Comme je vous le disais déjà dans la preview, le fait que ce soit le studio italien
Milestone qui reprenne la licence avait de quoi inquiéter les fans de rallye WRC. C'est donc avec une certaine appréhension qu'on insère la galette dans sa machine. Il nous est dans un premier temps demandé de choisir la catégorie de joueurs à laquelle on appartient. On a le choix entre le joueur novice, habitué et expert. Ce choix détermine les options de base du jeu au niveau du réalisme et de la difficulté. Options que vous pourrez bien entendu modifier à loisir en fonction de vos progrès dans le jeu.
Passé ce choix cornélien, on arrive au menu principal qui nous propose divers modes de jeu : en route pour le WRC qui n'est autre que le mode carrière, l'académie de pilotage, le mode solo qui nous permet de personnaliser épreuves et championnat, le mode tour de rôle, soit le multijoueur offline et le mode en ligne. Vu qu'on est des warriors et qu'on déchire tout, on va s'attaquer tout de suite au gros morceau du jeu : en route pour le
WRC.
Passe ton permis d'abord !
On se retrouve donc au volant d'une C4 le temps d'une étape. Le temps de ruiner la voiture et de calmer nos ardeurs. On se dirige donc ensuite, plein d'humilité, vers l'académie de pilotage. Celle-ci se présente sous la forme d'une série d'une dizaine d'étapes sur lesquelles il faut battre une voiture fantôme. Si une trajectoire apparaît, changeant de couleur pour nous indiquer où notre adversaire accélère, ralentit et freine, on regrettera l'absence de texte d'explication approfondi pour théoriser un peu la chose. Cependant, ce mode nous permet de relativement bien appréhender le comportement des véhicules sur les différentes surfaces. Et c'est bien là l'essentiel.
Le comportement des véhicules constitue une des grandes réussites du jeu. Réaliste malgré la propension qu'ont certaines voitures à sous-virer ou survirer un peu facilement, il offre de très bonnes sensations de pilotage. De plus il est directement affecté par les dégâts encaissés par les véhicules. Une suspension endommagée ou une roue déformée rendront votre bolide moins stable et moins performant dans les courbes. Vos chronos en souffriront inévitablement.
Colin McRae n'est pas mort, il bosse chez Milestone.
Si il y a un jeu auquel
WRC me fait penser, c'est bien
Colin McRae Rally. Tant par son coté unique, WRC est un peu tout seul dans son genre en ce moment, que par son exigence. Le jeu vous demandera une concentration de tous les instants. Les tracés sont tellement sinueux, tellement piégeurs que la moindre petite seconde d'inattention suffit à vous envoyer à la faute. Si une sortie de route ne vous fera perdre du temps que sur une petite section de la spéciale, un crash contre un arbre ou autre, occasionnant des dégâts sur votre véhicule, vous pénalisera sur tout le reste de l'étape.
Et peut-être même sur la suivante ! Car on ne dispose que de 60 minutes pour réparer son véhicule et qu'il est facile de suffisamment l’esquinter pour ne pas pouvoir le remettre complètement en état . C'est d'autant plus vrai que les dégâts sont très localisés. Ainsi, pour réparer le système de refroidissement, on pourra être amené à réparer une fuite de liquide de refroidissement, changer un ventilateur cassé ou un radiateur fendu, ou les trois à la fois s'ils ont tous morflé dans l'étape précédente. Et toutes ces actions prennent du temps, il faut donc éviter le crash à tout prix sans perdre de temps sur ses concurrents. Dans de telles conditions, la tension est à son comble.
C'est la beauté intérieure qui compte. Et heureusement d'ailleurs.
Vous l'aurez compris, le gros défaut de
WRC , c'est sa réalisation. Si les véhicules sont plutôt réussis malgré un aliasing omniprésent sur les petits modèles, surtout sur la Clio, et les dégâts bien rendus, ce sont les décors qui pêchent. Ils sont pauvres. Et si ce manque d'éléments de décor peut se faire oublier par moments, sur certaines étapes il devient carrément consternant. Eh les gars, c'est pas parce qu'on est dans le désert qu'il n'y a rien ! Et c'est pas les deux ou trois animations éparpillées sur les 78 étapes et les stades vides qui me diront le contraire. Et comme si cela ne suffisait pas, ils sont techniquement très en-dessous de ce qui se fait de nos jours. On a par moment l'impression que les développeurs ont oublié de poser des textures !
Du côté des défauts, on peut aussi parler de la gestion des collisions qui est parfois hasardeuse. Si embrasser un arbre à plus de 150 km/h peut ne rien faire à votre véhicule, un choc latéral à environ 70 km/h peut lui vous ruiner le moteur, le système de refroidissement, la boîte de vitesse, une suspension et une roue. Avouez que c'est assez troublant, non ? Remarquez, si on joue bien, on n'a pas de problème de collision.
Il y a aussi le framerate qui peut chuter fortement d'un seul coup l'espace d'une seconde. Si ça n'arrive que très rarement (et heureusement !), cela peut vous gâcher une étape au moment inopportun.