Test : The Crew - Xbox 360

The Crew - Xbox 360

The Crew - Xbox 360

Genre : Course sociale

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The Crew est un jeu de course plein de promesses. La première, c’est celle de nous offrir les Etats-Unis, rien que ça, comme terrain de jeu. La deuxième, c’est de mettre en place un système de Crew pour donner une facette sociale qui semble être l’étape inévitable pour les jeux de course. La troisième, c’est de faire un MMO mêlé à un jeu de course. Mais la vraie promesse cachée, c’est d’appliquer la recette du monde ouvert par Ubisoft à un jeu de course. Est-ce que ces promesses sont tenues ? Et surtout, est-ce que cela donne un bon jeu ?

Test effectué à partir d'une version PS4

The Crew vendait du rêve. Du gros rêve à base d’ambitions démesurées. Reproduire les Etats-Unis dans un jeu ? On va le faire facile. Faire un MMO de jeu de course ? Les mains dans les poches. Le problème avec les grosses promesses, c’est que la déception est plus facile. C’est ce qu’on va voir dans ce test. Pour The Crew, tout commence avec Alex, le héros de la partie solo du jeu. Alex, c’est un proto hipster à barbe qui se prend pour un pilote à moins que ce ne soit l’inverse. Quoiqu’il en soit, son frère, patron du gang de pilotes nommé les 5.10, va se faire assassiner par un mec qui veut reprendre le gang aidé par un ripou du FBI. Quelques années plus tard, Alex va pouvoir se venger en s’alliant avec une agent du FBI pour faire tomber les deux méchants garçons susnommés. Ce scénario est tout ce qu’il y a de plus basique. La saga Fast and Furious ne l’aurait pas renié. Il sert pas mal de clichés mais réussit à divertir vaguement tout au long de l’aventure par le biais de cinématiques bien léchées.

Un enfant du Crew

Mais comme on n’est pas là pour regarder des cinématiques où suivre une histoire, on va quand même parler de pilotage. Malheureusement, c’est très mou, du moins pendant les trois quarts du jeu. A la fin, à force d’upgrades ou grâce à de l’argent pour s’acheter des véhicules, on trouvera une vraie sensation de vitesse qui fait plaisir. Cependant, il faudra passer par pas mal d’heures au volant de véhicules qui manquent de pêche et c’est triste pour un jeu qui donne autant de fun avec des courses poursuites sur des pistes d’aéroport ou au travers d’une avalanche. Le jeu veut en mettre plein la vue mais oublie ce pourquoi on est là : l’adrénaline de la vitesse. Cependant, le pilotage restera assez exigeant et même si après un accident il est facile de remonter aux premières places, il faudra faire attention car la moindre erreur vous enverra dans le décor et les erreurs à répétition, ça empêche de gagner même avec toute l’aide du monde. D’autant plus que les voitures sont capricieuses, il faut donc être vraiment concentré sur la course. De plus, il y a cinq Specs pour les véhicules : Street, Dirt, Perf, Raid et Circuit. Et chacune proposera des vraies sensations différentes et une nouvelle prise en main, la Dirt driftera beaucoup plus par exemple. De plus, cela apporte une vraie variété dans les épreuves que ce soit par le style de conduite où les lieux que permettent d’atteindre ces Specs. La Dirt ira sur les chemins de terre, la Circuit parle d’elle-même et la Raid se passera même de toutes sortes de chemins pour du fun assuré. Parlons enfin des vues pour la conduite. Il y en a environ cinq dont une vue cockpit moche avec des rétros noirs. Triste.

Oui alors moi j’ai décidé de conduire bio et éthique avec une voiture constituée de matériaux naturels et faits par des producteurs locaux.

L'Une des promesses tenues du jeu, c’est de nous offrir les Etats-Unis comme circuit. Alors certes, ce n’est pas à l’échelle et tous les lieux ne sont pas vraiment à leur place. Mais la map est immense et c’est un vrai plaisir à parcourir. Ivory Tower a vraiment réussi à donner un côté road trip à son jeu qui n’est pas déplaisant. Bon, road trip version kéké, mais road trip quand même. L’avantage, c’est que cela offre des cadres superbes et variés à nos courses effrénées. Forêt de séquoia, désert, montagne enneigée ou ville au milieu de la nuit : il y a de quoi faire. Cela permet aussi une pléthore de contenu avec 64 missions principales, pas mal de missions secondaires de faction (on y reviendra plus tard) et une tonne de défis. Les missions principales sont fun et diverses. Entre détruire un autre véhicule, course poursuite, course classique, contre-la-montre, les développeurs ne veulent pas que les joueurs s’ennuient. Les missions secondaires permettent souvent des épreuves plus longues pour les amateurs d’endurance et elles sont tout aussi variées et sympas que les principales. Les défis apportent une dernière étape à la diversification des contenus mais poussent la quantité un peu trop loin. Il s’agira par exemple de Slaloms ou de défis de vitesse (entres autres) mais ils sont tellement nombreux (242 !!!!!) qu’ils lassent assez vite. On les fait au passage en allant d’un endroit à l’autre mais ils font surtout office de remplissage. On trouvera aussi des… tours pour se synchroniser. Franchement, Ubisoft, était-ce vraiment nécessaire ? Au moins la carte se révèle tout seule, il n’y a pas besoin d’y aller pour découvrir une zone. Elles servent juste à voir les défis et épreuves sur la carte sans y être allé. Enfin, des parties de voitures rares sont à trouver pour former un nouveau véhicule. Bref, il y a de quoi faire dans ce jeu même s’il y a à boire et à manger.

On peut pas faire la prochaine course en skate ? Les bolides, c’est tellement mainstream. Ou en Fixie alors ?

The Crew est un jeu de tuners. Là aussi, il y a du contenu. D’un point de vue esthétique, il y a pas mal de matos pour personnaliser ses véhicules. Peintures, stickers, jantes… Vous pouvez jouer au Jacky Tunning dans la joie et la bonne humeur. Du point de vue mécanique, le jeu se tourne définitivement vers les mécanos du dimanche. En effet, à chaque épreuve que vous réussissez, vous gagnerez une pièce qui fera augmenter le niveau global de votre véhicule et ce jusqu’à 1299, il y a donc du boulot. Vous aurez donc le choix d’équiper la pièce immédiatement si vous voyez que votre niveau de voiture augmentera avec. Bref, pas besoin de se prendre la tête avec des réglages d’orfèvre. Ivory Tower prend les joueurs par la main et veut que l’on s’amuse. Un niveau de pilote existe aussi mais il ne sert qu’à limiter l’accès aux épreuves où aux pièces que l’on peut équiper sur notre véhicule. Et même en faisant le jeu rapidement, vous ne vous rendrez pas vraiment compte de l’utilité de la chose.

Qui l’eut Crew

La partie solo est donc sympa et très fun malgré quelques défauts. Là où The Crew n’est pas vraiment à la hauteur des attentes, c’est dans sa gestion des facettes MMO et sociales. Pour ce qui est du MMO, on se retrouve sur une carte avec 9 autres joueurs qui vaquent à leurs occupations. Le top des interactions que vous aurez, c’est de tomber sur des gros boulets qui vous rentreront dedans à chaque fois qu’ils vous croisent. Il aurait mieux valu se passer de cet aspect surtout si c’est pour nous empêcher de faire des activités que l’on pourrait faire seuls dans la partie solo, si les serveurs sont coupés par exemple. Bref, encore une preuve de l’idiotie de la connexion Internet obligatoire. Quoiqu’il en soit, il est possible de former un crew avec des amis ou mêmes des inconnus. Encore une fois, l’intérêt est limité puisque la seule chose que l’on peut faire c’est les épreuves du solo ou du multi avec ses amis pour gagner des crédits de Crew. Loin d’être indispensable. Il y a aussi la possibilité de faire partie d’une faction, ce qui est autre chose qu’un Crew. Il y en a cinq dans le jeu et elles se débloquent après 10 heures de jeu (quand même) en même temps que les salons multijoueurs. Une bien mauvaise idée que de faire apparaître cela si loin dans le jeu. Quoiqu’il en soit, vous en choisissez une et vous pourrez réaliser des missions qui feront monter votre réputation et votre salaire. Au final, vous pourrez devenir une sorte de chef de faction mais cela prendra des heures. C’est un peu plus intéressant que le système de Crew du titre du jeu mais cela n’est pas non plus une facette sociale qui va révolutionner le jeu vidéo. Cela donne aussi droit à des épreuves multi de faction contre faction qui sont sympathiques. Il y a aussi des courses joueurs contre joueurs plus classiques. Cependant, actuellement, il faut patienter longtemps avant de pouvoir lancer une partie. Les joueurs sont encore trop dans le solo et l'on espère que les salons prendront vie avec le temps.

Une course poursuite sur fond de Valkyries de Wagner ?

Niveau graphismes, le jeu n’est clairement pas une claque visuelle. Nous n’irons pas jusqu’à dire que le jeu est affreux, il offre même quelques paysages fort jolis mais il n’a pas ce sentiment visuellement de nous emmener sur la next-gen. Après tout, c’est normal avec une map aussi grande, il est un peu dur de faire des graphismes qui claquent. Il y a même pas mal de clipping, un peu de tearing et de l’aliasing. L’autre gros regret de la réalisation, ce sont les bugs. Une grande tradition Ubisoftienne. Nous avons donc surtout des bugs de collisions avec certaines voitures qui nous passent au travers (c’est aussi le cas en multi mais cela doit être un choix des devs vu que l’on ne peut toucher aucune voiture). D’autres fois, alors que l’on devrait avoir droit à une collision frontale avec un véhicule qui circulait sur la route, on glisse totalement sur le van familial qui devait être victime de notre folie routière. Cela marche aussi avec certains arbres. Enfin, finissons sur une note positive avec les radios qui, si elles sont loin d’être du niveau d’un GTA, offrent une sélection variée avec de la musique classique comme l’Ouverture de Guillaume Tell de Rossini, des tubes récents comme Royals de Lorde ou des inconnus notoires qui méritent le coup d’oreilles comme The Delphines et leur tubesque 20 20 20 ou Carpenter Brut et son électro qui fait passer Kavinsky pour un petit joueur.
The Crew déçoit. Certes, ce n’est pas une catastrophe industrielle et le jeu offre son lot de fun avec des courses dans des lieux étonnants, un road trip des Etats-Unis excellent et un programme varié pour éviter l’ennui. Mais il est assez dur de passer outre les défauts assez importants du jeu. Les bugs de collision sont atroces, le visuel qui est un peu à la ramasse, un pilotage mou lors des trois quarts du jeu, un côté MMO pas vraiment présent et, surtout, un système de Crew qui ne vaut pas vraiment mieux que ce que proposait la concurrence, c’est-à-dire pas terrible. Mais si vous favorisez le fun sur tout le reste, vous aurez ce que vous êtes venu chercher, les autres devraient plutôt passer leur chemin. Ivory Tower devra encore réviser sa copie.
10 décembre 2014 à 13h42

Par

Points positifs

  • Une map immense
  • Un feeling road trip excellent
  • Des cadres variés
  • Des épreuves variées
  • Pas mal de tunning

Points négatifs

  • Une réalisation à la ramasse
  • Des bugs de collision
  • Le système de Crew pas à la hauteur
  • Obligation de se connecter pour faire des épreuves solo
  • Pilotage un peu mou du genou pendant une grande partie du jeu
  • Les défis font office de remplissage
  • Vue cockpit sans rétroviseurs
  • Scénario cliché
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