Bayonetta, laisse-moi te mettre des d...
Bon, par où commencer, du coup ? Pourquoi tant d’engouement au moment d’essayer ce jeu ? Tout simplement parce qu’il est développé par
Platinum Games, l’un des seuls studios qui, à mon sens, réalise un quasi sans faute au niveau de ses créations. On ne peut que citer
Bayonetta, chef d’oeuvre incontestable du beat’em all, mais aussi
Vanquish, TPS très sympathique et ultra nerveux, ou encore
MadWorld, très belle expérience visuelle et ludique parue sur Wii. Trois aventures résolument solo, bien différentes de celle qui nous est proposée aujourd’hui. Car
Anarchy Reigns pourrait être considéré comme un beat’em all multijoueurs, une sorte d’arène de combat où tous les coups sont permis pour venir à bout de ses adversaires et accomplir ses objectifs.
Sans tarder, on commence par le didacticiel afin de dompter rapidement les commandes. Premier constat : alors que le titre semble avoir été pensé pour un plaisir de jeu immédiat, les commandes sont malgré tout assez nombreuses et pas toujours très, très évidentes à combiner. Un décallage existe donc entre la volonté affichée des développeurs de simplifier le gameplay et une exécution légèrement laborieuse. Mais passons, il s’agit d’un détail et on aurait réellement tort de s’arrêter là-dessus. Y a en effet plein d’autres trucs dégueulasses sur lesquels on va avoir tout le temps de s’acharner.
A commencer par ce pénible mode solo. Sérieusement, vous pensiez à quoi ? Les scénaristes, game designers et à peu près tous les types des précédents jeux se sont tués à la tâche et vous avez décidé de recruter les plus grands branlos du coin pour créer votre jeu ? Parce que c’est quand même foutrement mauvais. On peut pardonner le scénario en papier-mâché qui met en avant Jack de
MadWorld et Leo, un type d’une organisation à la recherche d’un grand méchant pas beau. Après tout, on sait bien que le scénar’ n’est là que pour justifier d’une quelconque manière les affrontements tonitruants qui vont défiler derrière. Mais malheureusement, le mode solo dans son ensemble est à revoir. Les différentes missions proposées sont ultra basiques et ne proposent un challenge que pour les amateurs de scoring. Les combats sont ultra répétitifs - du fait, en partie, du manque de diversité des coups des héros - et les ennemis sont aussi intelligents qu’un appareil à raclette en soldes.
Partouze de pixels pas beaux
Passés du côté du multi, nous avons été presque aussi déçus. Pourtant là, tout commençait bien : le casting est impressionnant avec pas moins de 16 personnages différents, dont la plantureuse - j’aurais pu mettre “bonne” aussi -
Bayonetta qui ne m’est décidemment jamais sorti de la tête. Des styles a priori différents, avec des gros lourdeaux équipés jusqu’aux dents et des donzelles a priori souples et agiles. Et bien non, en fait. Tous les personnages se jouent strictement de la même manière - à savoir mollement - même si les coups diffèrent entre eux. C’est une réelle honte, surtout quand on connaît la nervosité des précédents titres de la firme. Comme si cela ne suffisait pas, signalons qu'il faut impérativement boucler le solo pour pouvoir profiter de la totalité des personnages en multi. Horrible. La dizaine de modes de jeu proposée ne vient pas relever le niveau, malheureusement, et ce même si quelques idées sympas comme tout se planquent ici et là. Les affrontements jusqu’à 16 joueurs sont malheureusement bien trop brouillons et on finit très souvent au sol en train d’avaler sa langue, faute de mieux.

Techniquement, c’est pas franchement folichon non plus. Alors qu’on nous promettait quelque chose d’assez chiadé, c’est finalement à un titre triste et franchement laid auquel on a droit. Constat identique pour les animations à faire pâlir
Earth Defense Force 2017 et les bâtons dans le cul de ses soldats. Heureusement, la bande-son relève quelque peu le niveau. Si les doublages français sont énormes de par leur ridicule, les musiques collent admirablement bien à l’ambiance et nous permettent de nous en foutre plein les oreilles pendant qu’on joue, si on tient le coup.