Adventures of Pip propose, comme son nom l'indique, de suivre les aventures d'un certain Pip, un petit pixel rouge envoyé par le roi et la reine sauver leur fille. La princesse du royaume, habité par des personnes composées de plus ou moins de pixels (sachant que plus ils en ont, plus ils vivent dans le luxe), a en effet été kidnappée par une sorcière et il s'agit d'aller la récupérer. Évidemment, la route est longue et semée d’embûches, et Pip devra parcourir pas moins de cinq mondes différents (et autant d'ambiances variées) et une grosse trentaine de niveaux avant d'espérer revoir la pauvre petite kidnappée, au bout d'une petite dizaine d'heures. Un pitch qui semblera familier à tous ceux qui ont passé du temps sur les jeux de plates-formes des années 90, le titre de
TicToc Games se présentant comme un hommage à cette période. Jusque dans son visuel d'ailleurs puisque les graphismes, tout en 2D, ont été intégralement réalisés en pixel art. Un pixel art plutôt bien fait, avec notamment de jolis arrière-plans, et qui parvient sans peine à nous faire replonger en enfance grâce à ce côté rétro. Ce qui se ressent d'ailleurs aussi dans la bande-son, plutôt sympa bien qu'assez classique, réalisée par Jake Kaufman, connu pour son travail sur
Shovel Knight.
Old school adventures
Mais comment Pip, ce banal petit pixel rouge 8 bits, va-t-il parvenir à sauver cette pauvre princesse ? Grâce à un petit coup de pouce, ou plus exactement deux, en provenance de fantômes d'anciens chevaliers. Le premier va ainsi lui permettre d'évoluer dans une forme 16 bits, avec donc davantage de pixels lui permettant de ressembler à un jeune homme, et le second le propulsera pour sa part à une version 32 bits, soit encore plus détaillé et avec une épée en bonus. Mais attention : ces changements sont loin d'être uniquement esthétiques puisque chaque forme a son propre gameplay. La première forme ne peut ainsi pas faire grand-chose, si ce n'est sauter et planer un petit moment pour atteindre des plates-formes un peu éloignées. La seconde offre plus de possibilités, puisque Pip peut désormais frapper, courir, sauter un peu plus haut et surtout s'accrocher aux parois histoire de se la jouer
Prince of Persia en sautant de mur en mur. Enfin, la dernière forme possède une épée et peut tirer et pousser des objets, mais en contrepartie le héros sera bien plus lourd et plus lent. Précisons tout de même que le joueur ne peut en aucun cas se transformer à sa guise dans la forme de son choix. La seule chose qu'il peut faire lui-même est de retourner à sa précédente forme en tenant une touche appuyée – ce qui entraîne par ailleurs un champ de force qui tue les ennemis proches et certains genres de pierres.

Pip n'a en revanche pas la capacité d'évoluer à la forme suivante tout seul. Pour ce faire, il lui faut éliminer un type spécifique d'adversaire reconnaissable aux flammes bleues qui émanent de son corps, et il ne gagne bien entendu qu'une forme à chaque fois. Inutile donc espérer passer directement du 8 bits au 32 bits sans être d'abord passé par le 16 bits. Forcément, les vieux baroudeurs du jeu vidéo que vous êtes l'aurez immédiatement compris : cet élément est au centre même du level-design. Les différents niveaux imposent ainsi en permanence des transformations successives. Par exemple, il peut arriver que l'on doive briser des blocs avec l'épée, pour ensuite passer à la forme précédente et sauter sur le mur d'en face pour ensuite ressauter tout en se transformant en petit bloc rouge histoire de planer un peu loin... Et ensuite finir par évoluer, grâce à un ennemi bien placé, pour se raccrocher sur une paroi. Ça a l'air compliqué comme ça, mais les pièges sont finalement assez aisés à surmonter et l'on ne perd jamais trop de temps dans les niveaux. Et ce peu importe que l'on soit un habitué du genre ou pas, exception faite des derniers levels qui se montrent parfois un peu retors.

The Pixel Show
Ce qui est vrai, en revanche, c'est que malgré toutes les bonnes volontés de
Adventures of Pip, le joueur habitué ne sera jamais vraiment étonné. Le level-design, si on omet ce principe de triple gameplay, n'a rien de foufou et se montre même extrêmement basique, rendant la chose vite répétitive, et surtout facile. Et ce jusque dans ses endroits cachés, que l'on peut (ironiquement) découvrir d'un simple coup d’œil rapide en raison d'éléments un peu trop flag, comme par exemple une touffe d'herbe sur une paroi totalement vierge de toute autre végétation. De quoi réduire encore un peu plus la difficulté en rendant toujours plus facile la recherche des trois villageois perdus dans chaque niveau. En dehors de ces derniers, précisons que plusieurs coffres-forts sont disséminés ça et là, offrant à Pip de petits pixels qui lui serviront de monnaie d'échange pour les deux magasins disponibles dans le village de base. En échange de prix élevés, le joueur pourra ainsi obtenir différents bonus, qu'ils concernent son arme ou sa barre de vie. Il est toutefois tout à fait possible de parcourir l'aventure entière avec les seuls trois petits cœurs disponibles en début de partie, puisqu'
Adventures of Pip n'est pas du tout punitif. Il n'y a pas de nombre limité de vies, ni même de Game Over. Chaque mort ramène le héros au dernier checkpoint visité, et c'est tout. Par bonheur, ces derniers sont en règle générale plutôt bien placés, même s'il arrive parfois que de longs passages un peu plus délicats n'y aient malheureusement pas droit.