Replaçons le contexte. Rayman et son pote Globox faisaient la sieste, tranquillement, au calme t'as vu, jusqu'à ce que tout dérape. André, un lum's noir plus intelligent que ses congénères ailés, transforme tous les lum's en noirs, qui deviennent alors à sa botte. Et évidemment, André ne souhaite pas se présenter aux élections présidentielles mais bel et bien tout bousiller sur son passage afin de prendre le contrôle de l'énergie du monde. C'est alors dans une panique totale que Murphy, une "grenouille" complètement chtarbée, réveillent nos deux héros pour prendre la fuite et, accessoirement, sauver l'univers. Une tâche à laquelle les compères vont, une fois de plus, s'atteler.
"T'as allumé la lumière Rayman ! C'est bôôôÔÔÔ !"
Ainsi, pour la deuxième fois dans l'histoire du jeu vidéo, on prend le contrôle de Rayman dans un univers entièrement en 3D : sous des allures d'aventure/plateforme, le jeu délivre bien entendu des combats récurrents contre les hoodlums, ces ennemis qui prennent l'apparence d’épouvantails mais qui ne sont qu'en fait qu'un revêtement pour les lum's noirs. La baston s'avère classique : on verrouille un ennemi automatiquement - pas toujours pratique, loin de là - et on frappe, soit en chargeant ses coups, soit en effectuant des crochets, soit les deux. On peut aussi aller au corps à corps, mais la technique n'est franchement pas intéressante.
Le bestiaire n'est pas énormément varié mais tout à fait satisfaisant. Chaque type de hoodlums a ses spécificités d'attaque et ses failles : on est assez souvent amené à se battre contre des boss, assez drôles mais dont les mécaniques ont bien vieilli. La plateforme elle, consiste en des sauts, des parcours en contre-la-montre, des phases de grimpettes souvent basées sur le timing. Le tout, plateforme comme combats sont rythmés grâce aux différents pouvoirs momentanés que Rayman peut se procurer sur le terrain : des chaînes qui lui permettront de se balancer (et aussi à électrifier ses ennemis, tant qu'à faire), un casque hélicoptère qui l'emmène dans les airs, un missile commandé à distance... Si l'on sent bien le poids des années, et on maudit surtout cette saleté de caméra qui fausse bien trop souvent la perspective, on ne se fait jamais suer. D'une part parce que les environnements sont variés et enchanteurs, mais aussi parce que la trame scénaristique, basique, comporte bien des touches d'humour moins enfantines qu'on ne le pense. Dommage que Murphy ne soit pas plus présent (juste pendant l'introduction), mais le reste du jeu est truffé de phrases fendardes en tout genre, qui font mouche notamment grâce à un doublage toujours aussi bon.
"J'ai oublié d'mettre le frein à maiiin" Un ptizêtre qui se barre en courant après avoir été délivré par Rayman
Vous l'aurez compris, si le jeu accuse des défauts de caméra assez vieillots et un gameplay de combat pas toujours folichons, l'aventure que nous propose
Ubisoft (qui n'est cette fois pas développée par l'équipe de Michel Ancel !), on prend quand même son pied et les souvenirs d'antan sont ravivés. Le jeu reste le même donc, du moins dans son contenu. Mais pour l'apparence, qu'en est-il ? Pour faire simple, cette version HD ne fait pas vraiment dans la dentelle et applique bien le strict minimum, à savoir un lissage HD et... c'est tout. Les textures n'ont pas vraiment été retravaillées - on retient surtout la flotte, immonde, qui ressemble bizarrement à du pétrole - et les dix ans qui nous séparent de la sortie du jeu se font sentir. Heureusement, la direction artistique est toujours plaisante, et accompagnée d'une bande-son du tonnerre, mais les développeurs se sont quand même un peu touchés. Et ce n'est pas les artworks d'
Origins, le seul bonus exclusif à cette version HD, qui vont rattraper le coup.
Néanmoins, le jeu est disponible à petit prix (uniquement en téléchargement) et saura compenser une aventure d'une dizaine d'heures, surtout agrémentée d'une bonne rejouabilité. Les niveaux regorgent d'items à trouver et un système de scoring est implémenté pour se la péter face à ses potes. Et surtout, ces points vous serviront à débloquer de nombreux mini-jeux, dont certains s'avèrent vraiment sympatoches : une bonne durée de vie donc, qui mérite bien que l'on dépense quelques euros pour cette perle du Dixième Art.