Test : Forza Horizon - Xbox 360

Forza Horizon - Xbox 360

Forza Horizon - Xbox 360

Genre : Course fêtarde

Partager
S'il y en a un qui a suscité pas mal d'interrogations cette année, c'est bien Forza Horizon. Annoncé début mars via une vidéo live montrant clubbeurs et belles carrosseries (dans tous les sens), tout ce qu'on savait à l'époque était qu'il se déroulerait dans un monde ouvert avec un gameplay un peu plus arcade, le tout dans une ambiance festive. Après un premier contact à l'E3, les doutes concernant les qualités du titre se sont instantanément envolés, mais on se demandait toujours où Microsoft voulait en venir, le nom de Forza semblant de toute évidence usurpé. Et bien cette fois ça y est. On a la version finale entre les mains, et on va voir ce qu'elle a sous le capot.

Test effectué à partir d'une version Xbox 360

Le titre débute sur les chapeaux de roue, vous mettant aux commandes d'une Chrysler Viper lors d'un duel face à Darius Flynt, le champion en titre d'Horizon. Votre engin se manie étonnamment bien. Les appuis brusques sur l'accélérateur font rarement patiner les roues arrières, et encore moins partir votre voiture dans tous les sens. En plus de ça, la trajectoire de course vous aide à anticiper les virages, ce qui fait qu'au final vous arrivez à garder votre adversaire en visuel, voire à le dépasser avec un peu de chance. Très vite, le jeu vous fait quitter votre supercar pour vous remettre les pieds sur terre en vous présentant votre avatar de pilote, plutôt beau gosse ma foi, au volant d'une Volkswagen Corrado, franchement moins classe. Mais pas le temps de vous plaindre, il ne reste que dix places disponibles pour participer au championnat d'Horizon. Et elles seront distribuées aux dix premiers pilotes qui se présenteront à la direction de la course. Alors on démarre fissa et on fonce pour avoir une place. Une fois sur les lieux, une cinématique fort réussie se lance, on y fait la connaissance d'Alice Hart, la tôlière du festival, et de Dak, le gars qui gère l'atelier et vous vendra des pièces pour améliorer vos caisses. Maintenant que vous êtes dans la place, les choses sérieuses peuvent commencer.

Rien à l'Horizon

Le championnat d'Horizon se divise en sept parties qui sont autant de paliers à franchir pour obtenir le titre tant convoité. Ces niveaux sont représentés par des bracelets. On vous en donne un vert en début de partie, et votre but est d'arriver jusqu'au bracelet d'or. Quand vous aurez marqué suffisamment de points dans la catégorie or, vous aurez enfin accès à l'épreuve des champions, celle qui verra son vainqueur couronné du titre. À chaque course disputée, vous obtenez une certaine quantité de crédits et de points, suivant la position à laquelle vous avez terminé. Si l'utilité des crédits est évidente, engranger des points vous permet de gagner un bracelet de niveau supérieur. Les différentes couleurs des bracelets sont associées à un adversaire qu'il vous faudra affronter à chaque course et que vous éliminerez en passant au niveau supérieur. Il est d'ailleurs étrange de constater que ces pilotes n'ont aucun moyen de vous éliminer de la compétition. Une fois hors course, cet adversaire vous défiera en tête-à-tête sur route ouverte. La victoire lors d'une de ces couse vous permettra de faire l'acquisition de la voiture de votre concurrent. Les épreuves du championnat Horizon sont de deux types : les courses sur circuits, et celles de type spéciales de rallyes, le copilote en moins.

I wanna be a star

Mais Horizon vous propose aussi d'autres épreuves hors championnat. Pour commencer, il y a les rassemblements. Ces derniers vous opposent à divers aéronefs dans des épreuves d'exhibition. Vous pouvez être confronté à un P-51 Mustang, un biplan, un hélicoptère, et même à une montgolfière. Pour ces shows, la voiture vous est fournie par un sponsor. Et si vous gagnez, vous repartez avec. Ce qui rend ces épreuves particulièrement intéressantes. Seulement voilà, il va falloir les débloquer pour y participer. Et pour cela, il faut marquer des points de prouesse attribués à chaque fois que vous effectuez des cascades. Un système de combo permet aux joueurs les plus aguerris de maximiser leurs gains en enchaînant drifts, sauts, frôlements et autres figures en tous genres. Ces points vous permettent de faire grimper votre côte de popularité. Et au fur et à mesure que celle-ci grimpe, vous débloquez des rassemblements.

Vive la décentralisation

Comme on l'a déjà évoqué dans la preview, les différentes features du jeu sont accessibles via une sorte de hub situé aux alentours du centre de la map. Celui-ci prend la forme d'un gros rond-point autour duquel sont disposés la direction de course, l'atelier de Dak, le concessionnaire, etc... Mais en se baladant un peu dans le Colorado de Playground Games, on trouve très vite quelques avant-postes. Ces derniers vous permettent de changer de voiture et d'accéder à l'atelier, mais pas seulement. Il est également possible de se téléporter vers ces lieux là, moyennant finances. Le joueur moyen étant un gros radin, il a la possibilité d'obtenir une réduction allant jusqu'à 100%, pour peu qu'il réalise les coups de pub associés à l'avant-poste en question, ces derniers en comptant trois chacun. Ces mini challenges sont de trois types. Tout d'abord, il y a les records de vitesse, qui vous demandent de vous faire flasher par un radar au delà d'une certaine vitesse. Les défis photo vous demandent de rallier une destination sans abimer la voiture pour prendre une photo. Et les défis cascades consistent à marquer un certain nombre de points de prouesse en deux minutes ou moins. Chaque avant-poste propose un défi de chaque type. Et il vous faudra tous les relever pour vous téléporter gratuitement où bon vous semble sur la carte. Notez que le voyage rapide vers le hub central du jeu est gratuit dès le départ.

Fast and Furious

D'autres épreuves ont lieu en marge du festival. Illégales, elles prennent la forme de courses de rue sur routes ouvertes de type spéciales. Vendues comme étant des challenges plus relevés que les courses officielles, ces épreuves ne sont, pour la plupart, pas bien plus difficiles que les autres, si ce n'est l’absence de repères visuels sur la piste qui rend le chemin à suivre (très) légèrement plus compliqué à trouver par moments. Cependant, les dernières, de part leur longueur et la puissance des véhicules requis, offrent des défis plus corsés. Certaines d'entre elles vous feront traverser toute la carte. Au cour de votre progression, vous débloquerez plusieurs points de relais pour participer à ces courses. Ces épreuves étant également nommées « courses à la carte grise », on serait en droit de penser que, suivant votre résultat, elles débouchent sur le gain ou la perte d'un véhicule, un peu comme dans Midnight Club : Los Angeles en fait. Mais pas du tout, vous ne risquez pas de perdre votre voiture. Et tout ce que vous gagnerez, ce sont des crédits. En fait, seule la dernière épreuve de chaque zone vous fera gagner une voiture. Voilà qui est, encore une fois, étrange. Les courses de rue peuvent également être lancées de n'importe où en défiant les pilotes que vous croisez un peu partout. Pour cela, rien de plus simple, placez vous derrière lui et appuyez sur la touche croix. Le jeu fixe alors une destination aléatoirement avant de lancer la course.

Du tout terrain avec une Lamborghini Diablo, c'est possible.

Comme annoncé dès le départ par Microsoft, ce Forza Horizon est plus arcade que ses cousins. Encore faut-il savoir à quel point il lorgne de ce côté-là. Si lors des premières courses décrites plus haut, le titre semble être allé loin dans l'arcade, on se rend compte, après avoir fait un tour dans les options, que toutes les aides au pilotage sont activées. Celles qui nous intéressent ici concernent l'ABS, la direction et le contrôle de la traction. Ces trois-là désactivées, on s'aperçoit que le titre n'est pas si arcade qu'il n'y paraît. Cependant, on reste quand même loin des simulations pointues auxquelles nous a habitué la série des Forza Motorsports. Une accélération brusque avec une Corvette ne la fera pas forcément patiner. Mais le titre a opté pour un comportement relativement proche de la réalité. Quand on pilote une Ford Mustang de 1970 par exemple, on retrouve des suspensions très souples et une direction molle. Dans l’ensemble, le comportement des véhicules reste pertinent par rapport à la réalité, sans pour autant en être la reproduction fidèle, comme c'est le cas dans un Forza 4 ou un Gran Turismo 5. De plus, la différence d'adhérence entre le bitume et la terre est bien trop faible pour que le titre de Playground Games puisse prétendre être une simulation. À côté de ça, il fait l'impasse sur les dégâts mécaniques et les pénalités en cas de sortie de piste. Vous pouvez désormais vous prendre un mur et couper un virage sans vous soucier des conséquences. Quoiqu'il en soit, le pilotage reste précis et n'est pas dénué de finesse. On reste très loin de Need For speed qui nous donne parfois l'impression d'être aux commandes d'un tank. On se rapproche davantage d'un Midnight Club : Los Angeles sur ce point. Mais avec le petit truc en plus qui fait la différence : le plaisir de la conduite. On prend un réel plaisir à conduire les différents véhicules qu'on a en notre possession. Et ça, c'est juste le petit détail qui fait que le jeu est une grosse tuerie.

Jacky, ta 4L, elle est pourrie

Un autre gros point fort est sans aucun doute la bande-son du titre. Le bruit des moteurs est bien rendu. Même si, il faut le reconnaître, on n'entend pas vraiment la résonance quand on passe dans un tunnel, ni l'atténuation du bruit quand on est dans le cockpit. C'est un peu dommage, mais pas bien gênant. La musique, quant à elle, déchire tout. Le jeu met à votre disposition trois stations de radio : Bass Arena, Pulse et Rock. La première est spécialisée dans la techno et l'électro vaguement hardcore, la seconde propose pas mal de remix électro de hits indépendants, et la dernière fait dans le pop-rock. Ces trois stations se partagent les 66 morceaux sous licence qui composent la tracklist du jeu. Parmi ceux-là, on trouve des titres de Artic Monkeys, The Hives, Benny Benassi, The Black Keys, Friendly Fires, et bien d'autres. Si on n'aimera pas forcément tous les morceaux inclus dans la bande originale, on est forcés d'admettre qu'ils collent tous parfaitement à l'atmosphère du titre. Cette B.O. donne une pêche d'enfer pour avaler du bitume. Elle n'a qu'un seul défaut : elle ne comporte QUE 66 titres. Si bien qu'au final on en a vite fait le tour. Mais ce n'est pas bien grave au final. Radio oblige, on a des animateurs qui interviennent régulièrement entre deux morceaux. Ces derniers commentent le championnat, et donc vos actions, en balançant une ou deux vannes pourries à l'occasion. Pas indispensables au premier abord, ces animateurs donnent cependant un peu de vie et un semblant d'âme à ces stations. Même si au bout d'un moment, les commentaires finissent inévitablement par se répéter. Mais là encore, ce n'est pas bien gênant.

Mais où est Charlie ?

Visuellement parlant, le jeu est d'une beauté confondante. Les modèles de Forza 4, remaniés pour les besoins du titre, sont encore largement d'actualité. Mais c'est avec son décor que Forza Horizon impressionne le plus. Jamais un monde ouvert n'aura été aussi finement modélisé. Certains paysages sont à se taper le cul par-terre. La vue qu'on a du haut du Red Rock Canyon est tout simplement fabuleuse. Et le Tree Tunnel à quelque-chose de féérique. Mais ce n'est pas tout. Le cycle jour/nuit dont se pare le titre a un rendu bluffant. Et on peut en dire autant du reste des effets de lumière. Les feux d'artifices tirés depuis le festival Horizon se voient à des kilomètres. Et le pire, c'est que le jeu reste parfaitement fluide du début à la fin de la partie. Tout ça pour dire qu'il est particulièrement difficile de prendre le jeu en défaut à ce niveau. Ce serait comme jouer à Où est Charlie ? alors que ce bâtard serait invisible. Et c'est d'ailleurs là que résident les défauts du soft. En effet, la nature bac-à-sable du titre donne envie d'aller explorer un peu l'environnement, de faire un peu de hors-piste. Ce qu'il autorise trop rarement. Si bien qu'on se heurtera quelques (rares) fois à un mur invisible. L'autre défaut qu'on peut lui trouver, visuellement parlant, c'est que, mis à part le hub central du jeu, l'environnement manque un peu de vie. On a la circulation, des avions qui passent de temps en temps. Mais les villes restent désespérément vides. Il y a en effet un manque cruel de piétons dans les rues, de golfeurs sur le green, de paysans dans les champs. Si cela peut se comprendre dans les phases de course, on aurait aimé en voir pendant les différentes virées que le jeu nous donne l'occasion de faire. Mais, encore une fois, on est là dans du détail. Et cela n'éclipse en rien la beauté époustouflante du titre de Playground Games.

Bienvenue à kékéland

Les développeurs ont choisi de donner à leur titre une ambiance et un habillage à la sauce kéké. Vous savez, ce sont ces mecs qui préfèrent passer la nuit avec leur caisse qu'avec leur nana. Bon, c'est vrai que dans certains cas, ça se comprend parfaitement. Mais dans l'absolu, cette fixette sur leur voitures, souvent bien pourrie d'ailleurs, et cette culture du tuning très « m'as-tu vu » d'un mauvais goût à la limite du supportable à quelque chose d’inquiétant et, admettons le, de franchement ridicule. Fort heureusement, point trop n'en a été fait à ce niveau-là. On a certes droit à une interface à base de rose qui pourrait, à la longue, vous donner des doutes sur votre orientation sexuelle, mais pour le reste, c'est par petites touches que le kéké se manifeste. On a la station radio Bass Arena, qui diffuse des morceaux à base de basses, dans le pur style kéké. Même si on a ici droit au haut du panier. C'est surtout par le biais des pilotes que vous affrontez que cette ambiance se distille. En effet, que ce soit Ramona Cravache (notez la connotation appuyée de ce nom), Duke Maguire, ou Darius Flynt, tous vous lanceront une petite provocation avant le départ des courses. Chacun a sa propre « personnalité » qui correspond à un cliché qu'on a déjà vu à peu près cinq ou six fois, rien que dans la série des Fast and Furious. On a donc le prince à la fois snob et raffiné, la star égocentrique, l'expert en tuning, etc... Ce côté cliché n'a rien de bien gênant dans la mesure où on ne joue pas à un jeu de course pour la profondeur de ses personnages. Mais ce qui est dommage, c'est que passé le troisième niveau, ils ont tendance à se répéter. De plus, il aurait été sympa qu'ils aient chacun un style de pilotage qui leur est propre. Mais non, ils sont simplement plus rapides que les autres. Et c'est bien dommage, car on s'attendrait à ce qu'un pilote comme Duke Maguire, qu'on dit réputé pour ne pas hésiter à provoquer des accidents, nous fasse une ou deux crasses en course. D'une manière plus générale, l'intelligence artificielle n'est pas vraiment le point fort du titre. Elle semble très proche de celle de Forza 4, même si vos adversaires pourront se montrer plus hargneux ici. Ce qui nous amène à parler de la difficulté générale du titre. Le test ayant été effectué en niveau d'I.A. intermédiaire, avec toutes les aides désactivées, à part la transmission laissée en automatique, nous n'avons à aucun moment été mis en danger par nos adversaires à partir du moment où nous avions une voiture de la même catégorie de puissance. Seule la toute dernière épreuve, en face-à-face avec Darius Flynt, s'est avérée être délicate. Nous conseillerons donc aux pilotes chevronnés de passer au niveau d'I.A. difficile, qui propose un tout autre challenge. Et on ne vous parle même pas du mode dément.
Ayant suscité pas mal d'interrogations depuis le début de l'année, Forza Horizon s'est enfin laissé approcher. Et c'est avec joie et délectation que l'on s'est attelé à la tâche. On n'entrera pas dans le débat sur le fait qu'il s'agit ou non d'un vrai Forza, mais une chose est sûre, il est diablement accrocheur. Proposant des environnements sublimes ainsi qu'une conduite à la fois précise et très agréable, on a pris notre pied à tauler les pilotes rencontrés au grès de nos pérégrinations dans le Colorado. Et si on a pu relever pas mal de défauts, il faut garder à l'esprit qu'ils sont franchement mineurs. Seulement, avec un titre de ce calibre, on se doit de porter notre attention sur ces détails. Ces derniers constituants la seule marge de progression pour un (très) éventuel prochain épisode, pour cette génération de console tout du moins.
29 octobre 2012 à 16h42

Par

Points positifs

  • Conduite plaisante et précise
  • Beau à se damner
  • Parfaitement fluide
  • Une bande-son qui déchire...

Points négatifs

  • ... Mais malheureusement trop courte
  • On aimerait pouvoir sortir un peu plus des sentiers battus
  • Décors qui manquent un peu de vie
  • On n'arrive pas à lâcher la manette et, du coup, on rend le test super tard

Gribouillé par...

pattoune

pattoune

Ours savant

Davantage ours que savant, ce con n'a pas compris que l'hibernation c'est en hiver. Résultat, il reste cloitré dans sa grotte à longueur d'année. Ce qui arrange bien du monde. Mais ce n'est pas un mauvais bougre. Il est même plutôt drôle à l'occasion. C'est souvent à ses dépens mais chut, il faut pas le dire. Ayant été récemment rattrapé par l'eau courante et l'électricité, il est désormais en mesure, après avoir difficilement assimilé les bases de l'hygiène corporelle, de nous livrer tests, news et autres contenus enchanteurs. Il nous reste plus qu'a espérer qu'il ne lui vienne pas l'idée de faire prendre un bain à son PC... Trop tard.
Revenir en haut