Test : Canvaleon - Wii U

Canvaleon - Wii U

Canvaleon - Wii U

Genre : Plates-Formes / Infiltration

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Genre ayant connu son âge d'or il y a déjà de nombreuses années, le platformer mettant en scène des animaux en guise de héros dans des décors ultra colorés a depuis quasiment disparu. Mais, petit à petit, il semble revenir en force, en témoigne le Kickstarter plus que réussi de Yooka-Laylee, développé par d'anciens de chez Rare. Mais les gros noms ne sont pas les seuls à vouloir le retour de ce genre, et les développeurs indés apportent aussi leur pierre à l'édifice, comme ceux derrière un certain Canvaleon, disponible sur l'eShop de la Wii U.

Test effectué à partir d'une version Wii U

Canvaleon propose aux joueurs de suivre les aventures d'un caméléon assez particulier : en effet, celui-ci est né sans aucune couleur. Immaculé, blanc comme neige, le bestiau. Et ce que l'on ne sait que trop peu, c'est que les caméléons sont de foutus racistes. Le pauvre petit est ainsi rejeté de tous, même de ses propres parents. Tous ? Et non, car un irréductible voit tout le potentiel de cet animal qu'il appellera Canvas. Baptisé Doodle, le sympathique reptile est en fait un artiste peintre qui a rapidement compris le potentiel de ce caméléon, qu'il compare à une toile vierge. Il s'amuse donc à lui appliquer de nombreuses couleurs grâce à des colorants issus de divers papillons. Mais un jour, patatras, rien ne va plus : les aliens débarquent et la colonie de caméléons racistes disparaît. Canvas,  pas rancunier pour un sou, va donc partir à leur recherche en compagnie de Doodle. Tout un programme.

Canvaleon

Festival de couleurs

Canvaleon prend la forme d'un platformer mêlé d'infiltration : le joueur doit parcourir des niveaux en récupérant le plus de papillons possible et en sauvant les caméléons kidnappés tout en échappant aux ennemis. Une promenade de santé sur le papier, mais un véritable parcours du combattant une fois le GamePad en main. Car les développeurs ont semble-t-il une certaine nostalgie de la difficulté ''à l'ancienne'', comprenez par là punitive et souvent injuste, obligeant d'apprendre les niveaux par cœur pour espérer en voir le bout. Par exemple, ces derniers ne proposent absolument aucun checkpoint et Canvas n'a aucune barre de vie : une touchette et il faut tout recommencer depuis le début. Alors, certes, les niveaux sont relativement courts, mais ils regorgent de cachettes secrètes, de papillons à attraper ou de trésors à dénicher. Il est donc franchement rageant de devoir tout refaire si on a eu le malheur d'effectuer un saut mal géré qui a fait tomber le héros sur des piques ou dans le vide. Car, en plus, la physique du titre est quelque peu étrange et il est bien difficile d'effectuer des sauts parfaits, ces derniers subissant une sorte de flottement qui n'est pas sans rappeler celui d'un Luigi. Et c'est encore pire lorsque le joueur tente un saut juste après une course endiablée.

Canvaleon

En dehors de l'aspect plate-forme, Canvaleon propose donc aussi un aspect infiltration assez original : grâce aux papillons de couleurs ramassés dans les niveaux, le joueur a la possibilité de créer des tenues de camouflage dans la boutique de Doodle, voire de les réparer lorsque cela s'avère nécessaire. Mais pour pouvoir s'acheter la teinture parfaite, il faut au préalable s'être rendu dans un niveau histoire de voir les couleurs présentes dans ce dernier, Canvas ne pouvant logiquement que se fondre dans l'environnement s'il est équipé des mêmes coloris. Le titre permet de s'équiper de quatre tenues différentes, mais il aura fallu au préalable avoir parcouru de nombreux niveaux, les coûts en papillons étant assez élevés. Ce qui est plutôt mal foutu, puisque le joueur a donc l'obligation de parcourir les niveaux au moins deux fois (en tout cas en début de partie, lorsqu'il ne possède pas encore de stock suffisant de papillons) : la première pour récupérer des papillons et la seconde pour explorer correctement, une fois une tenue de camouflage achetée et équipée. Et inutile d'espérer pouvoir berner les nombreux ennemis, ces derniers semblant avoir des yeux jusque derrière la tête. Ils repèrent donc facilement Canvas si celui-ci n'est pas correctement camouflé et, une fois l'alarme lancée, d'autres ennemis rappliquent à leur tour, rendant le tout légèrement plus tendu, d'autant plus que certains types d'adversaires ne peuvent être éliminés.

Canvaleon

A l'ancienne

Bref, autant dire que Canvaleon est réservé à ceux qui ont une certaine patience, les autres risquant de s'arracher les cheveux bien trop rapidement. Et c'est dommage, car ce titre dégage tout de même un certain charme, notamment par son aspect graphique plutôt mignon à base de niveaux regorgeant de zones secrètes, le tout en 2D et avec des couleurs vives. Il a également le bon goût d'être traduit en français et de proposer une semi-liberté dans le choix des niveaux. La map est en effet divisée en de nombreuses zones (désert, ville, forêt, etc) et le joueur peut les parcourir comme bon lui semble. Il peut par exemple décider de se concentrer sur une zone et de terminer tous les niveaux de cette zone (sachant que ceux-ci se débloquent au fur et à mesure), ou bien piocher par-ci par-là en variant les plaisirs. Enfin, le principe de base était quand même sacrément séduisant (switcher les imprimés pour se camoufler dans les décors), mais bien trop mal exécuté pour motiver le joueur à aller au bout de l'aventure.
Vous l'aurez compris, Canvaleon est une vraie belle déception. Malgré le principe d'utiliser des camouflages pour passer au milieu des ennemis sans se faire repérer, le soft ne parvient malheureusement pas à convaincre, en raison principalement de son aspect punitif omniprésent (pas de checkpoint, mort instantanée, ennemis infaillibles, coût des camouflages, etc.). Dommage, car un titre mêlant infiltration et plates-formes avec un caméléon comme héros était une idée sympa.
29 juillet 2015 à 12h14

Par

Points positifs

  • Le principe de base sympa...
  • L'aspect graphique choupi
  • Pouvoir choisir ses niveaux

Points négatifs

  • ...Mais bien mal exécuté
  • L'infiltration à s'arracher les cheveux
  • L'I.A. omnisciente
  • Die & retry trop punitif

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

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