Il va falloir s’y faire : la vie avec Marcus Fenix, c’est fini. Le plus connu des gros bras de la Xbox 360 a raccroché ses flingues après un troisième épisode réussi, et on pensait pendant un temps que la saga
Gears of War s’arrêterait avec cet événement. Ca, c’était sans compter sur la foule de types chez
Epic ou
Microsoft qui refusent de poser leurs culs sur la montagne de fric potentielle que représente la série. C’est donc sans surprise que l’on plonge dans ce
Gears of War : Judgment, épisode 0 nous contant les origines du mal.
Accusés, levez-vous !
Le soft nous place durant le procès de l’équipe Kilo, composée de Baird et sa bande, jugés devant un tribunal de guerre. La narration de ce
Judgment est ainsi la seule surprise du titre, puisque celle-ci nous propose un système de flashbacks au fur et à mesure que les témoignages des membres de l’équipe se succèdent. On entend ainsi les protagonistes raconter leurs exploits en voix off pendant qu’on défouraille du Locuste à foison. Vraiment très sympa, cette façon de voir les choses permet en outre d’intégrer au jeu le concept des “missions déclassifiées”, des événements survenus au cours des missions mais qui ne figurent pas sur les rapports présentés au tribunal. Lors de la partie, il ne sera ainsi pas rare de tomber nez à nez avec des logos Gears. En les activant, des faits nouveaux apparaissent au dossier et viennent changer quelque peu la donne, ajoutant bien souvent une grosse difficulté à la scène. Ennemis présents en masse, défi chronométré pour éviter un tir du Rayon de l’Aube, brouillard persistant réduisant la visibilité, etc.

Quel est l’intérêt de compliquer le jeu outre-mesure ? Pour plusieurs raisons. La première, c’est la présence de Succès qui feront plaisir aux amateurs de Gamerscore. La seconde, c’est l’aspect
scoring très prononcé qui se dégage de ce
GoW : Judgment. En activant ces missions déclassifiées, vous gagnerez plus facilement les étoiles qui viennent récompenser votre
skill en fin de partie. Des étoiles qui, en plus de vous permettre de faire le malin lors des parties en ligne, seront également nécessaires pour débloquer différents bonus, comme une campagne inédite, “Les Conséquences”, se déroulant durant
Gears of War 3. Sans entrer dans les détails de cette dernière, sachez qu’elle est là un peu comme un cheveu sur la soupe, balancée ici parce qu’on ne savait pas trop quoi en faire jusqu’à maintenant. Un peu comme si un DLC prévu initialement sur le jeu avait été retiré à la dernière minute vu son peu d’intérêt. Bref, il a malgré tout le mérite d’être là, gratos, alors on aurait tort de se priver de la petite heure de jeu qui vient ainsi s’ajouter à la huitaine nécessaire pour boucler la campagne principale.
Renaître de ses cendres ?
Mis à part ce système de narration assez bien pensé, le scénario du jeu reste au ras des pâquerettes. Un peu comme toujours dans
Gears of War, j’ai envie de dire. On se fait balader de droite à gauche, on mitraille à tort à travers, on éradique la menace dans la joie et la bonne humeur, mais on ne comprend quand même pas grand-chose sur le pourquoi du comment, en définitive. Au niveau du gameplay, le jeu reste ultra fidèle à lui-même et les habitués retrouveront leurs marques en un quart de seconde. Le système de couverture est toujours de la partie et n’a pas évolué d’un iota, alors que certains concurrents proposent des idées de plus en plus originales en parallèle. Il n’en reste pas moins efficace, toutefois. La petite nouveauté provient de l’idée même de proposer un soft essentiellement coopératif, jusqu’à quatre en ligne (et deux en splitté).
En partant de ce postulat de départ, on se rend compte que jouer à
Judgment n’est clairement pas la meilleure option. En extrapolant un peu, on se rend ainsi compte que la narration quelque peu décousue est une conséquence directe de ce choix fait par les développeurs : en favorisant l’expérience multijoueurs, les développeurs ont privilégié des missions dans lesquelles on plonge rapidement, qui ne demandent pas beaucoup d’implication scénaristique, les parties étant avant tout basées sur le
scoring et la volonté des joueurs d’aller toujours plus loin. Soit, mais on n’est pas tout à fait convaincus que la formule n’aurait pas fonctionné avec un titre un peu mieux cadencé.
Gears of War : Judgment, s’il propose une campagne jouable intégralement en coopération, fait également la part belle à la compétition, comme ce fût le cas pour ses glorieux aînés. Les classiques Foire d’Empoigne (match à mort), Domination et Match à mort par équipe sont toujours de la partie, mais c’est le mode Invasion qui a retenu un maximum notre attention. Les modes Horde/Bestial des précédents épisodes sont désormais réunis en un seul, opposant Locustes à Humains pour des parties vraiment intéressantes. Chaque joueur doit occuper une classe précise afin que l’équipe soit la plus complémentaire possible. On retrouve un médecin capable de lancer des “grenades de soin” qui soignent la zone d’explosion, pendant qu’un second joueur pose des tourelles, etc.
Massacre entre amis
Côté monstres pas beaux, ce sont les perfs sur les manches précédentes qui permettent de grimper dans le bestiaire et de jouer des personnages toujours plus dangereux, comme le Rageur, trop SWAG du cul. Bref, un mode très efficace qui nous franchement emballé. On regrette simplement qu’il ne dispose, à l’instar du multi dans son ensemble, que d’un trop petit nombre de cartes et que les DLC s’annoncent d’ores et déjà comme “obligatoires” pour qui ne souhaite pas se lasser trop rapidement. On regrette également la disparition du mode Horde avec ses tourelles et pièges évolutifs qui rendaient les parties foutrement plus classes que le basique mode Survie désormais implémenté. Dommage.
Concluons simplement ce test par un petit mot sur la partie graphique, volontairement abordée en dernière. En effet, avec
Judgment comme avec n’importe quel épisode de
Gears of War, on sait qu’on tape dans du lourd, très lourd. Les graphismes sont une nouvelle fois splendides et permettre de repousser la Xbox 360 dans ses retranchements. Mis à part ça, c’est du très grand classique pour la saga, même si les jeux de couleurs utilisés sont un peu plus chauds que par le passé. La fluidité de l’action, que ce soit seul ou à plusieurs, est elle aussi impeccable. Rien à critiquer à ce niveau donc... mais que va-t-on devenir, nous testeurs, si on peut plus ouvrir notre gueule pour cracher les jeux ?