Vous ne pouvez plus l'appeler le Glouton, parce que c'est moche. Vous ne pouvez plus non plus l'appeler Serval d'ailleurs, parce que ce n'était pas assez fédérateur. Du coup vous pourrez par contre le nommer Wolverine, puisque c'est son petit blaz international. Mais si vous le connaissiez aussi bien que ses potes X-Men, ce serait simplement Logan. Certains scientifiques ne voient en lui qu'une expérience répondant sobrement à Weapon X. Rares sont ceux qui connaissent sa véritable identité, à savoir James Howlett. Mais puisqu'il ne s'en souvient guère lui-même, on ne voit pas pourquoi on devrait s'en soucier. Pourtant, dans
X-Men Origins : Wolverine, nous tâcherons d'en apprendre plus sur le passé de l'homme-bête, son parcours jusqu'à son arrivée au sein de l'équipe des X-Men, ces valeureux guerriers mutants en pyjama.
Lâchez la bête !
Techniquement, il faut avouer que le soft est plutôt réussi. Il n'excelle pas graphiquement, mais le résultat est parfaitement honnête. On lui reprochera cependant parfois une certaine monotonie dans les décors, surtout dans la forêt paradoxalement. Wolverine est bien animé, bestial comme on l'aime, la prise en main est facile et rapide. A titre comparatif, on se situe à mi-chemin entre
Afro Samuraï et
Le Pouvoir de la Force. Autant dire que Wolverine ne vous surprendra que très rarement durant l'évolution du jeu. On taille dans le lard, on pousse des gros boutons qui activent des grosses portes, et on retaille encore un peu dans le lard. Votre mutant progressera à mesure que vous embrocherez les ennemis, apprenant au passage de nouveaux combos et gagnant en expérience, celle-ci vous permettant de faire évoluer Logan dans les directions qui vous chanteront. Tout au long de l'aventure, vous collerez plus ou moins à l'histoire du film, en prenant quelques libertés scénaristiques afin de prolonger le plaisir. On ne se plaindra pas des détours qu'ont empruntés les développeurs avec le scénario du film puisque ce dernier s'était déjà lui-même permis de violer allègrement la personnalité de nombreux personnages de comics dans les salles obscures. Deadpool, si tu nous lis, pardonne leur car ils ne savent pas ce qu'ils font. En parlant de Deadpool, la rumeur court que le prochain projet de
Raven sera d'adapter ses aventures en jeu vidéo. La bonne nouvelle est qu'ils devraient s'inspirer du personnage de comics, le mercenaire anti-héros à l'humour noir potache et désopilant. Et pas cet immonde curiosité hollywoodienne servie en ce moment dans vos salles obscures.
Et ça continue, en gore et en gore
Une chose est sûre, les développeurs de chez
Raven Software se sont plus inspirés du côté bestial de Logan que de son goût pour les havanes pour réaliser ses aventures vidéoludiques. Interdit aux moins de 18 ans pour ses scènes de combat lourdement soutenues à coup d'hémoglobine, Wolverine atteint sur nos consoles une violence encore jamais égalée dans les comics ou sur la toile. Les bras volent, le sang gicle, et Logan est un véritable chef culinaire, maîtrisant à la perfection le carpaccio de soldats et le tartare de vilains mutants. Vous pourrez aussi utiliser à loisir certains éléments du décors pour empaler vos adversaires, ce qui ajoute un peu d'interactivité et de dextérité à votre folie destructrice. Votre héros, doté d'un pouvoir autoguérisseur inouï, se ballade parfois les tripes à l'air et le visage à moitié arraché, son corps accusant les différents coups de manière réellement visible. Ces petits détails sympathiques servent une noble cause, à savoir l'action non-stop. Vous ne courez pas plus vite que les balles, mais celles-ci ne vous arrêtent pas une seconde dans vos charges destructrices. Au niveau défoule, il faut avouer qu'on atteint des sommets. C'est en fait un peu le même principe qu'un blockbuster. De l'action en moyenne toutes les 8 minutes pour captiver l'attention du spectateur, c'est tout ce qu'on demande. Un petit plaisir rapide, qui ne nous fait pas sentir plus intelligent après, limite même plus cons, mais qu'on ne regrette pas au final. De l'action, encore de l'action, toujours de l'action, un peu de réflexion du niveau déjà-vu, et puis un peu d'action pour changer.
Les jours passent et se ressemblent
Mais les qualités du jeu, à savoir le 100% action survoltée de beat them all sans aucun repos, en font aussi ses défauts. Les combats se suivent et se ressemblent. Si on est agréablement surpris par certaines scènes, par exemple la prise d'assaut d'un hélicoptère à coups de griffes ou la décapitation d'un golem énorme, on finit un petit peu par en avoir marre de retomber infiniment sur le bonhomme. Et quand on demande un peu plus de challenge à se mettre sous la dent, les développeurs ont eu l'idée exceptionnelle de devoir nous faire affronter le même méchant en deux exemplaires, simultanément. C'est limite un petit peu le même sentiment que lorsqu'on joue à un beat them all à l'ancienne, de type Final Fight ou Streets of Rage, où on nous resservait tout au long du jeu le même ennemi de base à qui on changeait la couleur du blouson pour nous signifier que ce n'est pas exactement pareil. Finalement comme on dit, c'est dans les vieux pots... Outre le côté répétitif dans l'action, on regrettera aussi la pauvreté de certains décors et leur capacité à rester dans notre champ de vision contre notre gré. Mais ces détails ne gâchent pas trop le jeu dans sa globalité, pour peur que l'on sache à quoi s'attendre quand on se procure le soft, à savoir un concentré d'action.