Le sergent James Heller, fraîchement rentré d'Irak, a un peu la haine puisque qu'il vient de perdre femme et enfant. Le responsable selon lui ? Alex Mercer, héros, ou plutôt anti-héros, du précédent épisode de Prototype. Alors que simple humain, Heller essaie de lui faire la peau, Mercer le contamine du virus Mercer (nouveau nom du virus Zeus) afin de lui faire réaliser que la disparition de sa famille n'est pas de son fait mais de Blackwatch, qui manipule et sacrifie la population sous couvert de la protéger. Mais Mercer est-il aussi blanc qu'il le laisse paraître ? C'est sur cette trame scénaristique que débute votre histoire dans Prototype 2. Certes, celle-ci n'est pas vraiment fouillée mais représente un assez bon prétexte pour se la coller sévèrement dans un monde ouvert. New-York est aujourd'hui divisé en 3 zones bien distinctes. La zone verte est plutôt clean et abrite des survivants non-contaminés par le virus. La zone jaune est déjà un petit peu plus défoncée, c'est la limite de progression du virus dans la ville, et Blackwatch y a installé ses quartiers. La zone rouge est quant à elle carrément en quarantaine, gangrénée par le virus jusqu'à la moelle et sérieusement foutue. C'est donc à travers les zones vertes, jaunes et rouges (Jah Rastafari) qu'il vous faudra démêler le vrai du faux et essayer stopper la propagation du virus.
Le rêve de Darwin
La première très bonne surprise par rapport au premier opus, c'est son évolution graphique.
Prototype 2 est infiniment plus fin et infiniment plus sympathique à regarder que son prédécesseur. Mais les bonnes surprises concernent principalement le gameplay, plus réfléchi et plus abouti, sans pour autant chambouler les bases. Heller peut maintenant effectuer des protections dès qu'il en acquiert le pouvoir et même renvoyer les roquettes aux ennemis. Du reste, pendant les combats, il peut effectuer des esquives en sautant dans le dos de son adversaire, rendant les affrontements un peu plus intéressants. Des griffes, des tentacules, boucliers et autres marteaux seront à votre disposition pour faire le ménage par le vide autour de vous. Les nouvelles capacités d'Heller sont vraiment intéressantes et originales à terme. Les tentacules attirent un petit peu tout autour de votre cible pour lui faire exploser dessus par exemple. Et puis il y a l'inénarrable bio-bombe, consistant à charger un infecté d'explosifs pour le jeter sur une cible. Mais ces pouvoirs, il tient à vous de les faire évoluer au maximum. James Heller, dans le plus traditionnel Darwinisme pour les nuls, évolue, à la différence prêt que contrairement aux autres espèces, il n'a pas besoin de plusieurs générations pour acquérir de nouvelles capacités. Et ces évolutions, sachez-le, sont parfaitement chronophages. De très très nombreuses actions permettent d'évoluer, tant et si bien que l'on passe son temps à les remplir pour voir ce qu'il se passera pour Heller. Par exemple, les griffes du départ deviennent disproportionnées, des piques poussent sur son bouclier afin d'infliger plus de dégâts lorsqu'il se protège à proximité d'ennemis, etc.
Mangez la grosse pomme
Et c'est bien sûr sans compter les points d'expérience que le héros accumule lors des missions, mais aussi lorsqu'il trouve un adn à son goût. Il faut savoir que dans Prototype 2, tout comme dans le premier épisode, il vous est possible "d'assimiler" des pnj pour en tirer parti. Cette capacité a plusieurs utilités vraiment intéressantes. La première est de simplement regagner un peu de santé en absorbant le quidam qui n'aurait jamais dû passer par là. La seconde est d'adopter la forme, mais aussi les souvenirs de votre victime. Vous pourrez ainsi passer les check-points comme les portes réservées aux membres de BlackWatch, échapper aux recherches en changeant de tronche au détour d'une ruelle discrète, mais aussi acquérir la mémoire de vos victimes, et donc leurs secrets (faisant ainsi avancer l'histoire). Il vous est d'ailleurs souvent demandé de prendre possession des personnages importants sans être reperé par les autres. Il vous faudra alors absorber un par un chaque pnj ayant votre cible dans sa ligne de mire afin de s'en emparer plus facilement. Mais l'assimilation ne s'arrête pas là, puisque certaines créatures possèdent un adn particulier. Un soldat pourrait vous faire gagner des compétences en maniement des armes par exemple, un mini-boss pourrait vous offrir de meilleures performances avec vos super-pouvoirs, et de vraies grosses créatures vous offriront même de nouvelles capacités. Au delà de ces cadeaux immédiats, vous gagnerez aussi de l'expérience pour faire évoluer Heller. Il peut améliorer ses capacités surnaturelles en s'offrant de nouveaux attributs qui changent souvent vraiment la donne. Là où beaucoup de jeux offrent des évolutions un petit peu chiches, dont les résultats ne sont pas évidents directement à l'écran, Prototype 2 propose de vrais gros bonus à chaque niveau. Par exemple, tiens que donnerait mon personnage avec une augmentation de 100% en saut ? On ne saurait que trop vous conseiller d'améliorer directement les déplacements de Heller, quitte à y mettre vos 4 premiers niveaux. Vous nous remercierez. Les missions sont certes un peu redondantes, mais proposent mine de rien quelques très bonnes idées qu'il convient de citer.
JE... SUIS... MIGNON MIGNON MIGNON MIGNON MIGNON
Si le côté infiltration est somme toute un peu sommaire dans son gameplay (suis-je reperé quand je mange quelqu'un? Est-ce que le radar me voit ?), il est tout de même assez agréable d'avoir le choix sur la façon de réaliser une mission. Il vous est aussi parfois demandé d'assimiler une personne en particulier dont vous ne connaissez pas l'emplacement. Vous ferez alors appel à votre "sonar". Vous envoyez des ondes en circulaire autour de vous et votre cible répond de la même manière. Il vous reste donc à trouver le centre du cercle depuis lequel il émet. Toutes ces petites missions et les promesses d'évolution qu'elles représentent réussissent au final presque à voler la vedette au scénario, pas spécialement révolutionnaire il faut bien l'avouer. Mais au final, ce n'est pas vraiment pour son histoire que l'on jouera à
Prototype 2 mais pour le gigantesque défouloir qu'il procure. New-York est votre terrain de jeu, il y a des tas d'ennemis et autant de moyens rigolos de les éliminer. Certes, il n'est pas exempt de défauts et on regrettera parfois la redondance rapide des types de missions ou encore la visée parfois vraiment aléatoire, mais Prototype 2 est vraiment très bon. Arracher les canons des tanks pour les réutiliser, jeter les véhicules dans la tronche des hélicoptères, découper, écraser, avaler, assimiler, écarteler, projeter dans les airs, exploser,... C'est autant de moyens de satisfaire l'appétit malsain du psychopathe qui sommeille en vous. On a beau dire, la violence dans les jeux-vidéo c'est pas bien, ça crée les guerres dans le monde (d'ailleurs comme tout le monde le sait la violence est née dans les années 70 avec l'apparition de Pong), mais c'est très rigolo.