Cette fois-ci, ce sont des pingouins vikings qui viennent mettre le bordel sur son île. Alors que notre gorille préféré s’apprête à déguster un gâteau en compagnie de Dixie, Diddy et Cranky, toute une flotte de drakkars débarque et expulse les quatre compères aussi rapidement et efficacement qu'un Manuel Valls. Résultat des courses : les chimpanzés sont coincés à l'autre bout de l'archipel, leur île se retrouve gelée, et Donkey voit rouge. Bref, il est temps de casser du manchot. Mais avant de les bouter hors de votre territoire, il va d'abord falloir traverser toutes les îles qui vous séparent de votre petit coin de paradis. Autant vous le dire d'entrée de jeu, ce
Donkey Kong Country : Tropical Freeze est une tuerie. Et nous allons tout de suite voir pourquoi.
La marche sur l'empereur
Ici, quatre chimpanzés doivent reconquérir leur île, ce qui fait quatre personnages jouables. Soit deux de plus que dans
Donkey Kong Country Returns. Nous accueillons donc deux nouveaux : Cranky et Dixie. Notez qu'ils ne sont pas vraiment nouveaux, étant donné que le vieux Cranky apparaît dans la série depuis le tout premier épisode et que Dixie était déjà jouable dans le second volet de la
Super Nintendo. Toujours est-il qu'ils débarquent avec leurs spécificités. Si Dixie utilise sa queue de cheval comme une hélice, permettant à Donkey de sauter plus haut, Cranky use de sa canne pour rebondir sur des surface piquantes comme des ronces par exemple. Sans jamais, ou très rarement, vous bloquer l'accès à des passages secrets ou autres, le fait d'avoir l'un ou l'autre de ces personnages comme compagnon de route vous permettra d'aborder les situations différemment, tout en apportant une variété intéressante en terme de gameplay. En plus de leur capacités spécifiques, ils ont tous un mouvement en commun : le Kong Pow. Il s'agit d'un check entre Donkey et un de ses trois compagnons d'infortune qui a pour effet de nettoyer l'écran des ennemis présents. Très pratique sur le papier, cette feature ne sera que rarement utile, étant donné que la difficulté du jeu vient surtout des pièges présents dans les niveaux.
20 000 lieues dans ta face
L'une des grandes nouveautés de ce nouveau chapitre des aventures de Donkey Kong est le fait de pouvoir nager. Vous vous y essaierez d'ailleurs très vite, dès le premier niveau. Contrairement à un Mario 2D, pas besoin de marteler un bouton pour remonter à la surface, le déplacement se faisant intégralement au stick analogique. Il en résulte donc un comportement plus « flottant » du personnage, sans pour autant que les contrôle perdent en précision. Certains choix de gameplay viennent aussi nous compliquer le tâche. Une chose aussi banale sur la terre ferme que faire demi-tour devient plus dangereuse sous l'eau, le singe effectuant un
Immelmann sous-marin si vous avez le malheur de faire une manipulation un peu ambiguë avec votre stick. Cela n'a l'air de rien dit comme cela, mais lorsque l'on se retrouve dans des situations délicates, cette petite pirouette peut vite devenir mortelle. Enfin, notez que Cranky a la possibilité de donner des coups de cannes sous l'eau, pour éloigner les poissons un peu trop curieux.
BAC S comme sadisme
Oui
Donkey Kong Country : Tropical Freeze est dur. Si le plombier moustachu vous donne déjà du fil à retordre, vous risquez de souffrir ici. En effet, les équipes de
Retro Studios ont déployé une ingéniosité sans précédent pour tuer le joueur. Pinces, boules piquantes, plateformes mobiles ou instables, les dispositifs mis en place ne sont pas forcément très novateurs, mais leurs patterns sont souvent tordus, et compliqués à aborder. Cependant, même si vous mourrez souvent, le jeu reste juste, et vous apprendrez toujours de vos échecs. Et cela est possible grâce à des contrôles d'une précision millimétrée, le chimpanzé répondant au doigt et à l’œil. C'est bien simple, ici, tout est une question de timing et de rythme, surtout dans les niveaux K, équivalents des temples du précédent épisode. Par moment, durant les niveaux en wagonnet ou tonneau fusée, le titre se permet de changer l'angle de la caméra, passant derrière le chimpanzé. Il serait légitime de penser que cela facilite la tâche au joueur, lui permettant de mieux anticiper les obstacles. Mais non, ce changement d'axe n'intervient que pour permettre la mise en place de pièges encore plus tordus.

Ravalement de façade
D'un point de vue visuel, le titre de
Retro Studios fait un sans faute, que ce soit du côté de la technique ou de l'artistique. Il est beau et fluide à chaque instant. L'esthétique cartoon du soft le sert à merveille, d'autant plus que les développeurs ne s'en sont pas servis pour justifier une modélisation au rabais, comme on peut le voir parfois. Il n'y a qu'à voir le détail de la pilosité de Donkey pour s'en convaincre, cette dernière étant digne d'un
Monstres & Co. Les niveaux aussi fourmillent de détails, et nous nous sommes souvent surpris à rire devant un petit détail totalement accessoire placé dans le fond du décor. Et pour couronner le tout, les niveaux sont incroyablement vivants, tout en étant accompagnés de musiques tout simplement sublimes. Bref, c'est une leçon que
Nintendo donne à la concurrence. Comme quoi, la
Wii U n'a pas à rougir devant les
PS4 et autres
Xbox One.