Ce dont on peut avoir peur, avec ce nouveau
Modern Warfare, c’est bien d’une répétitivité lassante. N’avons-nous pas ici une simple grosse mise à jour de
MW2 ? Vaut-il réellement le coup d’être acheté plein prix si l’on possède les deux derniers épisodes de la franchise ?
Activision ne se paierait-il pas un peu notre poire ? Connaissant tous l’attirance de l’éditeur pour le pognon et ses chemins un peu vénaux sur les bords, on pourrait en effet se méfier de ce
MW3 que l’on pourrait juger de simple « pompe à fric ». Disons qu’
Activision a parfaitement compris la combinaison pour se faire des revenus massifs et qu’il le prouve magistralement avec
Modern Warfare 3 : il a réconcilié les joueurs occasionnels et hardcores en offrant une expérience grand public à faire frémir n’importe quel amateur de film d’action holywoodien à gros budget, c'est-à-dire à peu près tout le monde de nos jours. Et voilà, recette gagnante pour un succès hors-norme garanti !
Soap ketchup ou mayonnaise ?
Même menu, même moteur, même gameplay, le tout depuis quatre ans : se ficherait-on de nous ? Non, pas vraiment. À vrai dire, on s’y reconnait parfaitement, et c’est sans doute ce qui fait la plus grande force de
Call of Duty : son accessibilité. N’importe quel joueur occasionnel peut prendre la manette et se relancer dans l’aventure, car même sans y avoir touché depuis quelques années, il y retrouvera vite ses réflexes et méthodes sans grande difficulté. Il faut savoir qu’avec
Call of Duty 4 : Modern Warfare,
Infinity Ward a établi ce qui est aujourd’hui la référence du gameplay en termes de FPS : le sprint au joystick gauche et le coup de couteau au joystick droit viennent de là, par exemple ! Et c’est donc ainsi que
MW3 se prend parfaitement en mains avec une jouabilité exemplaire : penchant plus vers l’arcade que la simulation, elle est précise, rapide, jouissive. Un point fort qu’il est évidemment inutile de nier. En revanche, là où c’est plus regrettable, c’est du point de vue moteur technique. Vieillissant d’années en années, l'
id Tech 3 grandement trafiqué d’
Infinity Ward est poussé dans ses moindres retranchements grâce à son excellente maitrise du studio et affiche un rendu graphique satisfaisant. C’est propre, plutôt détaillé, avec de l’aliasing et des chutes de frame-rate certes, mais pour un outil utilisé depuis plus de quatre ans, le boulot est convaincant. Certaines scènes de la campagne sont absolument épiques et la mise en scène est tout simplement monstrueuse : une belle preuve qu’un cheval de course bourbon reste toujours taillé pour la compétition. Malheureusement, en multijoueur splitté, les graphismes deviennent sensiblement dégueulasses à vos pauvres yeux harcelés.
La vie n’a pas de Price
Ça y est, on la regrettait, mais la voilà : la Troisième Guerre Mondiale fait rage ! Parsemant mort et destruction à travers toute la planète, les Russes sont à nouveau utilisés comme grands méchants face aux bons américains fiers et loyaux. Makarov, un soviétique barge mais rudement intelligent pour prendre le contrôle de l’armée russe, est à la recherche d’une arme précieuse : la bombe atomique. Voudrait-il transformer la planète en débris ? Oui, un truc comme ça. Si ça se trouve, il a peut-être donné naissance à l’univers
Fallout… Bref, le monsieur a kidnappé le président soviétique et sa fille pour obtenir les codes de lancement des fusées nucléaires. Vous devrez donc affronter l’ennemi sur le champ de bataille pour stopper ces infamies et mettre un terme à cette guerre sanguinaire. Comme à notre habitude, nous alternerons entre différents personnages, et nous en retrouverons les principaux de la série : Soap, Price, Sandman, et un nouveau de taille nommé Youri que l’on incarnera longuement. Ce voyage dans différents personnages nous permettra notamment de faire le tour de la planète à travers des décors foutrement dépassants : le village africain en Sierra Leone, le Manhattan totalement dévasté, un Paris écroulé sous les balles, un Londres détruit de toute part… On ira même en Somalie, à Berlin, dans les neiges de Russie, et carrément dans des catacombes situées sous la capitale française. Une aventure ultra périlleuse puisque l’action sera non-stop : fusillades monstrueuses, infiltrations risquées et gunfights véhiculés rythmeront une campagne très courte mais sublimement intense. Certaines séquences sont magnifiques et en mettent plein les yeux (mention spéciale à la fin du chapitre à Paris, vraiment). Globalement, les ennemis sont plutôt intelligents et n’hésiteront pas à vous plomber dès qu’ils vous auront en ligne de mire. Bien sûr, l’action est portée uniquement sur le shoot, mais le tout se laisse jouer facilement (l’effet grand public) et passe à la vitesse de l’éclair. Cependant, le scénario n’est pas convaincant et on jouera surtout à la campagne pour ses scènes d’actions holywoodiennes, et non pas pour son histoire prévisible et presque inintéressante. Dommage d’échouer là ou
Call of Duty : Black Ops s’était surpassé pour offrir quelque chose d’original et surprenant.
Youri’n the shit.
Aaah,
Call of Duty et son multijoueur, une véritable histoire d’amour. En réalité, il faut savoir que la majorité des joueurs qui achète les jeux de la licence est présente uniquement pour jouer en ligne. Navrant ? On n’ira pas jusque-là, mais il est vrai que louper l’aventure solo est un crime, notamment quand elle s’avère aussi explosive que dans
Modern Warfare 3. Comme
SledgeHammer (le studio en charge de cette partie du jeu) ne fait pas les choses à moitié, il a aussi décidé de rajouter ci et ça à son multijoueur. Tout d’abord, le mode online est toujours aussi plein : trouver une partie est un jeu d’enfant, et se faire défourailler dès la première partie l’est aussi. Hormis la quantité impressionnante de fous du pad, on notera surtout l’amélioration de skillstreaks, c'est-à-dire des bonus obtenus lorsque plusieurs éliminations d’ennemis sont effectuées à la suite. Le principal reste là (drone de reconnaissance, caisse de munition, frappe aériennes et d’autres), mais une nouveauté majeure s’invite puisqu’en début de partie, vous pourrez associer à votre personnage un « strike package » spécial. Par ce moyen, vous choisirez quelque peu les bonus obtenus lors des killstreaks : vous les adapterez en fait à votre style de jeu. Par exemple, avec le pack « Spécialiste », vous pourrez courir plus vite, recharger plus vite, mais aussi dire adieu à d’autres bonus comme les chiens ou attaques aériennes. « Assaut » est adapté aux Schwarzy en proposant des bonus bourrins comme des hélicos d’attaque, etc. Enfin, « Soutien » permet aux plus stratégiques d’entre vous d’obtenir des radars, des tourelles, et autres gadgets plus ou moins utiles. Le reste est plus classique à la série bien que toujours aussi bien fichu : des classes d’armes personnalisables de fond en combles, des tonnes d’armes à débloquer, seize maps variées et équilibrées, sans compter les modes de jeux allant du « deathmatch en équipe » à la « capture du drapeau », en passant par le très prisé des amateurs d’XP « Recherche & Desctruction ». Deux nouveaux modes sympathiques s’ajoutent également à une liste déjà conséquente pour notre plus grand plaisir.

Ouais, un ami dans ce monde de brute !
Enfin, le mode multijoueur ne s’arrête pas là puisqu’il est possible d’inviter ses potos pour se taper une partie en écran splitté (heureusement, vous me direz). Jouable jusqu’à quatre, inutile de vous dire que le fun se fait immédiatement sentir. Bien que le rendu graphique soit hideux, on prend toujours son pied à massacrer son copain sur les seize modes proposés, en plus de ceux personnalisables. D’un autre côté, la coopération fait enfin son grand retour ! Le mode Spec Ops de
MW2 revient en bonne et due forme avec seize (encore) nouvelles missions jouables en solo, en écran scindé ou en ligne. Des opérations variées, difficiles, mais très amusantes à jouer à deux font que ce mode est indéniablement un de ceux à ne pas louper. De plus, MW3 voit l’arrivée du mode « Survies », qui comme le mode « Missions » permet une coopération à deux joueurs et s’apparente au mode « Nazis zombies » de
Call of Duty : Black Ops : ici, les créatures putrides sont remplacées par des militaires tout à fait classiques, et comme le principe le veut, les vagues sont de plus en plus conséquentes. On peut, on doit, même, se réapprovisionner entre chaque manche en diverses catégories : munitions, armes, grenades, le tout achetable grâce aux points gagnés durant la partie. Ce type de jeu est particulièrement addictif, et plus particulièrement pour les accros du scoring qui tenteront encore et toujours de pousser la barre plus haut… au gré de leur vie sociale.