Sérieusement, qu’est ce qui est passé par la tête des développeurs lorsqu’ils nous ont pondu
Call of Juarez : The Cartel à la fin 2011 ? Après deux épisodes vachement bien foutus à base de gunfights dans des saloons, d’éperons qui claquent dans les rues de villages du far-west et de chevaux qui hennissent à n’en plus finir, un type de l’équipe de dév’ a du se lever pendant un brainstorming, balançant que, quand même, « Call of Duty rapporte sacrément plus de fric » et que du coup ça pourrait être chouette de transposer la recette à l’ère moderne. Sauf que oui mais non. La mayonnaise n’a pas du tout pris et les équipes ont accouché d’une sombre bouse, le genre de bébé dont même les parents savent qu’il est dégueulasse à la naissance.
Retour aux sources
Avec
Call of Juarez : Gunslinger, la firme revient donc à ses premiers amours et nous compte une belle histoire empreinte de whisky et de crottin de cheval. Cette histoire, c’est celle de Silas Greaves, un chasseur de primes reconnu dans tout le Grand Ouest. L’homme n’est plus tout jeune et se retrouve dans un bar où quelqu’un le reconnait. Rapidement, ils échangent quelques politesses et le jeune invite Silas à sa table pour qu’il lui raconte quelques unes de ses plus belles histoires. C’est ainsi que sera découpée l’aventure, chaque niveau étant un nouveau souvenir conté par notre baroudeur. Des aventures qui l’amènent à côtoyer des personnages tels que Billy the Kid, Jesse James, j’en passe et des meilleurs. La voix off – anglaise, avec sous-titres français – de Silas, ultra classieuse, rythme toute la progression, et les autres personnes présentes à table ne manquent pas d’y aller de leur intervention pour obtenir plus de détails sur le récit. La narration hasardeuse due à l’âge du conteur et au nombre de verres de whisky qu’il s’enfile est un véritable bonheur, puisque celle-ci influe directement sur le level desin du soft. Silas Greaves en rajoute des caisses, tant et si bien que les histoires en deviennent parfois rocambolesques. Des éléments de décors tombent du ciel comme par magie, des adversaires apparaissent ou disparaissent d’un claquement de doigt, etc. L’effet produit est réellement exceptionnel et la valeur ajoutée par cet élément de gameplay tout simple est énorme !
Prime aux graphismes
Il faut dire que ces évènements sont non seulement bien pensés, mais surtout magnifiquement amenés d’un point de vue technique. Les décors se transforment sous nos yeux alors même que l’on progresse dans le niveau, et le rendu est spectaculaire. Globalement,
Call of Juarez : Gunslinger est d’ailleurs un vrai petit bijou. S’il n’aurait pas à pâlir face à la grande majorité des jeux qui sortent en « boîte », il se pose clairement parmi les plus beaux titres disponibles sur le Xbox Live Arcade et le PlayStation Network. Les graphismes en cell-shading sont parfois beaux, parfois simplement magnifiques. Les environnements sont tous ultra-détaillés (parfois même un peu trop, ce qui nuit légèrement à la lisibilité de l’action) et regorgent de petits détails qui, mis bout à bout, offrent un rendu sublime. Certains panoramas sont impressionnants, et on se demande parfois comment on peut avoir droit à aussi bien pour seulement 1.200 Microsoft Points.
Oppa cow-boy style
Car en plus de cela,
Gunslinger ne se contente pas d’être une sympathique vitrine technologique et se révèle être un véritable bon jeu. Bien sûr, il s’agit d’un FPS assez classique la plupart du temps : on avance dans des couloirs, aussi jolis soient-ils, et on dézingue tous les sales types qui se présentent à tour de rôle. Mais quelques petits ajouts viennent faire la différence. Si on peut passer assez vite sur le mode Concentration, sorte de
bullet time permettant de ralentir le temps autour de soi pour dégommer avec classe les ennemis, on apprécie tout particulièrement les tirs critiques de vos adversaires qu’il est possible d’esquiver au dernier moment. J’aurais pu vous indiquer ici le nom de la technique mais j’avoue n’en avoir gardé aucun souvenir et, au final, ça importe peu. A certains moments, on peut voir une balle mortelle foncer droit sur nous et, dans un réflexe de Jedi, l’éviter au dernier instant en choisissant le bon côté. Classieux comme tout ! Enfin, summum du summum et indispensable de tout western qui se respecte : les duels. Ces derniers sont bien sûr présents et la pression ressentie est magnifique. On se fixe pendant un long moment, on rapproche doucement sa main du holster, prêt à dégainer. Enfin, un choix s’offre à nous : est-ce qu’on la joue à la loyale en attendant que ces mécréants de hors-la-loi dégainent les premiers pour tenter de réagir plus vite que Lucky Luke, ou est-ce qu’on les abat lâchement en bougeant le premier ? Un bonus d’XP est attribué aux plus nobles, permettant de progresser plus vite dans les arbres de compétences qui permettent d’obtenir des techniques nouvelles tout au long de l’aventure – et d’une Nouvelle Partie + qui se débloque à la fin des 5-6 heures nécessaires à boucler le tout. Notez enfin que des modes Arcade, Duel et Multi sont dispo pour allonger quelque peu la durée de vie et poser son nom sur des classements entre amis.