La vie de Didi n'est pas simple dans les années 20. Cette petite fille vit seule avec sa mère qui est séparée de son père. Cependant, elle voit toujours son père qui a le chic pour se mettre dans une panade pas possible, elle sort donc de sa chambre la nuit pour aider son pauvre père. Et elle a aussi une amie imaginaire nommée Dawn qui l'aide et qui peut se transformer en ombre (et qui est le personnage que vous dirigez). Tout va bien dans le meilleur des mondes... Avec ce pitch et le pouvoir de se transformer en ombre pour sauter sur les autres ombres, on était bien pressés de voir ce que donnerait ce
Contrast plein de promesses.
Une histoire contrastée
Pour ce qui est de l'histoire, les promesses sont tenues. L'histoire de cette petite fille est magnifiquement traitée avec justesse et ce qu'il faut de fantastique.
Compulsion Games en profite pour délivrer un message sur la place des femmes dans le jeu vidéo (et dans la culture en général) en plaçant non pas une mais deux héroïnes au centre du jeu. Elles passent le plus clair de leur temps à réparer les erreurs des hommes. De plus, un passage en 2D se moque avec génie des contes et autres jeux où le héros veut sauver la princesse. Les commentaires de Didi ne feront qu'amplifier le pastiche qu'est en train d'effectuer le jeu. Bref, c'est du tout bon et l'univers mi-années 20 mi-onirique est plutôt agréable à parcourir. Seul problème, le monde est vide de chez vide. Hormis, Didi vous ne verrez personne d'autre si ce n'est par le biais d'ombres. Et même si cela est justifié par l'histoire, cela rend le jeu un peu monotone : on a fait plus passionnant que traverser des niveaux vides si jolis soient-ils. Cela dit, les graphismes sont loin d'être bouleversants et les animations des personnages sont trop robotiques. C'est plus la direction artistique générale qui tape l'oeil.

Contrast non rempli
Vous le sentez venir l'avis mitigé ! Cela dit, les décors sont vides mais si le gameplay contrebalance le tout, ça peut le faire. Eeeeeet bien... non. Les idées sont là mais elles gagneraient à être approfondies. En l'état, le jeu est juste une alternance entre plates-formes 3D et 2D. Le seul petit nouveau truc, c'est qu'il faut se créer les plates-formes avec les ombres des objets pour y arriver en 2D et cela n'est pas utilisé à fond. Seule la fin du jeu propose différents casse-têtes de la sorte (où il faut jouer avec la lumière ou bouger les objets pour créer les ombres) et ce sont de vraies bonnes idées de gameplay. Qui plus est, les animations « robotiques » des personnages dont on parle plus haut se ressentent dans le gameplay. Notamment dans les sauts qui sont difficiles à bien doser, on se retrouve donc souvent à tomber de très haut. On notera aussi que le pouvoir pour devenir une ombre est mal optimisé. Le fait est qu'on est éjecté du monde des ombres pour un oui ou pour un non. Ce qui est assez peu plaisant quand on grimpe assez haut et que l'on doit tout refaire à cause de cela. On ne listera pas les nombreux bugs que l'on a vu, que ce soient des éléments gênants dans le gameplay (on reste bloqué sous un parasol ouvert, vraiment?) ou pour l'ambiance visuelle (des ombres non complètes, etc.) et sonore (le bruit d'un chariot qui ne s'arrête pas quand le chariot s'arrête de rouler). Qui plus est l'aventure est trop courte avec une durée de vie entre 3 et 4 heures. Ce qui pose problème pour laisser le temps au concept de gameplay du jeu de s'épanouir d'où le sentiment de trop peu évoqué plus haut quant aux phases en ombres. Il y a bien quelques objets à collectionner (des luminaires et des documents sur le background du jeu) mais c'est juste pour la forme et il ne sont pas durs à trouver.
