- Genre
- Action RPG Espionnage
- Date de sortie
- 28 mai 2010 - France
- Développé par
- Obsidian Entertainment
- Edité par
- Sega
- Disponible sur
- PC, PS3, Xbox 360
Mike Thorton est un dur-à-cuire, de la trempe des héros à la répartie cinglante et au charisme redoutable. Et encore... cela dépendra des choix effectués au cours de votre partie : choix de carrière, de compétences d'armement, et surtout, choix moraux et discursifs. Car oui, les libertés d'action et d'expression sont telles dans Alpha Protocol qu'on en a presque le vertige. Fustigé pour ses choix en matière de design et de gameplay soit-disant abâtardi, Obsidian lance malgré tout un pavé dans la mare du RPG à l'occidentale, et ce, grâce à beaucoup de bonnes idées mises en pratique avec brio...
Dérouté, le joueur ne sait plus trop sur quel pied danser mais se laisse rapidement complètement happer par l'aspect narratif extrêmement fouillé et travaillé par Obsidian.
Spy VS Spy
Le studio, déjà coupable de Knights of The Old Republic 2 il y a cinq ans, se compose d'anciens membres de Black Isle, à l'époque du développement des deux premiers Fallout ainsi que de Fallout Tactics, ce qui explique peut-être le travail titanesque effectué sur Alpha Protocol en termes de background et d'écriture. On se surprend à trainer dans ses e-mails et dans ses dossiers pour en connaitre un peu plus sur une trame scénaristique épaisse.Mais tout cela n'est pas une nouveauté, Mass Effect nous proposait déjà cette interface de dialogues et de choix à effectuer. Seulement Alpha Protocol met le joueur en état de stress en imposant un temps limité dans le choix d'une action ou d'une réponse, et les scènes de dialogue s'enchainent alors avec frénésie, donnant lieu à des embranchements scénaristiques différents d'une partie à l'autre.
Il est à noter qu'une réponse doit être donnée presque au moment où l'interlocuteur cesse de parler, et nécessite donc de s'aider des expressions faciales (assez réussies).
L'espion qui m'attirait... ou pas
Artistiquement, Alpha Protocol surprend encore par son côté « Big Jim » assez typé. Que ce soient les protagonistes ou les décors, tout a l’air de sortir d’une usine à jouets des années 80. Mike Thorton, d’abord, se déplace de façon assez rigide et robotique, et est texturé de manière peu réaliste et flashy. Les décors également, ultra-colorés dans l’ensemble, rappellent que l’on se situe dans un univers complètement factice (celui des super espions internationaux ?). A titre de comparaison, le soft fait plutôt penser à la période Roger Moore des James Bond (avec ses ennemis hauts en couleurs) qu’à la Trilogie Bourne, beaucoup plus sombre et réaliste.Un espion subtil
Mais encore une fois, là n'est pas l'intérêt du soft. Comme dans tout bon RPG qui se respecte, on choisit dans Alpha Protocol d'abord sa classe parmi les classiques ninja, sniper, soldat et technicien, puis on attribue des points de compétences pour faire évoluer celles-ci (ces points sont reçus en passant les niveaux) : compétences en armement, en technique (permettant de hacker des ordinateurs et de crocheter des serrures), en soins etc... Du coup, les errements de l'IA que l'on concevait au début du jeu (bot ne percevant pas Mike à 10 mètres en face-à-face) sont clarifiés par le côté RPG du jeu et la compétence stealth, qui permet de s'infiltrer sans être vu, et de devenir carrément presque invisible un court laps de temps à haut level. Ce n'est pas l'IA qui est buggée, mais bien le principe du jeu même qui est en cause.Dans Alpha Protocol, Obsidian a donc privilégié la subtilité du RPG au réalisme des phases d'action, et malgré une réalisation plus que moyenne, le titre parvient assez rapidement à captiver par ses mécanismes d'un genre nouveau ; en cela il mérite toute l'attention du joueur averti qui ne s'attardera pas intelligemment sur les atours cosmétiques du soft.
Points positifs
- Un scénario haletant
- Un background très riche
- Des interactions avec les PNJ et des dialogues travaillés
Points négatifs
- Une réalisation moyenne
- Quelques bugs
- Bon anglais exigé
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