Ce qu'il faut savoir sur Scott Pilgrim, c'est qu'avant d'être le héros d'un jeu-vidéo, c'est d'abord le héros d'un comics en six tomes originalement intitulé Scott Pilgrim. Tout ça pour dire qu'il ne vient pas de nulle part, mais de l'esprit malade de Bryan Lee O'Malley. La trame du jeu reprend celle de son modèle, le jeune Scott, 23 ans, rencontre Ramona Flowers, âge inconnu, et tombe amoureux d'elle. Seulement voilà, avant de pouvoir se la taper, il va devoir battre les sept ex-petits copains maléfiques de la demoiselle. Heureusement, il en faut plus pour l'arrêter. Le comics ne se limite bien évidemment pas à ça mais j'en resterai là parce que d'une, le jeu lui, se limite à ça, et de deux, ce n'est de toute façon pas le sujet du test.
Rétro jusqu'au bout du pad... Ou presque.
Avant d'aller plus loin, je tiens à souligner la pertinence de l'adaptation de cette œuvre en jeu vidéo. En effet, celle-ci, en plus d'être bourrée de clins d'œil à divers jeux comme
Mario Bros 2,
Sonic 3 ou
Final Fantasy 2, a carrément des mécaniques de gameplay intégrées à son scénario. Si bien que les tomes donnent parfois l'impression d'être construits comme des niveaux avec un ex maléfique comme boss de fin.
Scott Pilgrim Contre le Monde (PS Network) reprend exactement ce schéma. Il va même plus loin en distribuant au joueur les mêmes bonus que dans le comics. Et cela au même moment. On peut donc remercier Bryan Lee O'Malley d'avoir donné une vie supplémentaire à son héros, parce que c'est la seule qu'on aura dans le jeu.
Les références de son modèle étant rétros, le jeu se devait donc de l'être également. Il prend donc la forme d'un beat'em all oldschool à scrolling horizontal ou vertical selon les niveau. Les graphismes sont typiques de la génération 16 bits.
La musique, signée Anamanaguchi, subit le même traitement. Composée à grands renforts de sons chiptunes soutenus par des sonorités plus modernes, elles nous immergent un peu plus dans cette époque. De plus, elles sont de très bonne facture, ce qui n'enlève rien au plaisir. Les effets sonores, dans le même esprit, sont également très réussis.
Sans la manette PS3 ou Xbox 360, on croirait vraiment jouer sur Super Nintendo à la belle époque. Jusque dans la difficulté du titre qui est tout simplement énorme comparée à ce qui se fait actuellement. Il ne faudra pas être surpris si vous utilisez toutes vos vies pour passer le premier niveau, je crois qu'on tient là le
Ghosts'n Goblins des années 2000.
Une pointe de modernité dans le gameplay tout de même
Si
Scott Pilgrim Contre le Monde (PS Network) est, du coté de la direction artistique, à fond dans le rétro, il l'est également dans son gameplay. Mais en apparence seulement. Car si au départ on n'a que cinq actions (saut, attaque rapide, attaque puissante, coup spécial et appel d'un personnage allié en renfort) à notre disposition, on s'aperçoit très vite que le gameplay est plus profond qu'il n'y paraît. En effet, en bastonnant du loubard, vous gagnerez de l'expérience qui vous permettra de grimper de niveau et ce faisant, d'avoir accès à de nouvelles techniques. Il y a en tout 16 niveaux, et autant de techniques à débloquer.
Mais ce n'est pas tout, ces sales petits voyous laisseront derrière eux des pièces de monnaie qui vous permettront d'acheter divers items pour restaurer votre santé et améliorer vos stats qui sont divisées en quatre catégories : force, défense, volonté et vitalité. Voilà qui fait très RPG, même si ça reste limité.
Votre niveau de santé est indiqué sous forme de points, mais vous verrez un autre chiffre en dessous de vos points de vie. Il s'agit de vos points de cran. Si ceux-ci vous permettent d'utiliser votre attaque spéciale et d'appeler votre allié en renfort, ils deviendront essentiels pour une toute autre raison. Ils vous donneront droit à un petit répit lorsque vous tomberez K.O. en se convertissant en points de vie. Et croyez moi, vu la difficulté du titre, vous ferez vite une croix sur l'attaque spéciale et votre allié.