Test : IL-2 Sturmovik : Birds of Prey - Xbox 360

IL-2 Sturmovik : Birds of Prey - Xbox 360
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Anciennement star du shoot aérien de guerre sur PC, IL-2 Sturmovik demande autorisation de dégommer le plus de nazis possible sur consoles. Autorisation accordée pour ce simulateur qui prend le pari de se transformer en jeu d'arcade réaliste, sur X360 et PS3. Mission annexe : garder les fans qui ont découvert la série en 2001. Défi réussi ?
Loin d'un Flight Simulator, et pourtant si proche… IL2 Sturmovik : Birds of Prey est de retour avec un opus bien hollywoodien, aussi patriotique qu'un bon Michael Bay et plein d'avions de la guerre. La sale, la vraie. Dès le début, la séquence d'intro nous met dans l'ambiance : IL2 sera une véritable ode à la RAF, comprendre Royal Air Force, ces aviateurs qui ont défendu le pays des rosbifs de l'envahisseur nazi. "Jamais un si petit nombre d'hommes n'avait défendu un si grand", nous dit le monsieur avec une voix de documentaire d'Arte. Bref, on comprend très vite que durant des dizaines d'années d'aventures vidéoludiques, on nous a menti : ce ne sont pas les rangers ni le lieutenant Patterson qui nous ont apporté le chewing-gum et Betty Boop, mais bien des têtes brûlées avec des blousons en sky et des casques de cuir. Sur fond de deuxième guerre mondiale, avec quelques images en sépia pour parfumer le tout, et deux ou trois images d'archives d'un moustachu nerveux avec une mèche rebelle, IL2 vous propose de monter à bord de plusieurs coucous pour dégommer du nazi. Intéressant.

Tea for two and two for tea

Intéressant, vraiment ? A l'instar de n'importe quel jeu de shoot aérien, vous êtes sous les ordres d'un instructeur dans les premiers niveaux, qui vous indiquera la marche à suivre pour mener à bien vos différentes missions. Techniquement, la manette Xbox suffit à remplacer un manche à balai. Un stick pour alimenter ses moteurs et faire cracher le diesel, un autre pour se diriger, quelques boutons pour user de vos armes et deux ou trois commandes à apprendre pour diriger votre escouade dans les airs. On maîtrise l'engin assez rapidement, pour un peu que la difficulté de base, en arcade, soit activée. En mode simulateur, avec tout en manuel et des munitions à gérer, c'est une autre paire de manches (à air). Mais là où IL2 se fait un petit plaisir, c'est dans les missions. L'histoire commence en 1940 avec la défense de Londres durant le blitzkrieg allemand. On survole les vastes prairies pour sauvegarder les valeurs de la couronne. On survole les rivières, les plaines… Durant un temps mort, notre chef, qui a un accent so british, tout droit sorti de la Grande Vadrouille, nous indique un port de commerce sur notre gauche, on braque pour regarder. "J'aurais bien mis la béquille pour prendre quelques photos", me dis-je avant de me rappeler que je navigue sur un Buffalo de quelques tonnes. Mais ce rare moment de quiétude n'est qu'une impression. Ces instants de patrouille sont toujours suivis d'un petit dogfight, histoire de ne pas faire un déplacement pour rien.
Le reste du temps, heureusement, ce sont des missions d'attaque et de défense, qui consistent, sans grande surprise, à bourrer le nez de tout assaillant ennemi. Bataille d'Angleterre, de Stalingrad, de Sicile, à Tcherkasy, sur Berlin, dans les Ardennes ou à l'assaut du Reichstag en dernière campagne, toute les occasions sont bonnes pour découvrir les divers modes de jeu : l'attaque dans les airs, la destruction d'objectifs au sol, le bombardement de points et d'autres joyeusetés d'une époque où la guerre chirurgicale n'existait pas encore. Tout ceci grâce à une multitude d'avions aux sensations et aux armes différentes. Prendre place dans un gros bourdon d'artillerie est une expérience très marrante, car on prend les commandes du véhicule tout en pouvant switcher avec la position d'artilleur qui, dans sa tourelle d'observation, doit viser sur tout ce qui bouge. Et bien sûr, entre chaque mission, une cut-scene, tout ce qu'il y a de plus basique, où notre valeureux puceau raconte sa vie, sur une musique militaire victorieuse anglaise.

Ça part en vrille

Malheureusement, là où les développeurs ont un peu craqué, c'est dans le lien entre chaque scène. Pour tenter d'éviter la répétition des séquences de jeux, qui se limitent à : défense/attaque/repérage, ils ont cru bon d'insérer ces fameux passages de lectures de journaux intimes totalement inutiles. "Maman, le lieutenant McCain m'a fait découvrir ses gros canons. Je suis un homme maintenant". Idée étrange. D'autant que le reste du jeu profite d'un degré de réalisme plus que convenable, avec une difficulté possible (mais non obligatoire) de simulateur de vol PC, où vous pouvez oublier les zooms et autres réglages automatiques habituels. Avec ce mode, pas de vue externe, pas d'indications à l'écran, vous en chiez tout bien comme eux, à l'époque. Trop, d'ailleurs. Il est quasiment impossible de réussir quelque chose sur console. A noter qu'il existe un mode intermédiaire, entre arcade (normal) et simulateur (roxxor). En mode normal, grâce à l'inépuisable réserve de munitions, vous pouvez découvrir quelques détails qui augmentent ce réalisme, comme l'approche. Une donnée aléatoire qui vous indique à l'écran l'endroit où tirer quand vous visez un objectif. Car, dans les airs, avec la vitesse, il est évident que les balles flottent un peu ou dérivent. Ce petit curseur vous donne donc une correction de visée pour mieux dégommer les casques à pointe.
Pour les débutants, il y a également deux boutons qui permet de locker les ennemis puis de les sélectionner. Ceux-ci apparaissent dans une petite fenêtre sur votre écran, et on peut voir sa tête déconfite avant de l'envoyer rejoindre ses ancêtres. Dans le même ordre d'idée, en vue cockpit, très immersive bien que plus difficile à appréhender, vous avez la possibilité de voir tout autour de vous et de viser d'une façon différente qu'en caméra externe, avec des effets de zoom. Attention cependant à ne pas prendre un pruneau, ce qui pourrait endommager votre vitre et vous rendre moins performant lorsqu'il s'agira de protéger votre pays. Autre gage de réalisme, même dans le mode le plus simple, la possibilité de vérifier vos points d'impact sur le fuselage. Un système sympa, que l'on retrouve souvent dans les jeux de voitures, et qui s'ajoutera à la présence de fumée et de dommages affichés en temps réel. Immersif comme il faut.

Les oiseaux de paradis

IL2, sous ses airs de jeu bourrin, est en fait un jeu où dextérité et réalisme font étonnamment bon ménage et où, comble de tout, les maps sont très belles. Des paysages du nord de l'Angleterre aux forêts enneigées en passant par des rase-mottes au dessus de la mer : c'est propre et sûrement réaliste, mais je n'ai jamais foutu les pieds à Stalingrad ou sur l'Etna pour confirmer. En vol, le lens-flare lors des loopings et les effets de reflets sur les carlingues ajoutent un peu de cachet à l'opus, en augmentant aussi la difficulté. Encore une fois, peut-être même un peu trop. Ébloui, il devient difficile de viser, ou même de voir son crosshair. Idem pour les sous-titrages, écrits tellement petits qu'il est impossible de les lire sur un plasma 16/9. Heureusement que le son est assez fort et que dans les airs, on entend gueuler des insultes en allemand et en anglais, ce qui permet de rompre la monotonie engendrée par les bratatatatatata brata bratata bratatatatatata. Ou les kaboom multiples lors de missions d'explosion au sol, liés à des effets pyrotechniques qui ne transcendent pas le genre mais qui sont relatifs à ce qu'on pourrait demander d'un jeu X360.
A côté de cette longue campagne, on pourrait également parler du garage où sont stockés tous les avions que vous avez rencontré ou sur lesquels vous avez fait vos armes, ou encore des fiches encyclopédiques sur plein de détails de la guerre, sur des figures de vol académique, sur les pilotes que vous avez gérés, sur l'histoire, les armes, la recette du cassoulet ou l'explication de la fécondation in-vitro pour les nuls. Mais ce n'est qu'anecdotique. Je pourrais aussi vous parler du mode en ligne, mais je ne l'ai pas sur la console. Alors on va dire qu'il est bien, vu qu'on peut s'amuser jusqu'à 16 joueurs ensemble.
Pari réussi pour cet opus qui allie simulation, un peu d'arcade pour les débutants, pas mal de missions et une prise en main très simple, sauf si on essaye de lancer les modes réservés jusque là à la configuration PC (avec un joystick quoi). Et comme visuellement, c'est magnifique et réaliste, il y a de quoi se laisser tenter.
29 septembre 2009 à 20h18

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Points positifs

  • Réaliste
  • Super beau
  • Complet
  • Atmosphère sonore et ambiance historique immersives
  • Une simulation très poussée

Points négatifs

  • Une simulation trop poussée parfois
  • Des lourdeurs scénaristiques dont on aurait pu se passer
  • Ma console a fait un RROD suite au test...
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