
Pourtant ça ne commence pas si mal, avec une cinématique bien dynamique illustrant une bataille dantesque impliquant un gros démon à huit têtes, d'où le Orochi du titre. Les héros ont trop la classe si on fait abstraction de leur design over-cliché à la limite du ridicule. Et la vidéo est une véritable claque si on aime les univers en plastique. On atterri ensuite sur le menu principal qui, de par son design, nous ramène tout droit dans les année 90. Mais à ce stade, vous avez déjà dû comprendre que c'est le cadet des défauts du jeu. On lance la tentative de Mode Histoire pour partir à l'aventure. L'habillage de ce dernier est pour le moins minimaliste, les séquences narratives se présentant sous la forme d'artworks des personnages surgissant de nulle part pour nous balancer des lignes de dialogues qui, en plus d'être totalement inintéressantes, sont sous-titrées uniquement en anglais. Tout ça pour dire que seuls trois grands combattants ont survécu à l'invasion, et qu'ils décident d'unir leurs forces pour attaquer le démon dans sa tanière. C'est la première mission du jeu, alors on y va gaiement. On avance en explosant la centaine de soldats ennemis qui se présentent à nous, jusqu'à ce qu'on se rende compte que ces derniers restent plantés là, comme des cons, sans nous attaquer. Alors on trace à travers les troupes de l'opposition qui n'en proposent pas forcément, de l'opposition. Heureusement, on est quand même obligé de dézinguer quelques lieutenants pour ouvrir quelques portes. Sans quoi le niveau se torcherait en deux minutes. Tout ça pour dire qu'on taule magistralement l'armée du démon ainsi que le démon lui-même. Là dessus, on nous dit qu'on se prend une grosse branlée et qu'il faut évacuer... What the fuck ?! C'est alors que Kaguya, une sorte de déesse mystique, apparaît pour nous proposer de retourner dans le passé pour nous entrainer et en profiter pour changer le cours des évènements ayant conduit à cette... Vic-faite ? Cons comme des balais, les trois héros ont du mal à comprendre ce que leur propose la demoiselle, mais ils acceptent quand même.

Plus on est de fous, plus on ris... Enfin, la plupart du temps.
Warriors Orochi fait donc parti de ces jeux qui vous opposent à des centaines de soldats décérébrés, un peu à la manière d'un
Dynasty Warriors. Pour venir à bout de tout ce petit monde, vous disposez d'attaques normales, chargées et spéciales. Vous pouvez aussi parer, mais cela sera rarement utile. Avant chaque mission, vous pouvez constituer votre équipe en fonction de la situation et, surtout, de vos préférences. Il est possible de changer de personnage à tout moment, d'une pression sur l'une des gâchettes. Ce qui occasionnera un type d'attaque particulier si vous prenez ou infligez des dégâts à ce moment-là. De même, lorsque vous remplissez les conditions requises, une pression simultanée sur les deux gâchettes provoque une méga-attaque de la mort qui met à profit les trois guerriers, tuant tous les ennemis touchés par celle-ci.
Sur le papier, on est plutôt bon. On a déjà vu pire en tout cas. Seulement, dans la mise en pratique, ça ne suit pas. En plus de l'I.A. lamentable citée plus haut, la gestion de la caméra est des plus mauvaise. C'est simple, il n'y en a pas. Elle suit votre personnage sans s'adapter le moins du monde à vos changements de direction. Autrement dit, si vous faites demi-tour, la caméra restera devant vous, montrant ce qu'il y a derrière vous. Si ce n'est pas franchement gênant lors des déplacements, cela devient vite gênant, voire pénible, en combat. En effet, il arrive fréquemment que l'on ne voit pas où l'on tape, et que nos coups chargés et spéciaux manquent leur cible. À côté de cela, les conditions de victoire, ou de défaite, sont assez obscures. Et il est particulièrement frustrant de perdre alors qu'on tatane du manant à la chaîne depuis vingt minutes. D'autant plus qu'une défaite est sanctionnée par un retour direct au menu principal, vous obligeant à vous retaper l'intégralité du niveau, temps de chargement et cinématiques inclus.
Concernant la version
Wii U, l'utilisation du gamepad laisse également à désirer. Hormis la possibilité de se téléporter d'un point à l'autre de votre camp, chose totalement inutile vu qu'il est minuscule, il peut, durant les missions, soit afficher la même chose que la télé (super utile), soit la carte de la zone. Mais même ça, il n'est pas foutu de le faire correctement, cette dernière n'offrant pas une lisibilité suffisante comparée à celle qui est à l'écran de jeu. Oui, même dans ce cas là, la map reste sur la télé, en occupant une sacrée portion. Certainement pour masquer la misère technique. Mais on y reviendra plus tard. La fonctionnalité spécifique à la Wii U la plus intéressante reste sans aucun doute le multi en local allouant un écran à chaque joueur. Encore faut-il trouver un pote prêt à subir le jeu avec vous.
Qui peut le plus, peut le moins. Mais c'est pas une raison pour s'en contenter.
Techniquement, le bilan n'est pas plus flatteur. On vous a déjà parlé des cinématiques, mais en jeu, c'est pas mieux. Si la modélisation des personnages principaux n'est pas mauvaise, sans être toutefois au niveau des standards actuels, les ennemis ont en revanche été modélisés à l'arrache. Et en plus, ils ont tous la même gueule. On a différents types d'ennemis, bien sûr, mais le bilan est le même dans tous les cas, à l'exception des leaders d'unités. Et comme si cela ne suffisait pas, pour enfoncer le clou, ils ont une fâcheuse tendance à apparaître à deux mètres de vous, comme par enchantement. Ce qui est plutôt curieux, c'est pas comme s'il y avait des masses de trucs à afficher. Les décors sont littéralement vides. Et qui plus est, les textures sont baveuses au possible. Pour vous la faire courte, on se croirait revenus sur PlayStation 2, la HD en plus. Et que ce soit sur
PS3 ou
Wii U, le bilan est le même. Il n'y a pas de différence notable entre les deux versions à ce niveau là.
Là où le titre tire son épingle du jeu en revanche, c'est au niveau des personnages jouables à débloquer. Leur nombre est tout simplement énorme. Et le casting comporte quelques personnages au design original. On retiendra notamment celui qui se bat avec un pinceau à lavis géant. On l'imagine bien calligraphier la gueule de ses ennemis. Cependant, l'immense majorité du casting est convenu. On a de frêles soldats qui se battent à l'épée, des montagnes de muscles (et de graisse) qui manient la masse, et de jeunes jouvencelles en fleur à moitié dévêtues qui attaquent au couteau.
Pour les modes de jeu, le titre ne se montre pas aussi généreux. Outre le story mode déjà évoqué plus haut, on a droit à un free mode qui permet de rejouer les niveaux du mode histoire. Chose qu'il est déjà possible de faire dans ledit mode. Autrement dit, le free-mode n'apporte rien de plus et ne sert à rien. On note aussi la présence d'un éditeur de niveau sans grand intérêt, parce que trop limité. La version
Wii U comporte bien un mode duel prenant la forme d'un jeu de combat, mais rien de bien transcendant non plus.