Test : Battlefield 3 - Xbox 360

Battlefield 3 - Xbox 360
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Annoncé comme l’un des gros hits de cette fin d’année, BF3 débarque enfin et se dresse en tueur de Call Of Duty. Le nouveau virage amorcé par la série depuis Bad Company mérite-t-il notre intérêt ? Quelques éléments de réponses ci-dessous.
A l’origine, Battlefield est une série résolument orientée multijoueur sur internet, ce qui a fait son succès et révolutionné le FPS en ligne. Alors qu’il vivait tranquillement sur son trône, un concurrent plus ou moins attendu, Call of Duty débarque avec Modern Warfare et un multi au poil, accompagnant le solo très spectaculaire et devient l’un des jeux les plus joués en ligne, toujours derrière l’éternel Counter-Strike. Electronic Arts et DICE préparent la contre-attaque avec un vrai solo pour leur saga, et lui dessinent un visage très « Call of ». Après un Bad Company 2 très bien accueilli par la critique, voici Battlefield 3, une révolution, le nouveau Messie, en tout cas sur le papier.

Que c’est beau !

Dévoilé timidement en 2009 par Electronic Arts, Battlefield 3 a changé de dimension lors du dernier E3 avec les vidéos balancées par DICE et la qualité graphique époustouflante. Tout le monde a visionné cette promenade en char dans un désert incroyablement réaliste, ou vu les séquences de gunfight dans les rues de Paris. Si les screenshots paraissaient retouchés tellement c’était beau, les vidéos de gameplay prouvaient que la barre était placée très haut avec le moteur Frosbite 2, qui met les consoles de salons à la rue. Sur ce point, DICE a annoncé avoir développé le jeu d’abord sur PC pour rester fidèle au support de départ de la série Battlefield, et a ensuite passé le tout à la moulinette pour que ça tourne sur consoles. Mais récemment, le studio de développement a reconnu que le support principal de création du jeu a changé et que les consoles ont été davantage privilégiées. Cela se ressent en jeu, mais nous le verrons plus tard.

Dès le début de la campagne solo, ou même en multijoueur, la technique et les graphismes étonnent, si bien que nos bonnes vieilles habitudes de jeu en prennent un coup par moment. On aimait se cacher derrière le moindre obstacle le temps de recharger son arme mais il faut désormais prendre en compte que votre cachette n’est peut-être pas si solide que ça. Les sacs de sables explosent, les tables sont trouées, les cloisons ressemblent à du gruyère, mieux vaut ne pas trop camper. Les ennemis vous lanceront des grenades que vous ne pouvez pas relancer comme chez la concurrence, courir est la solution pour survivre. Pour le côté graphique, on est sous le charme constamment, pas de textures baveuses ou peu, certains tableaux sont splendides. Vous avez dû voir ces fameuses captures d’écran d’un porte-avion sous la pluie ? En mouvement, c’est réellement superbe. Les effets de lumière, les explosions, tout est léché, parfaitement optimisé et d’une fluidité parfaite.
Vos coéquipiers sont criants de vérité, leurs animations et les vôtres ajoutent à l’immersion globale du soft. Lorsque vous rampez, vous rampez vraiment, vous pouvez voir vos jambes, chose rare dans un FPS. Vous vous relevez en courant, sautez un obstacle, glissez sur le sol pour vous cacher, le tout dans un style réaliste.

Que c’est court !

Je vous le rappelais plus haut, Battlefield est à l’origine orienté multijoueur, et on s’en rend très vite compte, en moins de six heures même, le temps de la campagne solo. Difficile de faire plus long tant l’action est omniprésente et le rythme frénétique. Peu de répit, c’est un peu un gros film d’action qui divertit mais qu’on oublie ensuite. Le scénario très américain met en conflit des américains, des russes et des terroristes d’Iran, pour changer. Vous voyagerez peu, car hormis l’Iran qui prend une grosse place dans la campagne, vous pourrez admirer les rues de Paris ou le célèbre quartier de Times Square à New-York, mais pas trop non plus. Le dénouement plus ou moins attendu risque de vous laisser de marbre et les différents protagonistes, certes modélisés à la perfection manquent de charisme. Pour être clair, ce ne sont pas Ghost ou Soap de Modern Warfare. Heureusement le multi est là et nous fait oublier le solo tristounet. Beaucoup de cartes, jouables jusqu’à 64 joueurs sur PC et 24 sur consoles, assez nerveux dans l’ensemble, on y passe beaucoup de temps, et du bon temps. En infanterie, en tank ou les deux, un vrai bonheur, DICE a repris des éléments de BF 2142 très intelligemment, là est le vrai intérêt de BF3. Imaginez-vous en parachute et tout explose sous vos yeux, d’autres soldats se tirent dessus de partout, c’est génial.

Que c’est chiant !

Pour résumer, BF3 est beau et court. L’immersion est quasi parfaite mais des petits détails empêchent d’être pleinement séduit. Les QTE (Quick Time Event pour les mauvais) sont assez fréquents et cassent le rythme du jeu. Dans ces moments scriptés jusqu’à la moelle, vous ne pourrez qu’appuyer sur certaines touches à certains moments, tout ça pour tuer un rat, ouvrir une porte ou lors d’un combat au corps à corps scripté, évidemment. L’Intelligence Artificielle des ennemis laisse clairement à désirer, car s’ils visent très bien, vous tuant parfois alors que vous êtes bien caché, il n’est pas bien difficile de s’en débarrasser. Ils suivent des waypoints assez basiques, si bien que lorsque vous affrontez plusieurs vagues d’ennemis, ils iront se réfugier derrière les mêmes obstacles que leurs précédents collègues que vous venez de tuer. Vous avez repéré l’ennemi sur le toit mais il ne veut pas mourir ? Normal, vous n’avez peut-être pas déclenché le script qui permet à votre coéquipier d’hurler « Un sniper sur le toit ! Butez-le ! ». Bon, pour pardonner tout ça, on a droit à un arsenal complet, le pistolet sert très peu, les armes sont efficaces et leurs sons bien rendus. La bande-son générale d’ailleurs, que ce soit la musique ou l’ambiance est un petit chef d’œuvre de réalisme à elle seule. En tank, à pied ou en avion, on est dedans, c’est moi qui vous le dit ! Justement, en parlant d’avion, je vous parlais précédemment de la scène magnifique sur le porte-avion. Ne rêvez pas trop, vous ne serez que spectateur ou presque. Impossible de piloter l’avion, vous vous contenterez de mitrailler ou de verrouiller des cibles ennemies pour balancer un missile ou permettre de lancer un bombardement sur une zone précise. Dommage.

Autre point sur lequel on croit DICE, c'est quand ils nous avouent avoir développé le jeu en priorité sur consoles, à cause de toutes les indications à l’écran. Campo, votre pote, vous dit « suivez-moi, Black ! » (c’est votre nom) et une icône « SUIVRE » apparaît au-dessus de sa tête. Pareil pour tout ce qui se ramasse, en surbrillance, ou même la touche pour ouvrir une porte. On sait depuis le début du jeu que la touche E ouvre les portes (sur PC, hein), mais à chaque porte à ouvrir, on vous demande d’appuyer sur E. Ce défaut est récurrent et symptomatique d’un jeu pour consoleux et se transmet au PC depuis quelques années. Sauf que ça commence à bien faire, pour le peu de touches qu’il y a à retenir, on sait se débrouiller, mais bon. Ne parlons pas non plus des chargements de niveaux interminables, quelle que soit votre config. On comprend qu’il y a un moteur à charger ainsi qu’une tonne de scripts, mais les niveaux sont bien plus courts que dans n’importe quel Call of Duty. On joue donc un petit quart d’heure, ensuite un chargement de deux minutes, une vingtaine de minutes de jeu, un autre chargement… Ca use.
Vous l’avez compris, Battlefield 3 a le cul entre deux chaises. Une fesse est sur la chaise du multijoueur, confortable et jolie, l’autre est la chaise du solo, très belle, mais qui ne tiendra pas longtemps. EA offre une belle vitrine pour son moteur Frosbite 2 via la campagne solo, qui ne concurrencera pas Call of Duty, le savoir-faire n’est pas le même, mais son multi aux petits oignons, on s'en délecte avec la plus grande gourmandise. Un Battlefield restera un Battlefield.
03 novembre 2011 à 11h21

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Points positifs

  • Graphiquement splendide
  • Techniquement parfait
  • Une bande-son irréprochable
  • Multijoueur génial

Points négatifs

  • Solo quasi inutile et court
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