Grant City est une ville bien mal famée. Une ribambelle de voyous décérébrés et en guerre avec leur coiffeur s'amusent à jeter des gens par dessus les immeubles, posent des bombes dans les gares et agressent les honnêtes gens. Jack Slate est un flic intègre, droit, mais aux méthodes musclées et à la gâchette facile. Il est accompagné de Shadow, son ami canidé de marque Husky, qui a dû manger plus de stéroïdes que de Royal Canin pour avoir une telle carrure. Jack, c'est un mec qui pourrait boire un bidon d'essence rien que pour pisser sur ton feu de camp. Ce mec, tu le lâches au milieu de la banquise avec un slip de bain pour tout vêtement et tu le retrouves le lendemain dans ta piscine, le sourire jusqu'aux oreilles et les poches bourrées de pesos (copyright Steven Seagal).
Toi tu commences à me baver sur les rouleaux
Tout ça pour dire que Jack ne fait pas dans la dentelle, et quand cette histoire devient "personnelle" (meurtre d'un être cher), les méthodes d'investigation sont plutôt sommaires. On égorge, on brise des nuques, on tire en plein crâne et on négocie plus tard. Oui, vous remarquerez que l'histoire est un brin cliché, et le héros à la limite du nanaresque. Prenez le premier niveau : Jack n'a absolument pas peur d'attaquer un building rempli d'hommes armés avec ses poings et son chien pour unique armement. Si ça c'est pas du héros... Vous l'aurez deviné, l'intérêt premier de Dead to Rights : Retribution ne se situe pas dans son scénario ni dans la réflexion qu'il propose au cours de l'aventure. Ici, on ne fait pas dans le détail.
Si tu te pointes encore, tu peux être sûr que tu repars avec la bite dans un tupperware
Dead to Rights: Retribution propose un système de combat plutôt ambitieux. En fonction des missions, vous pouvez incarner Jack ou son chien, Shadow. Lorsque vous êtes aux commandes de l'homme, celui-ci a plus d'un tour dans son sac. Vous pouvez guerroyer de plusieurs manières. Tout d'abord, vous êtes une brute en combat rapproché, avec un style plutôt tendance cogneur de bistrot. Le système est basé sur les combos et les contres ravageurs, tout en étant accompagné de jolis finish moves, hélas pas toujours très bien filmés. Une des spécialités de Jack, c'est le désarmement d'adversaires, très souvent enchainés d'une balle en plein crâne. Le panel de combos est honnête, le principal problème étant une maniabilité trop rigide pour l'ambition qu'elle porte. On a du mal à comprendre, à détailler les mouvements, à se tourner vers le bon adversaire, et c'est très agaçant. Cela rend les combats primaires en général alors que les possibilités sont nombreuses, entre exécutions, prises d'otages et autres moves bien sentis. Au gré des ennemis qui se dressent devant lui, Jack s'arme d'un panel de flingues plutôt impressionnant. Ici, exit les évolutions d'armes ou autres points de compétence à répartir, la propriété est une notion totalement obsolète. On désarme un homme qu'on exécute dans la foulée et on utilise son arme jusqu'à ce qu'elle soit vide. Après quoi on la jette par-dessus l'épaule et on prend ce qui vient.

Ma patience a des limites mais il ne faut pas exagérer
Dans les échanges de tirs, on rencontre le même souci qu'au corps à corps, à savoir être limité par la maniabilité. Pourtant, vous pouvez vous planquer derrière des abris, tirer par dessus votre tête, et les dégâts sont même localisés chez les ennemis. Hélas, on se foire assez souvent quand on tente une percée, on est parfois touché alors qu'on a les fesses bien à l'abri, et le système de planque est clairement trop rigide. C'est encore une fois vraiment dommage, mais une fois qu'on a pris le coup, les combats sont tout de même assez jouissifs. A mesure que vous exécutez des combos, des finish moves ou même des headshots, vous remplissez une sorte de jauge de bullet time. Le temps se ralentit, et vous avez le temps de voir arriver un peu plus facilement les balles qui fusent. Enfin, l'aide de votre clébard est précieuse. Celui-ci peut aller égorger des ennemis planqués, et même vous ramener leur arme si vous ne voulez pas vous exposer. Attention toutefois, celui-ci n'est pas invincible et peut s'effondrer facilement sous les balles. Et s'il tombe en plein milieu du champ de bataille, bonbon pour aller le ranimer.

Je mets les pieds où je veux, et c'est souvent dans la gueule
Il arrive que vous soyez aux commandes de Shadow, le toutou psychopathe. Gentil en apparence, montrant volontiers le flanc à son maitre en remuant la queue, celui-ci se révèle être une véritable machine à tuer ambulante. Ultra violent, il égorge à volonté, déchiquette les ennemis, et joue même parfois avec leur cadavre. Il est intelligent, puisqu'il comprend aussi bien "va chercher les clefs" que "va éteindre les générateurs haute fréquence en passant sous la grille, ne te fais pas repérer et attention aux clôtures, elles sont électrifiées". Oui, c'est difficile à admettre, il est effectivement bien plus intelligent que Mabrouk de 30 millions d'amis. Et plus violent donc. Celui-ci peut se balader tout doucement, à la manière de Sam Fisher, pour ne pas se faire repérer par l'ennemi. A la manière de Batman, il peut voir les battements de coeur de ses adversaires, et ainsi jauger s'ils sont ou non en alerte. S'ils ne le sont pas, Shadow pourra les égorger le plus silencieusement du monde, sinon c'est l'alerte assurée.

"Où sont les missiles colonel ?" "Tout près." "MAIS OU CA ?!" "Dans ton c..."
Et si le clébard se débrouille plutôt bien en tête à tête, c'est une autre paire de manches quand ils sont plusieurs à le mitrailler. La technique est donc de se tapir dans l'ombre, d'aboyer pour en attirer un et ainsi les zigouiller un par un. Si le cadavre est trop visible, Shadow se fera un plaisir de dissimuler les preuves dans l'ombre... Il s'agit donc d'une technique d'approche différente de celle de son maître, celle d'un tueur silencieux, dissimulé et accessoirement très violent. Les phases avec Shadow sont sympathiques, et même si on aurait apprécié que ce mode "infiltration" fut un peu moins survolé, il reste cependant efficace.