C'est la fin de l'été. Finies les jolies filles en bikini à qui l'on propose des parties de beach volley sur la plage, les muscles luisants et sourire émail diamant en avant. Non, maintenant, il fait moche. C'est l'automne, et vous pourriez gambader en forêt, crapahutant gaiement dans ce décor orangé et vous roulant dans les herbes fraîches. Hélas, l'appel de la manette se fait de plus en plus oppressant. Luttant de toutes vos forces contre l'appel de la forêt, vous vous dirigez inexorablement vers votre console de jeux. Non, ce n'est pas encore cette année que vous reprendrez le goût des choses simples, des knackis au coin du feu et des petits ponts de bois construits au dessus du ruisseau. Les développeurs de 2K se sont encore surpassés pour vous donner des raisons de végéter à domicile encore quelques temps. Et pour peu que vous soyez un amateur de basket, vous risquez de ressembler à Nosferatu avant la fin de l'hiver.
HE IS ON FIRE !
Vous vous souvenez de cette phrase célèbre du méga-hit des années 90, NBA JAM ? Acclaim existait encore, et proposait alors un jeu délirant où Scottie Pippen, après 3 paniers consécutifs, smashait BOUM SHAKALAKA avec un ballon enflammé, détruisant le panneau de plexiglas par la même occasion. Ca y est, vous remettez ? Bien. NBA 2K10, c'est exactement l'opposé. Ici, un seul mot d'ordre : le réalisme. Dans son approche du jeu, 2K a constamment essayé de coller au maximum à l'esprit du sport. Prenons tout d'abord sa réalisation. 2K10 est beau. Les joueurs sont plutôt bien modélisés, mais ce n'est pas qu'une question de détails. Un changement de taille, et c'est le cas de le dire : chacun possède de vraies proportions. Les joueurs mesurent leur taille réelle, et cela impacte évidemment sur le gameplay. Ainsi, le géant polonais Marcin Gortat des Orlando Magic, un peu pataud du haut de ses 2m11, ne force pas vraiment les sauts pour mettre la main au panier. Les personnages non-joueurs bordant le terrain sont eux aussi modélisés de façon réaliste et sont tout sauf une image sans relief. Le banc de touche laisse apparaître le reste de votre équipe, et la balle peut rebondir contre une des mascottes qui fait l'abruti derrière le panier adverse. C'est typiquement ce genre de souci du détail qui impressionne énormément lorsque l'on joue à NBA 2K10, même pour un néophyte.
Ligue Nationale de Panier Balle
Ce souci du détail devient évidemment beaucoup plus appréciable si vous suivez régulièrement les matchs de la NBA à la télévision, ou en vrai si vous êtes très riche. Les joueurs ont même conservé certaines mimiques, comme le petit sourire en coin de Kobe Bryant après un panier. Comme dans la réalité, LeBron James jette un peu de poudre blanche en l'air avant un match, comme pour conjurer le mauvais sort. Tim Duncan des Spurs, au début d'une rencontre importante, serre très fort le ballon entre ses bras et le rend à l'arbitre. Une somme de petits rituels qui ont été intégrés et s'ajoutent avec brio au réalisme ambiant. Une des plus belles réussites du jeu, c'est son "My player mod". Vous pourrez mener votre propre joueur au sommet de la NBA en vivant toutes les étapes de sa carrière, depuis son recrutement jusqu'au sommet de la Summer League. Vous commencez ainsi en NBDC, jusqu'à vous faire repérer pour intégrer la NBA. Mais attention, si le espoirs de vos recruteurs ne se confirment pas, vous redescendrez comme dans la réalité en NBDC afin de perfectionner et parfaire votre jeu. Le souci de coller à la réalité est tel que les classements officiels se mettent à jour avec votre console, afin que votre jeu soit en permanence à la page. Les transferts, les résultats des matchs, et même les commentaires changent. Par exemple, si les Chicago Bulls ont perdu il y a une semaine contre les Lakers au Stapples Center, peut-être que si vous jouez dans cette même configuration, le commentateur vous rappellera le résultat au milieu du match. Allez, avouez que cela force le respect !
Choppe la balle, allez, choppe !
On pourrait encore parler des heures du contenu colossal du jeu, mais il serait dommage de ne pas s'attarder un minimum sur son gameplay. Vous pouvez shooter de deux façons différentes, avec un simple bouton, mais aussi au stick pour une meilleure précision. Il faut "charger" son tir et relâcher. Si l'on ne relâche pas, on feinte. Hop, hop, hop. Curieusement, la maniabilité est parfois intuitive lorsqu'il s'agit par exemple de déplacements et de passes, et puis parfois plus difficile à maîtriser, comme pour la défense. Il faut donc un certain temps d'adaptation pour ne pas appuyer sans arrêt sur le bouton pour essayer de prendre la balle à quelqu'un, mais plutôt essayer de la prendre au bon moment. De la même manière, charger un lancer franc demande pas mal d'habileté, surtout que chaque joueur tire de manière différente. Aucun réel moyen de savoir comment shooter avant d'avoir fait suivre un entrainement personnel à votre joueur pour vous habituer à sa force, sa taille etc... Il est maintenant aussi possible de configurer des tactiques personnelles à chaque joueur. Celles-ci sont d'ailleurs souvent calquées sur leur propre jeu dans la réalité. LeBron James de Cleveland peut ainsi, comme dans votre téléviseur, se démarquer pour shooter à mi-distance d'une simple instruction de votre part. Un vrai côté stratégique doublé une fois encore d'un incroyable souci du détail. Les joueurs sur le terrain patinent et, enfin maintenant, fatiguent. En effet, l'an dernier, il n'y avait rien pour remonter le moral des troupes. Mais 2010 a offert à 2K le sponsor Gatorade ! Depuis, les joueurs connaissent la fatigue, et plus leur niveau physique baisse, plus ils tendent à demander du Gatorade. Les changements se font de manière automatique lorsque l'un de vos hommes est épuisé, ou manuellement. La palette de possibilités que l'on vous offre s'accompagne d'un contrecoup, c'est évidemment un jeu un peu plus difficile d'accès. Maîtriser toutes les techniques de jeu demandera quelques heures d'adaptation, mais il faut avouer que le jeu en vaut la chandelle.