Test : Guitar Hero II - Xbox 360

Guitar Hero II - Xbox 360
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Qui aurait pu parier sur la réussite d’un jeu de guitare électrique alors que la mode pour le grand public est à la soupe commerciale teintée d’un soi-disant Rythm and Blues, bien loin des années glorieuses d’un Marvin Gaye ou d’un Otis Reding. A moins que l’arrivée de jeunes femmes fussent-elles aussi jolies que Beyoncé ou Christina Aguilera espèrent nous faire oublier les accords majestueux d’Ike Turner et le chant si émouvant de Tina. Mais le pari d’Activision est de nous remettre à écouter et surtout à jouer dans sa chambre sur des accords saturés d’électricité. Alors, let’s get a Rock !
C’est donc dans ce contexte pourtant si peu favorable aux bons vieux rifs d’une Gibson SG qu’Activision décida de faire parler la poudre. Le résultat va bien au-delà de leurs espérances puisque non seulement le premier opus de Guitar Hero s’est vendu par millions mais rapidement un deuxième essai concluant débarqua aussi sur PS2. Devant un tel succès, comment ne pas faire une adaptation sur la Xbox 360.

Une guitare, une rédaction et Neji

L’arrivée de la petite dernière des adaptations Gibson ne laissa personne indifférent au cours d’une soirée que l’on organisa à la rédaction. Fini la légendaire Gibson SG, place à une Explorer bien plus hardeuse. Tout le monde voulait l’essayer en particulier tous ceux qui n’avaient pas eu le bonheur de y jouer sur PS2 et à commencer par votre serviteur. Dans les yeux de chacun pointaient cette petite lueur d’une envie irrésistible de s’essayer à balancer quelques rifs sur les morceaux disponibles. Même Dudy, une sorte de rappeur antillais qui ressemble plus pourtant à Popa Chubby (immense et aussi énorme guitariste de Blues) s’est immédiatement entiché de ce jeu. D’ailleurs pour l’avoir essayé sur des amis qui n’écoutent que du rap, le résultat fut exactement le même et pourtant sur des chansons très éloignées de leurs répertoires musicaux. Comme quoi, une bonne gratte, ça marche toujours, demandez à vos copines qui se barrent en fin de soirée avec le musicien de service qui sort trois accords !
Donc, tout le monde s’empare de la guitare et, à tour de rôle, nous débloquons les différentes chansons. NKB dans un style très particulier qui ressemblait beaucoup à celui d’un guitariste du dimanche dans un bal public où tout le monde serait venu avec son balais dans le cul réussissait pourtant les meilleurs scores. On progressait donc gentiment même si les dernières chansons commençaient à nous poser un problème en mode moyen. Il fallait même parfois s’y reprendre à deux ou trois fois pour avancer. Et là, le retardataire de service et aussi le musicos de la rédaction arrive. Neji, notre petit punk qui vient de l’île de beauté, sourit gentiment devant nos performances et se propose de nous débloquer. Avez-vous déjà eu l’impression que le jeu vidéo n’était pas fait pour vous ? Tout le poids de la honte pour l’ensemble de la rédaction qui s’échinait s’abat sur nous. Le bougre attrape la gratte et nous éblouit de toute sa classe de musicos, plus de 150.000 points sur Killing in the Name. Si j’avais été une fille, je serais parti avec lui pour la nuit ! Ah non, il est trop velu quand même, en plus il a mauvaise haleine ! (peu glorieux comme argument mais je n’avais que celui-là pour atténuer la honte de Tomate ou Ricky).

Hard as a Rock

Une fois tout ce petit monde parti, je pus enfin commencer sérieusement à envisager à progresser dans le jeu. Si le mode facile (trois touches) n’a pour seul intérêt de servir d’entraînement, il est préférable d’entamer directement le mode moyen (quatre touches d’accord). D’ailleurs, il existe pour une fois un vrai mode entraînement pour chaque chanson permettant entre autre de choisir la partie sur laquelle vous désirez vous améliorer. Le principe du jeu est d’une simplicité enfantine puisqu’il s’agit d’enchaîner des combinaisons de touches afin de reproduire les effets musicaux. A l’image de n’importe quel jeu du genre donc une rouge, une bleue, un verte et ainsi de suite avec bien sûr plusieurs d’entre elles. Il faut aussi combiner avec la longueur des notes. En effet, de rythme très saccadé qui impose de s’exciter sur les cordes représenter par une touche centrale sur la guitare aux rifs plus longs où l’on doit rester sur la note indiquée à l’écran, la prise en main est d’une facilité déconcertante. Même quelqu’un n’ayant jamais joué sur une console pourra facilement comprendre le principe et prendre largement du plaisir. Enfin dans les deux premiers niveaux car ensuite, faites place aux vrais poulpes ou enfants spirituels de Jimmy Hendrix et autre Steeve Ray Vaughan.
Jusqu’au mode moyen, tout est plaisant, on se plaît même à croire que l’on pourra devenir un virtuose de la guitare. Et puis, arrive la désillusion et la frustration d’une difficulté supérieure aux versions précédentes, versions sur PS2. Vous allez en baver pour finir le mode difficile, le mode expert avec les cinq touches étant réservé aux plus fans du jeu tellement celui-ci devient difficile. Néanmoins, à force de patience et d’entraînement vous pourrez quand même progresser. En plus, il y a le mode StarPower qui permet de doubler le nombre de points lorsque l’on accumule les notes surmontées d’une étoile. Outre l’ajout de points, cette astuce permet surtout d’arrêter le compteur de popularité lorsque vous êtes au plus mal, donc dans le rouge et où le public hurle contre votre performance. Pour lancer ce mode à la durée très limitée, vous devez balancer la guitare comme si vous étiez un vrai Guitar Hero façon Angus Young ! La durée de vie du jeu est vraiment excellente même si l’on déplore de ne pouvoir jouer sur le Xbox Live. Pourtant, il existe bien un mode multi mais qui n’a d’intérêt que si vous disposez d’une seconde guitare car au pad le jeu perd tout son intérêt. A deux, le premier s’occupe de la guitare et le second de la basse, à moins que vous préfériez la confrontation. D’ailleurs au passage un mythe s’effondre, les filles qui penssent que les bassistes sont sexys avec leur façon de gratouiller les cordes s’apercevront que ce sont aussi des fainéants et qu’ils ne font pas grands chose sauf chez les Rock à Billy des Stray Cats ! La durée de vie du fait de la difficulté du jeu est assez longue à moins que les moins patients ne se contentent des deux premiers modes ce qui serait vraiment dommage car ils passent à côté de sensations immenses.

It’s only Rock’n Roll

Il est évident qu’il est difficile de combler tout le public avec une discographie guitariste aussi immense qui existe actuellement. Les fans de blues vont être déçus car aucun grand classique du genre n’est présent. Pourtant, un peu de bottle avec Elmore James ou quelques rifs bien délayés avec Muddy Waters auraient permis d’avoir des sensations bien plus techniques, faut-il encore venir à bout de toutes les chansons pour l’aspect technique ! Mais, il faut tout de même voir que la discographie pourtant très importante du jeu puisque vous trouverez une petite cinquantaine de titres, est déjà très bonne. Beaucoup de grands groupes ont répondu présent avec en particulier Iron Maiden, Police, Rage Against the Machine, Rolling Stones, Police, Guns and Roses, the Stooges et tant d’autres, mais il manque encore des grands noms comme les Ramones, ACDC, les Clash, Metallica ou encore Led Zeppelin.
Les fans de Funk pourront aussi se plaindre que la discographie n’est qu’orientée Rock alors qu’il y a beaucoup de morceaux empruntant de nombreux rifs aux blues et qui auraient permis d’avoir d’excellents morceaux. En particulier, pour la partie basse qui ne nous montre pas sa meilleure face dans des morceaux trop binaires comme les hardeux les aiment. Il n’empêche qu’il y a du bon et du lourd qui vous fera passer d’excellent moment à moins qu’un Neji vienne vous pourrir de sa classe sur Killing in the Name.
Il est difficile de contenter tous les publics avec un jeu musical. Nombreux sont ceux qui sont totalement hermétiques à un titre comme Rez. La mode n’est pas forcément aux rifs de guitare. Parmi les plus jeunes, qui se souvient de Stray Cats (honte à vous !) ou de Lynyrd Skynyrd, qui sont pourtant des groupes ayant connu un énorme succès. Et pourtant, le jeu fonctionne à fond et ce quels que soient vos goûts musicaux pour peu que vous ayez rêvé un jour de prendre la place du guitariste sur scène. C’est une totale réussite que ce soit pour le plaisir de jouer, la durée de vie même si le produit final n’est pas exempt de tout reproche. Vivement Guitar Hero 3 !
01 mai 2007 à 19h12

Par

Points positifs

  • Bonne discographie
  • Prise en main et plaisir immédiats
  • Excellente durée de vie

Points négatifs

  • Manque de diversité musicale
  • Pas de Xbox Live jouable
  • Où sont les Clash et ACDC ?
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