vie du joueur. Le Miiverse est bien entendu exploité puisque l'on peut envoyer et recevoir des objets après chaque stage terminé, et la version 3DS peut être utilisée afin d'envoyer de l'une à l'autre plateforme des véhicules. Enfin, les amateurs de challenge apprécieront le fait que ce
Sonic ne se laisse pas faire si facilement. En grande partie à cause de tous les défauts cités plus haut, évidemment, mais également parce que les pièces rouges sont plutôt bien cachées et que collecter 100 pièces ne donne désormais plus de vie. Ces dernières sont en effet planquées dans les niveaux.