Il est vrai que mon parcours fut impressionnant, en terme de simulation/arcade de jeux de foot PC/consoles. Début en 1996 avec FIFA 97, puis les cultes FIFA 98 et En Route pour la coupe du monde. Et puis, un soir d’été 2001, j’arrête ces jeux à la con. Finalement, c’est débile, de pouvoir tirer de 50 metres dans le but et être assuré de le mettre. Un beau jour, on m’ a présenté PES 4. Enchanté. Forcément, on m’y a amené avec le meilleur de la série, alors je ne pouvais qu’accrocher. Depuis, je tente de me convaincre que je suis du côté des bons, des vrais, de la vraie simulation de ouf.
AUF DEU BOHL, non c'est pas allemand
Les animations, déjà, sont plus fluides. Les joueurs font des vraies passes, on sent la lourdeur des jambes en fin de match et surtout, on ressent une IA qui a en effet été améliorée à plusieurs endroits. Mais pas sur les goals, comme prévu. Ces idiots de gardiens continuent à faire des bourdes monumentales, de temps en temps. Heureusement, les défenseurs sont désormais un peu plus besogneux. Même s’il est plus facile de déborder avec un ailier, il est aussi moins facile de faire des choses simples (‘comprenez ?). Les joueurs ne tombent pas comme des cons quand un défenseur met le pied. Ils profitent de l'avantage, restent bien appuyés sur les jambes et tentent de continuer l'action. Et inversement, l’arbitre n’interrompt pas brutalement le jeu avec un carton jaune à l’appui, dès qu’un mec effleure un autre joueur. Les chocs entre joueurs sont encore mieux rendus qu'avant, avec tirages de maillots, levage de bras pour dire "non non j'ai rien fait" et autres fantaisies bien connues des terrains. Le gameplay a été revu, ça ce voit. En plus, Konami a eu la bonne idée de virer son système ridicule et horrible de pénalty pour remettre celui d'avant, celui que tous les jeux ont, celui qui est logique : une jauge de puissance et un stick pour orienter la balle. Me demandez pas celui qui était en place en dernier, c'est un truc incompréhensible.Par contre, au niveau de la réalisation, le fan peut être déçu. Les graphismes sont quasi similaires, quelques petits bugs de texture ou de collisions sont toujours présents, mais quel jeu peut réellement se vanter d’être parfait, de nos jours ? Ouais, plein, ok. Les joueurs sont toujours aussi bien rendus mais nombreux sont ceux qui sont moins bien modélisés. Comment Rooney, qui était tellement bien foutu dans l’opus précédent, peut-il être moins bien fait ? C’est une face, pourtant, non ? L’emballage n’est pas non plus si aguichant. Les vidéos diffusées dans le fond du menu d’accueil semblent hyper modélisés, indigne de la HD. En jeu, ça ressemble moins à un jeu DS, mais ça reste encore assez peu glorieux. Encore une fois, on a presque l’impression qu’il y a eu une perte de qualité entre les deux épisodes.
Toi aussi deviens un boss et fais-toi chier...
Malgré toutes ces critiques, on peut argumenter en faveur de PES 2012 pour ses nouveautés. Outre l’off the ball et les nouvelles défenses (dont un petit truc qui se retrouve chez son concurrent cette année : l’intérêt d’appuyer sur le bouton de défense au bon moment pour être sûr de piquer le ballon proprement à l’assaillant), on peut parler du mode « Football Life ». A l’image de celui de l’édition 2011, ce mode permet de jouer en « Become a Legend », sorte de carrière de joueur. Sauf que maintenant, on est obligé de commencer dans un club néerlandais, et non de choisir l’un des clubs les plus pourris dans toutes les ligues confondues. On peut également jouer la Ligue des Masters, désormais traditionnelle, grosse carrière d’un manager/joueur. Mais rajoutons également deux nouveautés annoncées comme ambitieuses mais finalement décevantes. Des modes qui permettent d’être un manager complet de club, ou carrément un boss. Ces deux modes sont en fait des sortes d’extension de la Master League, qui permettent en sus de gérer les dépenses, les financements, de faire pression sur son entraîneur pour diverses choses (quand on est un boss) etc. Finalement, l’intérêt est assez limité. Konami s’est d’ailleurs amusé à coller des dizaines de cut scènes aussi inutiles qu’inintéressantes dans tous ses modes de carrières. On voit notre jeune joueur signer dans son nouveau club et se présenter aux médias, on voit le boss discuter avec sa secrétaire puis ses actionnaires, le coach nous choppe dans le vestiaire pour nous dire qu’on est un bogoss. C’est chiant.Une gloire aux détails
En match, c’est pareil, Konami s’est concentré sur l’amélioration de petits détails. Désormais, on voit les médias prendre des photos, les caméraman venir devant les Bleus pendant la Marseillaise, des petits trucs qui ne servent à rien sauf à donner encore plus une impression de réalisme. J’adore, personnellement, quand c’est un « plus » sur une réalisation bien finie. Mais lorsque cela a été favorisé au profit de bonnes idées pas développées, ça me rend malade. Les détails, c’est le nouveau crédo de PES. En réalité, si vous voulez savoir à quoi ressemble PES 2012, relisez mon test de la version 2011 et imaginez qu’on rajoute plein de petits détails sympas, alors que dans le même temps, plein de petits détails font que le jeu reste loin d’être parfait.Remarquez que je n'ai rien dit sur l'univers sonore. C'est toujours pareil: des musiques originales et très intéressantes, electropop et rock, de Two Doors Cinema Club à Phoenix et j'en passe. Toujours aussi bon et puis paf, comme chaque année, on nous ressert le duo de la mort, Margotton et Dugarry, pour des commentaires inintéressants, pas dans le tempo, et qu'on coupera très rapidement tellement c'est enervant. Idem pour le mode online, toujours pas exempt de gros défauts, mais notons la nouveauté intéressante: le 2v2 en mode compétition (là où on gagne des points donc).
Attention, après avoir lu ce test, vous pouvez penser que je crache sur PES et que je favorise peut-être son concurrent. Je ne pense pas qu'il faille faire un choix entre les deux, déjà. Prenez celui que vous voulez, les deux c'est encore mieux, histoire de vous faire une propre opinion. Néanmoins, pour ceux qui ont goûté PES 2011, la version PES 2012 laisse un goût très bizarre en bouche. Quelques petites idées mal développées, quelques idées sympa, des détails qui donnent des avantages ou des inconvéniants. C'est pas bâclé mais presque... Heureusement, le jeu conserve son aura de bon jeu de simulation, fidèle, agréable, et avec un gameplay très sympa.
Points positifs
- Nouvelle façon de jouer
- L'IA enfin intelligente, ou presque
- Off the ball
- Les modes de jeux variés et complets...
Points négatifs
- ... sauf ceux qui sont là pour faire beau.
- Plein de petits détails frustrants
- Le graphisme général n'a pas été revu, peut-être même au contraire
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