L'un des genres de prédilection des jeux indés, c’est le jeu de réflexion et c’est tant mieux pour les fans du genre comme la personne qui écrit ces lignes.
Facepalm rejoint la danse avec
The Swapper. On y incarne un(e) astronaute qui se retrouve en possession d’une arme mystérieuse avant de se retrouver sur une station spatiale tout aussi chelou. Pour s’en sortir, il faudra se servir de l’arme qui permet de créer des clones (jusqu’à 4) et y projeter notre esprit. Le tout emballé dans un scénario digne d’un survival-horror avec des documents à trouver qui racontent les évènements mystérieux s'étant déroulés sur la station. Un petit enrobage intéressant.
Swap swap swap
En effet, une fois lancés dans le jeu, on ne peut que se fasciner avant tout pour les énigmes qui se servent à merveille de l’engin mystérieux récupéré par notre protagoniste. Il y aura donc de multiples salles avec des orbes à récupérer pour ouvrir des portes pour progresser dans la station. Le problème, c’est que les orbes ne sont pas atteignables par les voies classiques du jeu de plates-formes. L’Échangeur (petit nom de notre joujou) sera donc utile pour faire des clones sur les zones inatteignables et y transférer notre esprit. Ensuite, les développeurs se contentent d’ajouter avec intelligence des nouveaux éléments dans les puzzles. Cela commence par des interrupteurs, auxquels s'ajoutent des lumières qui bloquent certains pouvoirs de l’Échangeur (pas de clones, impossible de transférer son esprit), la gravité inversée ou alors elles prennent en compte le fait que tous les clones se déplacent et font les mêmes mouvements que votre perso principal. Tout cela pour créer des énigmes dont la difficulté croit petit à petit et empêche le joueur de se reposer sur ses lauriers. Bref, tout est magnifiquement mis en place pour que le joueur sente un challenge intellectuel constant. Les dernières énigmes vous donneront bien du fil à retordre et c’est tant mieux.
Bon alors, vous prenez l’échangeur de la Porte de Bagnolet et ensuite vous créez un clone et vous arrivez à la station service.
L’histoire est gentiment cool et les puzzles sont très bons, il y a bien un truc de raté dans ce jeu ? Non, pas vraiment. Même l’ambiance est plutôt réussie. On saluera déjà le fait de ne pas créer un univers mignon/cartoon pour un jeu de réflexion, ce qui est presque un exploit (on exagère un peu mais pas trop non plus). On se retrouve donc dans une ambiance de survival-horror sans les monstres mais avec une atmosphère bizzaroïde à souhait et, surtout, très propice à la réflexion. La musique très atmosphérique renforce d’ailleurs cette ambiance. Les graphismes sont plutôt réalistes, c’est-à-dire sans gros nez ou sans décors déformés. Ce qui participe aussi à cette ambiance très particulière. Le seul regret qu’on aura, c’est que le jeu est trop court (environ 6 heures max en durée de vie) et n’a pas de rejouabilité immédiate. On imagine que le procédé d’énigmes a encore pas mal de possibilités pour défier notre cerveau mais c’est du chipotage.