Développé par
Raven, qui est à l'origine du sympathique
X-Men Origins : Wolverine, ainsi que du plus mitigé
Wolfenstein 3D récemment,
Singularity est un FPS intéressant, c'est le moins que l'on puisse dire. Vous incarnez un bon gros marines américain, en mission de reconnaissance sur une ancienne base russe, Katorga 12. Celle-ci fait un petit peu trop péter le compteur des radiations, alors comme d'hab' chez l'oncle Sam, on envoie quelques bons gros soldats pour voir ce qui s'y trame. Sur place, ambiance propagande et base complétement dévastée. Vous y découvrez que durant la guerre froide, l'URSS a voulu se doter de l'arme atomique mais qu'en tentant de trouver de l'uranium, ils ont mis la main sur quelque chose de bien plus dangereux, plus puissant et plus instable bien évidemment. Le nom très glamour qu'ils lui donnèrent est le E99. Bien sûr, ces salopards de communistes n'ont honte de rien, ont tenté toutes sortes d'expériences et on fini par détruire tout ce qu'il pouvait y avoir de vivant sur l'île. Cette importante et curieuse énergie vous plonge alors dans quelques failles temporelles, où vous pourrez comprendre ce qui est vraiment arrivé sur Katorga 12, c'est à dire un joyeux bordel. Ce qui est limite dommage puisque l'ambiance générale est plutôt réussie, si seulement on n'avait pas mélangé un petit peu trop de genres d'un coup. Mais l'ennemi est horrifiant puisqu'il s'agit de deux des plus grands ennemis de l'Amérique : les communistes et les zombies. Si seulement avaient débarqués les extra-terrestres, on tiendrait le film d'horreur ultime de l'année.
Par le pouvoir du crâne ancestral, je détiens la force toute puissante
Passons sur le scénario, qui a tout de même de quoi tenir du nanar mais dont la mise en scène est vraiment sympathique, alors on lui pardonne. En effet l'ambiance un peu rétro qui se dégage du soft n'est pas sans rappeler
Bioshock, sur fond de propagande communiste. Vous explorerez les environnements ternes de Katorga 12 équipé d'une arme conventionnelle dans une main (shotgun, mitrailleuse, etc...) et de votre gant MT dans l'autre. MT signifiant Manipulateur Temporel, vous pourrez ainsi agir sur le temps et l'espace grâce à votre accessoire. Par exemple, votre gant a le pouvoir de vieillir ou rajeunir des objets du décor pour progresser. En pratique, il suffit de réparer un pont détruit en le rajeunissant pour traverser un trou, ou encore rendre sa prime jeunesse et son contenu à une caisse d'armement en ruines pour pouvoir vous recharger en munitions. Partant de ce principe de manipulation du temps sur les objets et les ennemis, les possibilités sont très variées. Ralentir le temps dans un endroit donné de la pièce, à la manière de la stase de
Dead Space permet par exemple de traverser un ventilateur géant. Il est aussi possible de soulever des objets grâce à la télékinésie, et nous serons d'accords pour dire qu'il n'y a pas vraiment de grand rapport avec l'action du temps... Bien sûr, il serait dommage de ne pas faire agir le E99 sur les humais puisqu'on a le pouvoir de transformer les hommes en petits vieux décharnés d'un seul coup de gant. Mieux, si l'on se sert du MT pour faire faire une sorte d'aller-retour dans le temps à ses ennemis humains, ils se transforment alors en zombies et se retournent contre leurs collègues (et vous-même bien sûr, vous n'êtes pas devenu un dompteur de morts-vivants).
Combattez les premiers signes du temps avec la crème E99
Notre matière instable a aussi son utilité dans les armes, puisque certaines en tirent directement parti. Vous pouvez par exemple ralentir le temps lorsque vous zoomer au sniper, ou encore jouer à la tête chercheuse avec les munitions du lance-roquettes à la manière de
Dark Sector et son boomerang. En somme,
Singularity est véritablement pavé de bonnes intentions. Hélas, celles-ci restent malheureusement à l'état d'intentions. On aurait apprécié que les énigmes qui parfois se posent sur votre chemin soient un peu plus élaborées puisque la plupart du temps, il faut se contenter de rajeunir un chemin pour le traverser ou ramener une caisse à la vie pour grimper dessus et atteindre un endroit supérieur. C'est rigolo à faire une fois ou deux, mais il faut avouer que ça devient rapidement lassant. Le concept du jeu est pourtant original, et se place dans un contexte plutôt rigolo même s'il semble tout droit tiré d'une série B. Les décors sont plutôt répétitifs et pas hyper jolis, il faut bien l'avouer, et d'une manière générale la réalisation est assez passable. Pourtant,
Singularity est singulièrement attachant. Alors c'est vrai, on est loin du mega hit pour cause évident de manque d'ambition et de finition. Les idées sont là, les intentions aussi mais rien n'est poussé suffisamment pour que l'on crie au génie. L'histoire, bien qu'un peu courte, peu tout de même constituer une aventure sympathique pour les fans du genre.