Test : Halo Combat Evolved Anniversary - Xbox 360

Halo Combat Evolved Anniversary - Xbox 360
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Dix années déjà que la licence Halo s'est implantée au rang de must-have pour les aficionados des FPS sur console de salon. Chaque sortie s'accompagne d'un véritable carton au niveau des ventes et le jeu a quasiment atteint le statut de phénomène de société chez nos amis anglo-saxons. On se souvient de guides de jeu atteignant des records de vente phénoménaux aux Etats-Unis, par exemple. Une véritable communauté s'est constituée au fil des ans, aussi nombreuse que passionnée. Halo Waypoint, point culminant de cette communauté, regroupe aussi bien informations croustillantes que vidéos in-game ahurissantes. Reconnue même en Asie et plus particulièrement au Japon (pays au protectionnisme vidéoludique pourtant immense), la licence rassemblera des hordes de fans en multijoueur. Tout a commencé il y a dix ans. Pour célébrer cet anniversaire, Microsoft propose une sortie de taille ce 15 novembre 2011 : le remake du premier jeu de la série, sobrement intitulé Halo Combat Evolved Anniversary.
L'épisode par lequel tout a commencé est souvent considéré comme le tout meilleur de la saga. Les critiques ne s'étaient pas trompés à l'époque et avaient attribué au soft des notes dithyrambiques, considérant le mode multijoueur comme le must absolu, et ce à raison. On peut légitimement se demander si gameplay et level design n'ont pas vieilli quelques dix années plus tard. Au fil des épisodes, le gameplay des Halo s'est étoffé (deux armes en main, nouvel armement, nouveaux véhicules, carte dans Halo O.D.S.T., et enfin jet packs et autres upgrades dans Halo Reach). Le joueur de 2011 ne se sentirait-il pas lésé de toutes ces améliorations en jouant à cette édition anniversaire ? Le level design labyrinthique du premier opus, dénué de carte (seul un radar permettait de situer les ennemis par rapport à Master Chief) avait laissé quelques mauvais souvenirs d'errances au sein de vaisseaux covenants ou encore en terrains plus ouverts sur le fameux Halo. Autant d'appréhensions qui étreignent le joueur lors de sa première partie de Halo Combat Evolved Anniversary.

La guerre, c'est moche

Depuis la préquelle Halo Reach, on sait comment l'armée covenant s'est attaqué aux forces terrestres et a infligé une lourde défaite à celles-ci. Seul espoir d'un vaisseau Pillar of Autumn assiégé par les forces extra-terrestres, le nec-plus-ultra en matière de super soldat, le dénommé Master Chief, génétiquement modifié et sur-entrainé en camp spécial (comme toutes les forces d'élite terrestres) depuis sa plus tendre enfance entre en lice, revêtu de son armure Spartan aux capacités défensives hors-normes. Au fil des missions, des éléments scénaristiques sont révélés sur le Halo, sorte d'anneau gigantesque perdu dans l'espace, doté d'une atmosphère et d'un équilibre biologique et géologique, cible de l'armée covenant. Celle-ci considère l'anneau comme une arme de destruction massive au caractère religieux. Car la mythologie de la série met en scène des éléments aussi bien théologiques que philosophiques, à travers cette guerre sans merci que livrent les Covenants aux forces terrestres. Comme à l'époque, le scénario de Halo tient la route, mais comme à l'époque, les dialogues sont souvent mal mis en scène dans des cinématiques rapidement expédiées. Ce qui était acceptable sur le plan scénaristique il y a dix ans ne l'est plus aujourd'hui, malheureusement.

Halo Halo Monsieur l'ordinateur !

Car Halo Combat Evolved Anniversary est l'exacte réplique du premier opus. A tel point que d'une simple pression sur la touche Back, il est possible de passer au jeu original, et ce à n'importe quel moment de la partie. Il est ainsi possible d'admirer la progression graphique réalisée en dix ans et deux générations de consoles Microsoft. Mais cette progression a des limites, et l'on se surprend à observer un clipping de textures par trop présent, ainsi qu'une réalisation en-deçà de la dernière production Bungie pour la firme de Redmond. Cette régression graphique par rapport au dernier opus en date marquera plus d'une rétine et fera quelque peu pester contre le nouveau studio responsable de la série (343 Industries). Le soft reste pourtant agréable à l'oeil, bien sûr, mais est bien loin des productions actuelles en matière de FPS. Dommage. Le soft reste par contre magnifiquement fluide. Fluidité qui est la marque de fabrique de la production, et qui permet d'assurer des scènes d'action d'anthologie, ainsi que des batailles d'assez grande échelle absolument épiques. Master Chief est plus agréable à contrôler que jamais et le gameplay de Halo est toujours d'aussi excellente facture. Facile à dompter, et difficile à maîtriser, pourrait-on dire, tant les situations rencontrées nécessitent différentes approches tant stratégiques que relatives aux réflexes et à la dextérité du joueur.

Une bien belle archi-texture

L'architecture des niveaux est elle beaucoup plus critiquable, tant les aller-retours sont fréquents au sein d'une même mission. De plus, comme il y a dix ans, le jeu ne comporte pas de carte en cours de partie et l'on se perd très fréquemment au cours d'une mission, et ce en intérieur aussi bien qu'en extérieur. Il faudra donc se contenter du radar permettant de localiser les ennemis pour se déplacer, et il arrive fréquemment que l'on cherche les ennemis sur le radar pour savoir dans quelle direction se rendre. L'implémentation d'une carte par les équipes responsables de l'épisode Halo O.D.S.T. était pourtant une avancée notable dans la saga mais l'idée n'aura pas été conservée dans Halo Reach. Les véhicules sont de la partie, comme au bon vieux temps, et on se plait à piloter le Warthog sur le champ de bataille, par exemple, dans des moments aussi épiques que trépidants. Halo fut également un pas en avant dans le domaine de l'IA. Les ennemis sont réactifs à souhait (en fonction de leur « grade » bien sûr) et offrent des moments tactiques intenses, surtout en modes Héroïque et Légendaire. Les Hunters sont toujours aussi difficiles à vaincre et le challenge offre des frissons de plaisir, lorsqu'on ne possède plus qu'un minimum de santé et que seule l'armure encaisse les chocs.

La musique adoucit les moeurs covenantes

Les environnements musicaux sont une des très grandes forces du titre. Les musiques de Martin O'Donnel et Michaël Salvatori sublimées par un remastering du meilleur goût collent parfaitement aux situations mais sont si réussies qu'on finit par les trouver trop rares. Des instruments à corde magnifiques aux envolées lyriques, en passant par les percussions aux accents parfois militaires, on est absolument conquis... Seul bémol à la bande-son, la voix de Master Chief a changé en VF, et est moins virile que celle à laquelle on s'était habitué. Les choix de courts dialogues lancés par les Covenants lors des phases de combat sont absolument hilarants et sont la marque de fabrique du soft. Même si l'on s'y était grandement habitué en dix ans, les « hérétiques » et autres « tu vas mourir » rappellent de grands moments de fou-rires. Le multijoueur, enfin, force de frappe de la licence, ne sera agrémenté que de quelques maps supplémentaires et nécessitera une version de Reach pour y participer. Il est bien évidemment indescriptible tant il est réussi (se référer à notre test de Halo Reach). Se concentrant principalement sur le mode Campagne et ses missions épiques, la galette propose ainsi de très bonnes et longues heures de jeu. Car les missions sont longues et la durée de vie du titre ne s'en trouve bien évidemment qu'accrue. Leur rejouabilité en mode coopération ou à travers l'usage des Crânes et leur recherche (il faut également collecter les terminaux, qui proposent de nouveaux éléments de scénario) joue également en la faveur du soft, qui offre une durée de vie exemplaire et peut se targuer de montrer l'exemple à bien des FPS aujourd'hui.
Remake en tout point fidèle à l'original, Halo Combat Evolved Anniversary est un hommage rendu à un titre en son temps immense. Immersive, agréable à prendre en mains et offrant des moments aussi épiques que variés, la campagne est un must de l'Histoire du jeu vidéo. Seul problème, inhérent à tout remake, le soft transpose avec lui un lot de défauts assez datés, comme une mise en scène et des dialogues parfois d'un creux abyssaux. Sa réalisation est réussie, sans pour autant transcender, et l'on regrettera quelques soucis techniques ainsi qu'un enrobage global bien en-deçà de la dernière production Bungie. Les néophytes n'ayant jamais connu l'expérience unique offerte par le premier Halo ne pourront être qu'aux anges...
16 novembre 2011 à 10h24

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Points positifs

  • Une campagne toujours aussi épique
  • Le frisson du gameplay
  • Musiques remasterisées magistrales
  • Grande durée de vie
  • Prix alléchant
  • IA magique en Héroïque et Légendaire

Points négatifs

  • Dialogues et mise en scène datés
  • Soucis techniques : clipping, loading
  • Pas de carte en mode campagne
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