Entre Kamek et les Yoshis, c'est vraiment une longue histoire de désamour. Le sorcier a en effet décidé de s'en prendre une nouvelle fois au monde des dinosaures, histoire de leur pourrir la vie. Cette fois-ci, il n'a pas fait les choses à moitié, puisqu'il a piqué toute la laine de Tricot'île. Le problème, c'est que tous les Yoshis sont justement faits en laine. Fort heureusement, l'un d'entre eux a échappé à ce génocide et n'a pas réfléchi une seule seconde : il doit aller sauver ses frères. Le voilà donc parti pour une longue aventure, qui lui imposera de traverser moult mondes, des dizaines de niveaux, le tout en combattant les ennemis qui se dresseront sur son chemin et, bien entendu, en récupérant le plus de laine possible. Bon c'est sûr, ce n'est pas le scénario qui va ici vous tenir en haleine mais, en même temps, ce n'est pas vraiment ce que l'on demande à ce genre de titre.
Oh, c'est doux... C'est neuf ?...
Car, vous l'aurez sans doute deviné,
Yoshi's Woolly World est un jeu de plates-formes, dans la plus pure tradition
Nintendo. Le level design est donc extrêmement important et il ne déçoit pas. Les niveaux sont bien réalisés, avec une courbe de progression douce et c'est un plaisir de progresser, que ce soit en éliminant les nombreux ennemis du jeu ou encore en explorant pour découvrir tous les passages secrets. Car cet opus, comme d'ailleurs tous ceux estampillés
Yoshi, regorgent de trésors plus ou moins bien dissimulés : cela va des bulles invisibles aux tuyaux planqués derrière des murs que le dinosaure peut traverser ou encore des portes également cachées. Chaque niveau peut bien entendu être traversé en ligne droite, mais ce serait franchement dommage car, pour terminer chaque level à 100%, il faut récupérer 5 fleurs souriantes, 5 pelotes de laine, 20 tampons (prenant la forme de gros joyaux) et enfin 20 cœurs de vie. Le challenge est donc bel et bien là pour les collectionneurs, qui passeront de longues heures à explorer.

La collectionnite aiguë n'est pas le seul intérêt dans le fait de récupérer tous les trésors disponibles : ces derniers permettent en effet de débloquer différents éléments. Ainsi, trouver les cinq pelotes de laine de chaque niveau permet d'obtenir un nouveau Yoshi aux couleurs du niveau en question. C'est déjà gratifiant de libérer ces pauvres dinos détricotés, mais le joueur a également par la suite la possibilité de les incarner, histoire de varier les plaisirs. Quant aux fleurs souriantes, il s'agit d'obtenir toutes celles d'un monde (le jeu est en effet divisé en plusieurs mondes, eux-mêmes fractionnés en nombreux niveaux) pour débloquer un niveau secret et, donc, augmenter la durée de vie. Une durée de vie qui par ailleurs n'est pas franchement à rallonge puisque le titre se termine en moins d'une dizaine d'heures – voire même bien plus vite si le joueur décide de se lancer dans le mode de difficulté le plus bas et qui permet de jouer avec un Yoshi ailé. Autant dire que ceux qui veulent juste terminer tous les niveaux sans les explorer n'auront pas à faire face à une difficulté énorme, et ce même contre les boss. C'est même pire s'ils décident de s'acheter à chaque niveau des badges de puissance franchement abusés (résistance au feu, pelotes plus grosses, impossibilité de tomber dans les trous...).
...Non, c'est lavé avec Yoshi Laine !
Mais finalement, ce qui dérange le plus dans ce
Yoshi's Woolly World ce n'est pas sa difficulté quasiment inexistante, mais simplement son level design sans grande folie. Certes, le tout est bien exécuté, mais rien ne démarque ce titre d'un autre jeu de plates-formes de chez
Nintendo. Et ce malgré les éléments de gameplay liés à la patte graphique laineuse du soft. En effet, les développeurs ont joué à fond cette carte. Ainsi, Yoshi avale toujours ses ennemis pour pondre des œufs et ensuite les balancer, mais ils sont ici en laine; de nombreux passages secrets se découvrent en détricotant des fils qui se baladent; ou encore certains ennemis peuvent être ramenés à la vie (ou endormis) en les couvrant de laine (ou l'inverse). Ce matériau permet même au dino de changer de forme : ses pattes deviennent des hélices lorsqu'il flotte, il devient un maillet géant en effectuant une attaque rodéo et certains passages spécifiques lui permettent de recouvrir encore bien d'autres formes (parapluie pour flotter, taupe pour creuser, etc). Mais, malgré tout ça, il s'instaure rapidement une sorte de routine, les niveaux n'éveillant pas spécialement d'émerveillement.

L'autre petite déception provient du mode coopératif : il est en effet possible de jouer à deux en local, le second joueur pouvant prendre en main une Wiimote, une manette Wii ou la manette Wii U. Une option toujours bonne à prendre mais, ici, en fonction de ce que les joueurs décident de faire, c'est tout bon ou tout mauvais. Ainsi, le fun est clairement au rendez-vous si les deux joueurs décident de tout faire pour se tirer dans les pattes. Il est en effet possible d'avaler l'autre Yoshi et de le pondre, pour ensuite l'envoyer dans la gueule d'une fleur piranha ou simplement dans un gouffre, la mort n'étant pas vraiment pénalisante puisque le dino revient immédiatement. Sympa, mais moyen pour progresser. En revanche, si les deux décident de coopérer pour progresser, ils ont tout intérêt à bien savoir communiquer et, surtout, se coordonner, et ce pour une simple raison : il est impossible de passer ''au travers'' de l'autre. Si cela peut être utile pour sauter sur la tête de l'autre et donc atteindre des endroits autrement inaccessibles, cela devient un vrai casse-tête lorsque le niveau impose de progresser sur des plates-formes mouvantes et / ou minuscules. Et surtout, le tout devient vite bordélique si les deux Yoshis ont chacun un stock de pelotes au maximum...
Lavable en machine
L'autre point noir de ce mode coop' est que la caméra est centrée sur l'un ou l'autre des personnages et, si par malheur l'un des Yoshis sort ne serait-ce qu'une demie-seconde de l'écran, il meurt d'office. Bref, pour le coup, il est plus agréable et surtout moins bordélique de progresser seul. En revanche, ce qui est sympa dans ce
Yoshi's Woolly World, bien que vraiment gadget, c'est son utilisation des amiibo. Poser une figurine sur le GamePad, n'importe laquelle, permet à Yoshi de prendre les couleurs du personnage de l'amiibo. Testé et approuvé avec une figurine de Link, qui a rendu le petit dinosaure encore plus mignon. D'ailleurs, tout le titre est franchement mignon. La direction artistique fait en effet beaucoup, avec son aspect tout laineux, que ce soit pour les décors ou les ennemis, ses couleurs pastels collant bien à l'ambiance ou ses bruitages et musiques choupis. Techniquement, enfin, il n'y a pas grand chose à reprocher au titre, qui se montre fluide à tout moment,
Nintendo peaufinant au maximum ses bébés avant de les laisser prendre leur envol.